Chapitre 6: Tout simplement...magnifique.

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Il faisait noir et la température s'était quelque peu refroidi, j'opta donc pour mettre une petite veste, car je ne voulais pas que Wesley se sacrifie encore pour moi en me donnant la seule et unique veste qu'il avait à porté de main. On marchait sur les trottoirs, j'avais les mains dans mes poches et lui aussi et je pu remarquer qu'on marchait en parfaite synchronie lui et moi. Gauche, droite, gauche, droite gauche... On traversa plusieurs rues, on passa devant plusieurs maisons qui, ma foi, était immense et il faisait de plus en plus sombres, les rues étaient moins éclairées, moins habitées. Et fut un moment où nous étions que nous deux dans cette immense paradis sur terre. C'était un espace vaste qui s'étalait sur quelques kilomètres au loin. Aucun arbre, aucune maison. Seulement de l'herbe encore mouillé de la rosée et quelques lucioles qui survolaient cette espace verdâtre. Et nous. Wesley sortit de son petit sac une couverte qu'il déposa sur le sol. Il m'invita à m'asseoir dessus et j'hésita. Je me demandais ce qu'on était venu faire ici à une heure pareille. Je soutenu son regard qui se disait rassurant puis décida enfin de poser mon derrière sur cette petite couverte. Elle était extrêmement douce et comme tout ce que Wesley trimballait et portait sur lui, elle sentait bonne. Il vint me rejoindre sur le petit bout de couverte encore libre puis s'allongea sur le dos, les mains derrière la tête. Moi, j'étais encore assise, j'avais super mal dans le dos, alors je l'imita et nous restions assis là. Ne sachant pas trop quoi faire, je tapota sur mes jambes comme un guitariste tapoterai sur sa guitare. Wesley le remarqua, car il me regarda avec un demi-sourire puis il commença à fredonner sur les airs de Santeria. Je fus heureuse d'entendre cette chanson, car pour à vrai dire, Sublime était un des groupes que j'adorais. Je l'accompagna donc dans ses murmures. Je pourrai dire un jour que j'ai chanté avec Wesley Stromberg, dans un champ, à 4h00 du matin. Il se releva quelques peu puis s'assit en indien sur la couverte. Ne voulant pas rester dans cette position gênante, je me mis moi aussi en indien. Il se retourna vers moi puis me pointa le ciel. Je n'avais pas remarqué à quel point il y avait autant d'étoile. Je n'avais jamais vu cela de toute ma vie et j'en étais tout simplement impressionnée. J'adorais les étoiles, car c'était ceux qui me guidait quand je ne savais plus où j'en étais. Nous étions assis, face à face à regarder cette étendue d'étoile.

« Je venais souvent ici quand j'étais plus jeune... j'adorais m'étendre sur l'herbe et contempler les étoiles. Je pouvais rester ici pendant des heures, je m'amusais à dessiner des formes dans le ciel...C'était comme une sorte de délivrance pour moi, c'était comme si j'étais confronter à moi-même tout en étant confronté au monde entier...et c'est dans ces moments-là que je réalisait qu'on était qu'un tout petit point dans l'univers...» il continua à regarder vers le ciel. Il me parlait comme si il était plongé dans ses pensées. Comme s'il s'était évadé sur une autre planète et que je l'avais suivi.

«Si tu savais à quel point je te comprends...enfant, je faisais la même chose que tu faisais quand tu étais jeune, excepté que moi c'était à Montréal...et tu sais que Montréal n'est pas aussi paradisiaque que la Californie...j'ai toujours rêver d'me sentir plus importante aux yeux de l'univers...ou même aux yeux d'une seule personne...»

Il se leva d'un bond, donc je fis de même. Il plia soigneusement la couverture puis la remit dans son sac. Je fus le saut, il avait prit ma main pour m'entraîner avec lui. Étrangement, il marchait extrêmement vite et semblait pressé. J'essayais tant bien que mal de le suivre, j'étais tellement petite. Il faisait quatre long pas, j'en faisais huit petit. On traversait ensemble le long étendue d'herbe sur lequel nous étions assis il y a de cela quelques minutes. On arriva devant une clôture qui nous bloquait le chemin. Je pris mon courage à deux mains afin de grimper par-dessus. Je m'étais déjà blessé en tentant ce genre de manœuvre mais je me suis dit que je devais montrer à Wesley que j'étais courageuse et aventureuse, tout comme il l'était. De l'autre bord, une colline nous faisait face.

« Premier arrivé en haut gagne une glace !! » me dit-il.

« Tu vas perdre Stromberg ! » et je lui fis un clin d'œil.

Je sprinta en direction de la colline, il était un tantinet derrière moi ce qui me donna encore plus le goût de gagner cette course. À bout de souffle, j'entrepris l'ascension de cette colline. C'était comme si on grimpait sur le toit du monde, plus on grimpait, plus les étoiles se rapprochaient. Je me retourna vers l'arrière puis me rendit compte qu'il me rattrapait de plus en plus. Alors je poussa un cri suivi d'un rire enfantin puis essaya tant bien que mal de faire aller mes jambes plus vite qu'elles ne le pouvaient. Et il me dépassa. J'était mécontente et mon orgueil en pris un coup ! Je détestais perdre, surtout lorsqu'il y avait un prix pour le gagnant. Je devais donc une bonne crème glacée à ce charmant Wesley. J'arriva en haut de la colline totalement essoufflée et mécontente et je crois que ça se remarquait. Il riait aux éclats en me pointant, ce qui me rendit encore plus fâchée. J'allais exploser de rage devant lui en le ruant de mes petits poings quand soudain je vis ce qui me faisait face. J'avais littéralement la bouche qui touchait par terre. Aucun son ne sortit de ma bouche et mon souffle était coupé. Ce que je voyais devant moi était une des plus belles choses qu'il est permis de voir dans une vie. Les lumières et les couleurs du ciel, les étoiles qui étaient de plus en plus proches et les lucioles qui survolaient cette immense tableau de beauté. J'en pouvais plus, les larmes montaient à quel point c'était magnifique. Je me tourna vers lui et cela me fit perdre encore plus mes moyens. Il était encore dans cette position qui me faisait craquer: les mains dans ses poches, la tête abaissée vers le sol mais son regard demeurait encore timide puis insistant. Je crois qu'il avait quelque chose à dire mais qu'il essayait de l'exprimer à travers ses yeux. J'oublia tout ce qui m'entourait, j'étais maintenant prête à faire face à ce qu'il voulait enfin dire.

 

Un destin inévitableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant