Chapitre 14

1.1K 110 25
                                    

J’ouvre les yeux doucement, mais quand je comprends où je suis je ne souris plus. Un sentiment de vide s’empare de moi immédiatement, Edwin n’est pas à mes côtés et je suis toute seule dans mon grand lit double. Je me lève tristement, et j’ouvre les rideaux pour trouver un ciel gris et des gouttes de pluie s’écrasant contre la vitre. Je soupire en allumant la lumière, mon humeur correspond parfaitement avec le temps. Je descends les escaliers en baillant, je manque encore cruellement de sommeil mais je suis une de ces personnes qui dès qu’elles sont réveillées il est impossible pour elles de se rendormir. Je ne prends pas la peine de m’habiller, je suis chez moi et puis je dois rejoindre Edwin au studio pour enregistrer tout à l’heure, j’ai encore le temps.

Je pénètre dans la cuisine pour me servir un café quand je vois mon père avec une femme en train de s’embrasser juste sous mes yeux. Je me stoppe, la bouche à moitié ouverte. Je ne comprends pas, qui est cette femme ? Pourquoi mon père l’embrasse dès le matin ? Il ne m’a pas informé qu’il avait rencontré quelqu’un dernièrement alors je suis sous le choc. Je me racle la gorge pour signifier ma présence et ils se tournent vers moi. En voyant mon visage mon père ne semble absolument pas gêné, au contraire il s’avance vers moi en souriant.

-Bethany ma chérie ! Tu as bien dormis ?

Je fronce les sourcils.

-Oui, mais excuse moi papa qui est cette femme ?

Il se gratte l’arrière de la tête en dansant d’un pied sur l’autre, revoilà mon père. L’homme qui n’a aimé qu’une seule femme dans sa vie, ce grand timide avec un cœur énorme. Il me lance un sourire désolé en évitant de me regarder dans les yeux.

-Je te présente Carmen, Carmen voici Bethany ma fille.

La femme se lève et ses cheveux noirs mi-courts bougent au rythme de sa tête. Elle a des grands yeux verts, et son teint blanc lui donne l’air d’une petite poupée de porcelaine. Elle est vraiment très jolie, elle marche jusqu’à moi et me serre dans ses bras. Je suis un peu récitante au début, je ne la connais pas après tout mais je lui rends son étreinte.

-Ravie de te connaitre Bethany.

-De même.

Nous nous asseyons tout les trois autour de la table, la présence de Carmen me perturbe tant que j’en oublie mon café. J’attends simplement les explications de mon père, celui-ci relevant la tête pour me regarder doucement, je comprends qu’il a un peu peur de m’en parler mais il ne faut pas qu’il ait ce sentiment. Je n’ai aucunes mauvaises impressions vis-à-vis de Carmen, en réalité je veux juste savoir ce que j’ai raté ces dernières semaines.

-Bon, comme tu le sais depuis le décès de ta mère ce n’est pas facile. J’ai longtemps cru que j’allais rester seul et finir ma vie pour ensuite rejoindre Caroline. Je ne m’attendais pas du tout à reprendre gout au merveilleux sentiment qu’est l’amour. Avec Carmen nous nous sommes rencontrés il y a deux semaines, la veille de ton départ. Je n’ai pas voulu te le dire, pour ne pas que tu t’inquiètes et j’ai profité de ton absence pour construire notre relation. Je suis désolé de ne rien t’avoir dit mais j’avais besoins d’en savoir plus sur nous avant.

Je remarque ce sourire lumineux qui a reprit sa place sur son visage et je ne peux pas m’empêcher d’être heureuse pour lui. Je ne lui en veux pas, je sais que ma mère aurait aimée qu’il reconstruise sa vie. Mon père mérite tout le bonheur du monde, il s’est sacrifié tant de fois pour moi et voilà qu’aujourd’hui la vie lui donne la chance de croire en cette chose magique. Je prends sa main doucement dans la mienne.

-Je suis très heureuse pour toi Papa, vraiment.

De petites larmes viennent perler au coin de ses yeux mais il ne les laisse pas couler et me prend dans ses bras. Je le serre contre moi devant Carmen attendrie. Cette dernière se lève en nous demandant si nous voulons quelque chose à boire. Après avoir préparé plusieurs cafés nous nous mettons à discuter sur pleins de choses. Je veux vraiment apprendre à découvrir qui est cette femme qui rend mon père si heureux. Elle m’apprend qu’elle vient de Manchester et qu’elle est ici pour travailler dans une agence de stylisme, ils ont tout les deux le même âge. Ils se sont rencontrés lors d’une fête, sans le savoir ils s’ennuyaient terriblement et se sont croisés lorsque mon père prenait l’air dehors, sans faire attention Carmen avait renversé son verre sur sa chemise. Depuis ce jour là ils ne se sont plus quittés.

One Song for Tomorrow Où les histoires vivent. Découvrez maintenant