Chapitre 8

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Je finis de boucler ma valise, mon père sur les talons. Je m’assois dessus pour essayer de la fermer et après plusieurs tentatives j’y parviens enfin.

-Tu es sûre que ce n’est pas trop dangereux au moins ?

Je me tourne vers lui, son visage est assez fatigué. Je sais qu’il se fait beaucoup de soucis pour moi mais il ne doit pas. Tout va bien se passer, et rien de mieux que de profiter de la vie si on sait que tout est compté. Je lui ai promis que je reviendrais auprès de lui mais pour l’instant j’ai besoins d’oublier que je suis malade. Edwin m’offre une occasion en or, je compte bien la saisir.

-Papa, je veux y aller. J’ai besoin de ça, tu sais que j’ai toujours été très active, alors partir réaliser toute ces choses ça me rend heureuse. Je suis majeure et je veux profiter de la vie avant qu’elle ne s’éteigne. Je te promets que je t’appellerais tout les deux jours et que je reviendrais en parfaite santé. Il ne m’arrivera rien, tu me fais confiance ?

Il pose sa tasse sur la table et s’approche de moi. J’entoure mes bras autour de son corps et je le serre contre moi. Nous restons un long moment comme ça, je crois que c’est important pour lui. Nous n’allons pas nous voir pendant un moment et il a besoin d’être rassuré. Mais je veux qu’il vive pendant cette période, ce n’est pas parce que je compte profiter de ma vie, qu’il doit passer son temps à s’inquiéter. Non, aujourd’hui je lui offre la possibilité d’être un peu tranquille et d’essayer de faire des nouvelles rencontres sans m’avoir dans les pattes.

-Je te fais confiance ma fille, je t’aime.

-Je t’aime aussi Papa, mais s’il te plait, prend du temps pour toi quand je ne serais pas là. Je sais que tu hésites depuis la mort de maman mais elle ne voudrait pas te voir aussi malheureux. Je ne suis plus là pour t’embêter et tu as la maison pour toi tout seul alors essaie de te reprendre en main ou lieu de t’angoisser sur ce qui pourrait m’arriver d’accord ?

Je relève les yeux vers lui et quelques larmes roulent sur ses joues. Il tente de sourire et hoche la tête doucement.

-D’accord ma chérie, d’accord…

Je le serre une dernière fois contre moi et je lui plante un bisou sur la joue avant d’enfiler mes chaussures et de boutonner mon manteau. Nous sommes vendredi en Janvier et les températures ne sont pas très hautes. Mon père sort avec moi dehors pour porter ma valise tandis que je mets mon masque à oxygène et que j’attrape ma bouteille dans mes bras. Nous nous approchons de la voiture d’Edwin et un majordome sort pour nous ouvrir la portière. Il s’occupe de mettre la valise dans le coffre tandis que je fais mes derniers adieux à mon père.

-Prends soin de toi Papa.

-Promis, et n’oublie pas de m’appeler !

Je lui réponds positivement avant de m’engouffrer dans l’auto. Je retrouve Edwin qui me prend dans ses bras et je laisse tomber ma tête sur son épaule tandis qu’il joue avec une mèche de mes cheveux. La voiture démarre et je fais un dernier signe à mon père, le cœur serré, j’espère qu’il tiendra tout ce temps.

-Tu as dis quoi à Henry ? Je demande à Edwin.

-Ca a été assez simple, je lui ai fait croire que tu avais besoins de repos et que nous allions dans ma maison de famille en France dans la campagne.

-Et il t’a cru ?

Il me regarde en souriant, les yeux brillants.

-Je crois bien que oui.

Je secoue la tête en riant et j’observe le paysage qui défile. Nous passons à travers les rues de Londres glaciales vue le temps. Peu de personnes sont de sortie et la petite musique de jazz que diffuse la radio m’entraine dans une douce torpeur. Nous arrivons à l’aéroport peu de temps après et avant de sortir de la voiture Edwin m’arrête.

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