Chapitre 13

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Notre Chamelier nous aide à installer un cheich pour nous protéger du soleil. Une fois tout le monde prêt chacun monte sur son dromadaire. C’est une drôle de sensation d’être sur cet animal mais je m’y fait rapidement. Mon dromadaire semble assez calme et se contente de suivre les autres sur le chemin. Je me tourne vers Edwin qui me fait un signe de la main derrière, je souris et j’observe le paysage avec mes lunettes de soleil. C’est assez déboussolant, j’ai l’impression que nous nous trouvons dans un tout autre monde. Il n’y a plus de grands boulevards bruyants ou bien des voitures par milliers, non il y a juste de l’herbe, du sable et des palmiers. Un vent chaud balaie mon visage tandis que je me laisse guider par la marche lente de l’animal. L’accompagnateur nous explique quelques petites informations sur les différents endroits où nous passons, et sur le quotidien des dromadaires. C’est amusant et enrichissant, j’apprends beaucoup de chose que j’ignorais et je me rends compte que le monde regorge de richesses. Je ne m’étais jamais imaginé un instant qu’une simple balade pouvait me faire changer ma vision sur tout un pays. Mais il faut croire que si, je connaissais le Maroc juste de nom, jamais je ne m’étais penchée sur son histoire ou ses habitants. Sur ses coutumes et ses habitudes mais je suis bien surprise.

Nous faisons un petit arrêt dans un village assez tranquille, des enfants jouent au ballon tandis que d’autres discutent avec les habitants. Je descends de mon dromadaire pour rejoindre Edwin qui prend deux petites filles dans ses bras, elles ne veulent plus le lâcher. Elles semblent avoir environ cinq ou six ans, de longs cheveux noirs bouclés avec des yeux de la même couleur, elles sont vraiment adorables. Je m’approche doucement en posant ma main sur l’épaule d’Edwin.

-Bethany !  S’exclame-t-il en me voyant, je te présente Amina et sa sœur Camilla !

Les deux concernées lèvent les yeux vers moi et me sourient. Amina tend une petite main vers moi et je me penche vers elle pour la prendre dans mes bras.

-Edwin nous a dit que tu étais son amie mais moi je ne le crois pas ! Je suis sûre que tu es son amoureuse ! Dit-elle en riant.

Je souris doucement devant cette petite fille. Elle sourit de toutes ses dents, révélant deux adorables fossettes au creux de ses joues. Sa sœur la rejoint et elles se tapent dans les mains, c’est à ce moment que je sens la main d’Edwin sur ma taille. Je me fige en me demandant ce qu’il fait et il regarde les fillettes.

-Non ce n’est pas mon amoureuse, même si j’aimerais beaucoup… Termine-t-il en chuchotant si bas que je pense avoir été la seule à l’entendre.

Je rougis violemment mais je ne laisse rien paraitre. En réalité mon cœur tambourine si fort que je me demande comment je fais pour rester debout. J’ai très chaud et mon estomac se tord, une sorte de bonheur prend possession de moi tandis que je réalise les paroles d’Edwin. Milles et unes questions se bousculent dans mon esprit, est ce que c’est vrai ? Ou peut-être dit-il seulement ça pour que Camilla et Amina ne posent pas d’autres questions. Après avoir été joyeuse, un affreux doute s’empare de moi. Je n’ai jamais eu de petit ami avant et je ne sais pas vraiment comment me conduire avec les hommes. Je ne sais pas si tout ceci est sincère, mais je ne pense pas qu’Edwin soit du genre à rigoler sur des choses pareilles. Alors dans tout ça, que suis-je censé faire ?

Finalement je décide de ne rien dire et de tester son comportement dans les prochains jours. Si ce qu’il vient de dire s’avère être vrai, il tentera sûrement d’autres choses. Au moment où je me sentirais prête je lui avouerais ce que je ressens depuis un certain temps. Notre accompagnateur nous fait signe de revenir et nous saluons les filles qui repartent jouer avec leurs poupées. Après être remontés sur les animaux, la balade continue pendant environ une heure. Je bois quelques gorgées d’eau fraiche, il fait assez chaud et j’ai un peu de mal à respirer. Nous terminons le sentier en revenant au camp, ensuite nous prenons un bus qui nous amène à Marrakech puis nous reprenons un jet pour s’envoler en Afrique centrale.

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