Chapitre 30

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PDV Louise :

Ce soir, il y a une fête donnée chez Mary. Millie m'a fait parvenir l'invitation, car elle n'a pas mon numéro de téléphone. Je suis très contente d'être invitée une nouvelle fois. La preuve que si je m'ouvre aux autres, ils m'acceptent comme je suis. Rare sont ceux qui ne me sourient pas désormais. Je suis d'ailleurs assez étonnée que les amies d'Ashley m'apprécient. Je pensais qu'elles allaient me faire des crasses, comme cette peste. Mais non, elles ont toujours été très sympathiques.

J'ai décidé de m'habiller simplement. Pas de robe, pas trop d'artifices, au naturel. Mon armoire est surtout constituée de sweats à capuche, et de jeans. Néanmoins, je possède quand-même quelques chemisiers et vestes un peu plus habillées. J'enfile mon jean noir taille haute, avec une jolie chemise blanche. Je natte mes cheveux, puis j'accroche mon pendentif et mes boucles d'oreilles assortis : le motif représente le signe de l'infini. C'est mon père qui m'avait offert cette parure quelques années plus tôt. Même si je n'ai plus vraiment de liens avec lui, cela permet de nous relier, et de savoir que j'ai eu un père qui m'a aimé un jour. Triste à dire. Je chausse ensuite des bottines noires à talons épais, achetées l'année dernière pendant les soldes. Je n'ai pas vraiment eu d'occasion à laquelle les porter. Je pense que ce soir est un moment propice. Je me maquille légèrement avec du mascara et du rouge à lèvres. Puis j'enfile ma veste, prends mes clés et pars de chez moi. Je n'ai pas revu ma mère depuis quelques jours. En espérant qu'elle rentre.

20h30.

Je viens d'arriver à la fête, accompagnée de ma meilleure amie. Personne ne nous prête spécialement attention, ce qui m'arrange. En même temps, mes habits sont plutôt simples ce soir. Nous nous arrêtons pour dire saluer les amis de Millie, qui sont de plus en plus souriants et gentils avec envers moi. Je l'accompagne ensuite jusqu'à la cuisine, pour trouver quelque chose à manger et à boire. Ce soir, j'ai décidé de me libérer un peu de mes tourments en faisant la fête. Une bonne idée ? J'en doute, mais je n'ai déjà plus les idées claires. Mon esprit est comme embrumé, je n'arrive plus à réfléchir correctement, à cause de tout ce qu'il se passe en ce moment dans ma vie. A cause de ma mère d'une part, mais la plupart viennent d'une seule source : Austin. Comment ai-je pu le laisser s'immiscer comme cela dans mon quotidien, lui avoir fait confiance, avoir des sentiments pour lui ? Je suis faible. Je m'étais promis de ne pas tomber dans ce genre de piège. Maintenant, j'ai peur de l'avenir, de notre relation, de ce qu'il va me proposer ou non. Je ne sais même pas si je vais oser le regarder de nouveau dans les yeux. Je ne l'ai pas encore aperçu, ce qui me rassure. Mais je sais pertinemment que je ne vais pas pouvoir le fuir et l'ignorer tout le long de la soirée, et les jours suivants. Il va falloir que je surmonte mes appréhensions et mes peurs pour aller lui parler. J'ai dit que je voulais prendre en main cette relation, mais je n'en suis plus sûre. J'ai peur d'aimer, et d'être aimée en retour, car ce sentiment est enfoui au plus profond de moi depuis mon calvaire familial, alors je ne sais plus exactement ce que cela veut dire. Et puis, je ne suis pas habituée aux relations amoureuses... Millie dit que j'ai le droit au bonheur, mais j'en doute encore fortement. Fichu manque de confiance en moi... Alors ce soir je veux oublier, et me vider la tête, arrêter de me poser des milliers de questions à cause de tout ça. Tant pis pour les bonnes manières et les promesses que je m'étais faites.

21h.

Mary vient me voir, avec un grand sourire sur les lèvres.

- Ça va Louise, tu t'amuses bien ?

- Oui merci ! Ta fête est très sympathique.

- Parfait alors ! Ça te dirait de faire un action ou vérité avec la bande et Millie bien-sûr ?

- Oui pourquoi pas !

- Alors viens avec moi, je t'emmène voir les autres.

Elle m'entraîne et me tire par le bras jusqu'au sous-sol, ou se trouve déjà la bande. Ashley est absente. Ce qui m'arrange grandement. Mais il est là. Quand il m'aperçoit, ses yeux s'embrasent et me brûlent de l'intérieur. De plus, des papillons commencent à faire la troisième guerre mondiale dans mon ventre.

Ne t'approche pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant