La Justice de l'Homme || 14eme Texte

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" Sortez du véhicule on ne vous le répètera pas deux fois ! "

Un homme avec un porte voix était dehors, ils nous attendaient.

Plus d'une dizaine de voitures barraient la route.

Nous étions cernés, nous n'avions pas d'autre choix que de sortir de la voiture.

J'ouvris difficilement la porte, enfin du moins ce qu'il en restait après l'accident.

L'adrénaline qui explosait en moi me faisait oublier quelques instants mes douleurs physiques.

Chacun sortait progressivement, les mains en l'air. La pluie battait son plein et nous trempait jusqu'aux os.

Mon père sortit d'une voiture positionnée derrière l'homme avec le porte voix.

Son regard était froid, furieux, monstrueux.

Ma mère eut un mouvement de recul, je vis la terreur dans son regard qui fit monter en moi une rageante colère.

" C'est l'homme de l'écran géant..." fît Anne.

Je ne cherchais plus à comprendre.

Ne bougez pas ! reprit l'homme.

Et là, une trentaine de soldat casqués sortirent des voitures, l'arme au poing chargée, et tous prêts à tirer

Nous représentions à ce point une menace ?

Bizarrement, la police n'était pas présente, mais la course poursuite avait sûrement dû les alerter...Ils représentaient à présent notre seul espoir.

Un silence de mort s'installa, et semblait interminable. Seul le bruit de la pluie était audible.

Eux, leurs armes pointaient dans notre direction.

Nous, mains en l'air, maculés de sang, espérant un miracle.

Anne baissa les mains soudain et s'avança vers les voitures noirs.

Elle s'arrêta et hurla sous la pluie.

"- Je me rends !

Je n'ai jamais voulu quitter cet endroit ! Tout est de sa faute, elle se retourna et me désigna du doigt.

Il m'a obligé ! "

Quoi !?

Elle marqua une pause avant de s'exclamer.

" Reprenez moi avec vous !

Je veux retrouver ce seul bonheur que je mérite..."

Mon père vociféra alors ;

- Tirez !

Et une puissante rafale de balles éclata.

Les soldats tirèrent, s'acharnèrent sauvagement sur la jeune fille, pendant un long moment. Le bruit m'arracha un hurlement. Du sang gicla avec force jusqu'à nous.

Puis le silence revient. Anne s'effondra.

Le voilà ton bonheur, fis mon père.

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