Chapitre dix-huit

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- Anna passe !

Je lance le ballon à Connor qui le rattrape de justesse alors qu'il allait atterrir dans les mains de notre adversaire. Je soupire et me remets à courir après le ballon. Mon ami tente de mettre un panier mais manque de chance, le ballon ne rentre pas dans l'anneau et l'équipe adversaire récupère la balle.

Je cours près de Newt qui a le ballon. Maël me fait signe de l'intercepter, ce que je fais. Je prends le ballon alors qu'il le lance à son camarade et remonte le terrain vers le panier. À quelques mètres de la zone, je sens une douleur dans ma cheville et m'écroule au sol.

- Anna !

Je tiens fermement ma cheville et me balance sur mes fesses. Bordel je me fais jamais mal normalement en sport, qu'est-ce qu'il me prend ?

- Hey Anna viens.

Maël m'attire contre lui, passe ses bras sous mes genoux et dans mon dos. Je me trouve plaquée contre son torse, la tête sur son épaule, à me tordre de douleur.

La dernière fois c'était la côte, maintenant c'est la cheville.

Je. Suis. Pas. Une. Fragile.

- Anna t'inquiète pas t'as rien, me rassure mon ami quand il me pose sur les gradins.

Il retire doucement ma chaussure de sport et observe ma cheville alors que je gémis. Son regard remonte jusqu'au mien et il semble inquiet.

- Ça va Anna, calme toi, il caresse ma joue et tente de stopper mes larmes qui commencent à couler.

- J'en peux plus Maël, je ferme les yeux et passe mes mains sur mon visage.

Il s'assoit à côté de moi sur le banc et murmure quelque chose. Son bras passe autour de mes épaules et il m'attire contre lui en me berçant. J'ai tellement mal, je me sens tellement mal.

- Anna, ça va, je suis là, il chuchote à mon oreille et je me calme.

- Je m'en veux, je lui avoue et une larme roule à nouveau sur ma joue.

Je renfile - oui c'est très sexy - et attrape le t-shirt de mon ami pour le maintenir plus contre moi.

- Tu veux qu'on aille parler ailleurs ? Il m'interroge et je hoche la tête.

Je remets difficilement ma chaussure. Il saisit son sac, le mien et prend ma main, m'entraînant vers sa voiture en boitant.

*

- Installe toi sur le canapé si tu veux, il me le montre du doigt, je vais te chercher de la glace.

Je m'assois sur le fauteuil confortable et replie mes jambes contre moi, même si mon pied me lance un peu. J'ai mal, mais autant qu'au cœur.

- Bon ma mère est pas là et je sais pas où elle a rangé la crème de la dernière fois, il m'annonce en venant s'assoir à côté de moi.

Il attrape mes jambes et les fait passer sur ses genoux. Maël enlève ma chaussure avec beaucoup de délicatesse, comme s'il avait peur de la casser et pose la glace sur mon pied. Je gémis à cause du froid et un sourire en coin s'inscrit sur son visage. Ses yeux rejoignent les miens et bientôt je viens poser ma tête sur son épaule.

- Ça fait deux jours que ma mère ne me parle plus. Elle sort de la chambre uniquement pour aller travailler, manger et c'est tout. Elle parle à peine à Sam et Camberra et mon père est obligé de faire la conversation à table.

- Ça va s'arranger.

- J'en sais rien, je hausse les épaules, je m'en veux d'avoir réagi comme ça l'autre jour. Mais ça me tient vraiment à cœur et j'aimerais qu'elle l'accepte.

Maël pose sa tête sur la mienne et continue de nous bercer, jusqu'à ce que nos yeux se ferment.

*

- Les enfants, réveillez-vous.

Une main se pose sur mon épaule et me secoue. J'ouvre un œil puis deux et constate que je suis toujours dans le salon allongée contre Maël qui dort profondément. Janice me sourit et je me relève sans réveiller mon ami.

- Désolée, je m'excuse.

- Ne t'excuse pas, elle ramène une couverture pour couvrir Maël, ça me fait plaisir que tu sois restée avec lui.

- Il est quelle heure ? Je l'interroge pour changer de sujet.

- Vingt-et-une heures, elle regarde sa montre, je te ramène ?

- Ça ne vous dérange pas ?

- Bien sûr que non, elle chuchote pour ne pas réveiller son fils, allez viens.

*

Je rentre et ferme la porte en veillant à ce qu'elle ne claque pas. Les lumières sont éteintes, tout le monde semble être dans sa chambre en train de dormir et personne ne s'est inquiété pour moi.

Je vais me servir un verre d'eau dans la cuisine, consulte mes messages sur mon téléphone et prends le chemin de ma chambre. Je n'ai pas vraiment faim, comme depuis deux jours en fait. J'ouvre la porte pose mon sac près de mon dressing et m'étonne de trouver la lumière de la table de chevet allumée, ma mère endormie sur mon lit.

Je m'approche d'elle et pose ma main sur son épaule pour la réveiller. Ses yeux s'ouvrent progressivement et elle émerge.

- Qu'est-ce que tu fais là maman ? Je murmure.

- Je voulais attendre que tu reviennes, elle me chuchote et semble vraiment inquiète.

Je lui fais signe de se pousser un peu et m'allonge à côté d'elle. Je me glisse dans ses bras et embrasse sa joue. Ses mains viennent se poser dans mon dos et je m'endors contre la femme que j'aime le plus au monde, malgré tout ce qui peut arriver.

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