Chapitre 11

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Je reprends ma respiration doucement en me laissant tomber contre le mur de la salle de bain. Encore une crise, j’ai vraiment du mal à comprendre. Pourtant, je prends vraiment bien mon traitement mais c’est comme si il ne fonctionnait pas. Je ne peux pas en parler avec mon père, ce dernier m’ordonnerait de rentrer immédiatement à la maison et je ne veux pas. Je sais très bien que j’ai dis que je ne mettrais pas ma santé en danger une nouvelle fois, mais je ne peux pas non plus me résoudre à rejoindre les couloirs si tristes des hôpitaux pour y rester durant une durée indéterminée. Ce n’est pas ce que je veux, je n’ai jamais voulu être malade. Et qu’importe si je risque de mourir demain, je veux profiter de ma vie. Je ne veux pas qu’elle me file entre les doigts, je ne veux pas passer mes journées couchée à me demander si je vais réellement m’en sortir un jour. Je ne veux pas passer le restant de ma vie à me tourner les pouces alors qu’il y a de multiples choses qui m’attendent ailleurs et pour risquer de voir entrer un jour un médecin qui m’annoncerait que tout est fini et que je vais m’éteindre d’une seconde à l’autre. Personne ne veut finir comme ça. J’attrape la boite de Ventoline pour prendre plusieurs doses et je me relève pour m’habiller. Je dois faire ma valise, nous prenons le jet cet après-midi mais ce matin nous allons voir les baleines. Je suis assez heureuse, c’est la première fois que je vais en voir de si près. J’aime beaucoup ces animaux, elles ont l’air de ne jamais se prendre la tête et de vivre doucement. Elles chantent aussi merveilleusement bien, je crois que c’est d’ailleurs ça qui me plait le plus.

Je rentre dans la douche et fais couler l’eau sur mon corps. J’ai pris un peu de couleur depuis notre arrivée et je ne suis plus blanche comme avant. C’est grâce à la température si haute des Bahamas pour un mois de Janvier je suppose. Une fois ma douche terminée, je sors en m’enroulant dans une serviette de bain. Je me brosse les dents, puis je m’habille. J’enfile un débardeur puis un short noir. Je passe un coup de brosse dans mes cheveux avant de les attacher. Je suis toujours brune, je remets mes lentilles vertes avant de retourner dans la chambre. Edwin est déjà prêt, il m’attend en souriant comme à son habitude. Je plie soigneusement mes vêtements dans ma valise avant de la fermer.

-Tu es prête ? Me demande-t-il lorsque je me retourne vers lui.

Je hoche la tête et je le suis dehors. Mes pensées sont encore un peu troublées, je n’arrive pas à me remettre de ce qu’il s’est passé hier. J’ai constamment l’impression de sentir ses mains sur ma taille ou bien de revoir cette flamme de désir dans ses yeux. Si seulement je n’avais pas été interrompue par ma maladie, il aurait pu se passer quelque chose. Je le voulais vraiment, une partie de moi me criait de sauter le pas et de passer à un stade supérieur de notre relation mais je ne le peux pas. Enfin du moins plus maintenant. Je marche dans les allées pour rejoindre la plage, et nous arrivons vers un bateau. Je remarque d’autres gens qui y montent, je fronce les sourcils. Edwin ne m’a pas informé que nous ne serions pas seuls. Je ne veux pas me comporter comme une petite star égoïste mais je n’ai pas envie que l’on nous reconnaisse. Cela risquerait de vraiment tout ruiner…

-Edwin, tu ne m’avais pas dit qu’il y aurait d’autres personnes. Dis-je en l’attrapant par le bras.

Je le sens prendre ma main pour la serrer et il me fait un sourire afin de me rassurer.

-Ne t’inquiètes pas nous ne risquons rien, impossible de nous reconnaitre avec nos déguisements !

Nous arrivons au bateau et nous montons, je réfléchis à ce qu’il vient de me dire d’un coté il a raison. Il y a quelque jour nous n’avions pas eu besoin de nous camoufler et personne ne nous avait reconnu. Je suppose que dans ce bateau il n’y a que des personnes âgées ou des stars comme nous. Je prends place à coté d’Edwin et d’une dame qui ne fait que de bouger son éventail dans ses mains en se plaignant de la chaleur. Le moteur démarre, comme l’avait prédit Edwin personne ne fait attention à nous. Je pose ma tête sur son épaule, un peu fatiguée de la soirée d’hier soir et je me laisse transporter par le bruit des vagues. Quand nous sommes au large, un homme sûrement un spécialiste se lève et commence à expliquer certaines choses.

One Song for Tomorrow Où les histoires vivent. Découvrez maintenant