Course poursuite

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En voyant ceci Akin appuie violemment sur la pédale d'accélération. Je le regarde attentivement, sa mâchoire est contractée, son regard si apaisant d'habitude porte un voile de rage. Je ne l'ai jamais vue dans cet état. Bastien semble lui agacé, son regard qu'il jette dans le rétroviseur coté passager est désinvolte. Cette situation ne lui semble pas étrangère.

Puis il y a moi, la jeune fille terrorisée, essayant de cacher tout les symptômes d'une trouille aigue. Non seulement je ne peux les aider car je ne suis pas armé, mais j'ai aussi un bras hors service et c'est moi qui a attiré ces hommes. C'est de ma faute si nous sommes dans cette situation. Je comprends les soupçons que porte sur moi Bastien, j'ai réalisé ce qu'il pensait. Ceci n'est pas voulut mais malheureusement actuel.

Je scrute la route par le pare-brise arrière. Quand soudain une voiture noire débarque à nos trousses. Je m'empresse d'avertir Akin qui accélère. Je vais craquer, cette journée est trop éprouvante. Je suis sur la banquette arrière de la voiture, je suis recroquevillée sur moi-même, fixant le siège avant passager, qui est recouvert de sang par ma faute. Je retiens mes larmes, je ne veux pas faire croire à Bastien et à Akin que je suis faible. Peut-être que je le suis finalement.

Je me redresse sur mon siège et aperçois la voiture se rapprocher de plus en plus. Akin tourne, mais la voiture est toujours là. Bastien propose une idée :

- J'ai une idée pour les semés. Akin il faut que tu arrives à mettre une distance avec eux avant l'avenue Lincoln. Une fois là-bas on abandonne la voiture et on court se réfugié dans un des immeubles, de là je pourrais essayer de leurs tirés dessus quand ils arriveront. Comme la route est bloquée et que notre voiture sera là, ils sortiront probablement de la voiture pour nous chercher ou alors ils rebrousseront chemin.

- C'est une bonne idée, mais elle est aussi risquée car imaginons je ne les sèmes pas on sera à pieds et eux derrière nous à essayer de nous tuer, dit Akin.

- Je sais mais il faut le faire c'est notre seule chance, soupira Bastien.

En entendant ce que dit Bastien, je suis encore plus inquiète. Akin tourne dans de petites rues, je regarde à l'arrière je ne les voient pas. Je scrute les alentours et remarque le panneau indiquant Avenue Lincoln.

Akin s'arrête derrière un bouchon de voiture sans fin. Bastien part devant, nous informant d'abord qu'il sera au troisième étage.  Akin active les warning, nous partons ensemble . Nous nous réfugions dans un des immeubles, nous montons au troisième étages .

Je m'approche de la première porte qui est ouverte, je vois Bastien à la fenêtre prêt à tirer. Je regarde l'appartement, nous nous trouvons dans le salon. Sur la table sont encore disposés des couverts, des assiettes et des verres, ils sont au nombre de quatre.

Sur les murs, on retrouve des photos de famille. La famille est composée d'une mère ayant la quarantaine et de trois enfants, deux garçons qui ont dans les huit et dix ans et d'une petite fille qui a surement trois ans. Dans cet appartement se trouvait il y a quelques semaines, une famille. Aujourd'hui il n'y a que nous trois, trois personnes paumés qui risque de mourir depuis ce matin.

Je suis sortie de mes pensées par Bastien :

- Les voilà, ils s'arrêtent, rester à l'arrière au cas ou.

Akin et moi nous mettons contre le mur opposé et nous fixons Bastien sans bruit. Je sens soudainement la main d'Akin se glisser dans la mienne. Je le regarde, il me regarde à son tour me rendant un sourire gêné, puis il me glisse à l'oreille :

- Je suis désolé, j'en ai besoin pour me rassurer.

- Moi aussi, ne la lâche pas s'il te plait, lui murmurai-je.

Nous tournons la tête vers Bastien. Il se prépare à tirer, je le vois, son doigt est tout près de la détente, ce n'est qu'une question de secondes . Je sers encore plus fort la main d'Akin. Bastien tire et j'entends un homme crier. Je ressens une douleur dans ma poitrine en l'entendant.

Bastien tire une deuxième fois et l'homme cesse de crier. Une voiture démarre, Bastien tire de nombreux coups, puis la voiture s'éloigne. Bastien se retourne, je lâche la main d'Akin :

- Bon j'en ai tué un, mais les trois autres sont repartis, explique Bastien.

- Qu'est ce qu'on fait maintenant ? demandai-je.

- Il faut qu'on s'arme plus, je n'ai presque plus de balles. Akin il te faut un flingue et toi aussi, enfin quand tu seras en état. On doit aller à la police, à quelques rues d'ici. On trouvera tout ce qu'il nous faut dans leur réserve d'armes, nous informe Bastien.



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