Je tentai de secouer mon poignet pour m'échapper mais l'homme ne desserra pas son étreinte. Au contraire, il me compressa l'avant-bras et m'attira vers lui.
-Asseyez-vous mademoiselle, je ne voudrais pas ébruiter votre délit, dit-il en désignant ma poche droite.
Je m'exécutai et il me demanda de l'écouter attentivement. Deux autres hommes, moins imposants que lui, étaient assis à ses côtés. Tous les trois avaient des yeux très sombres et le teint mat. Celui qui s'adressait à moi portait des bijoux à chacun de ses doigts et les agitaient sur la table. Le petit tapotement de ses ongles semblaient rythmer les battements de mon cœur mais je masquais ma crainte en le regardant avec défi.
-Je vous écoute.
-Je me présente tout d'abord, Osman, dit-il en me tendant sa main.
Je la saisis et l'agitai avec prudence. Je me méfiais souvent des hommes comme lui qui souhaitait nous entraîner dans des combines extrêmement louches. Cleo nous rejoignit et s'installa sur un tabouret.
-Tout va bien ? demanda-t-elle en jetant un regard menaçant à notre interlocuteur.
Osman semblait avoir la quarantaine. Ses cheveux corbeaux assombrissaient ses traits ridés et je ne pouvais soutenir son regard intimidant plus de dix secondes.
-Parfaitement mademoiselle. Vous semblez parfaitement habiles et nous sommes à la recherche de personnes comme vous. Nous pourrions nous arranger, qu'en pensez-vous ?
Cleo fit mine de réfléchir mais je savais qu'elle avait pris sa décision à la seconde où l'homme avait achevé sa phrase. Sa façon d'appuyer chaque syllabe ne m'inspirait pas du tout confiance.
-On peut s'arranger, conclut Cleo en croisant ses doigts sur la table. Néanmoins, il doit y avoir des conditions avant que nous acceptions.
-Tout à fait mademoiselle. Je pensais partager le butin en deux, cela me semble équitable.
-Marché conclu alors, dit-elle en lui tendant la main.
Ousman nous fit un sourire de ses dents en or et je lui rendis à contre cœur. Les deux hommes se levèrent et sortirent de la taverne d'un pas assuré.
-Nous vous attendons dans dix minutes dans la ruelle en face pour ne pas éveiller les soupçons, dit-il en se levant à son tour.
Cleo hocha la tête et je guettai la sortie de l'homme. Lorsqu'il eut enfin franchi le palier de la porte, je pus enfin lui donner ma véritable opinion.
-Aurais-tu perdu la raison ? On ne connaît même pas cet homme et tu acceptes un marché ! Tu n'as même pas pris la peine de demander des détails en plus.
Cleo sortit le couteau de sa poche et le planta brusquement dans la table, à quelques centimètres de ma main.
-Je gère complètement la situation. Ce n'est pas un homme de confiance, certes, mais on a besoin de cet argent. Il ne nous la fera pas à l'envers, pas à moi.
Je hochai les épaules, assez septique vis à vis de son assurance. Cleo releva la manche de son tee-shirt et dévoila son tatouage. Un tigre dessiné à l'encre noire rugissait sur son bras musclé. Je l'aimais beaucoup notamment son iris où était enfermé à l'intérieur un minuscule oiseau.
-Il représente la force, la nôtre Gabi. La colombe est la liberté dont nous rêvions lorsque nous n'étions que des enfants. N'oublie jamais d'où tu viens Gabi, ne renie jamais celle que tu es.
Je hochai la tête mais gardais tout de même à l'esprit ma méfiance vis-à-vis de cet Osman. J'arborai un petit sourire qui sembla satisfaire ma sœur et elle m'étreignit en me promettant que tout se passerait à merveille.
Nous sortîmes à notre tour de la taverne. Osman et ses deux acolytes étaient assis, comme convenus dans la ruelle sombre, faiblement éclairée par la lumière de la lune. Cleo vint à leur niveau et ils nous invitèrent à les suivre. Ma sœur marchait, avec son assurance habituelle, aux côtés d'Osman qui, grâce à son imposante carrure, la surplombait sans efforts.
Je les suivais sans broncher et sentis le regard des compagnons de l'homme au teint mat sur moi. L'un d'eux était bien plus petit que l'autre et portait un bandana noir qu'il nouait à l'arrière de sa tête. D'après le peu de conversation que j'avais pu entendre, il semblait se prénommer Ali et connaissait Osman depuis plusieurs années.
Nous arrivâmes à la hauteur de la maison d'un riche homme de la ville et je vis Cleo hocher la tête puis, venir dans ma direction.
-Ils ont besoin de quelqu'un de petit pour entrer à l'intérieur.
-Pourquoi ne demande-t-il pas cela à l'un de ses animaux de compagnie ? objectai-je.
-Gabi, fais-le. On a conclu un marché, protesta-t-elle.
-Tu as conclu un marché, lui rappelai-je. La parole de cette homme n'a aucune valeur à mes yeux !
-Gabi, je me moque de la parole de cette homme. Je te le demande, avec ma propre parole.
Elle me supplia du regard pendant quelques instants et je dus me résoudre à accepter. Osman me fit un sourire auquel je ne répondis pas et j'escaladai l'imposante grille qui entourait la demeure. Cleo et Ali me suivirent tandis qu'Osman et son deuxième compagnon restèrent à l'extérieur pour couvrir nos arrières.
La pierre de la maison était légèrement amochées sur la partie ouest et je l'examinai pendant plusieurs minutes afin de chercher mes appuis pour escalader. Cleo me tendit une corde qu'elle noua autours de ma taille et je commençai mon ascension sous le regard des deux autres. Puis, lorsque j'arrivai à proximité, je poussai la fenêtre légèrement entrouverte et me glissai à l'intérieur. J'attachai ensuite l'extrémité de la corde à une poutre en bois qui me semblait suffisamment solide et jetai l'autre morceau à Ali et ma sœur.
***
Je coupe le chapitre ici car sinon il va être bien trop long ^^ J'espère que pour l'instant, l'histoire vous plaît.
damon-yack
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La princesse des voleurs
Ficción históricaAprès le drame que vient de connaître Gabi, une seule chose l'obsède : se venger de celui qui lui a tout pris. Vols, mauvaises fréquentations et combines louches, cette enfant de la rue ne reculera devant rien. De plus, la rencontre d'un parfait inc...