Chapitre 4

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Hier je me suis couchée de bonne humeur, et je me réveille dans le même état. Je souris. Il parait que cette méthode vous aide pour le reste de la journée. Comme le fait de penser à ce que vous allez faire, ou encore, les personnes que vous allez rencontrer. Parole de psy! Au début de l'accident cela ne m'a en rien aidée, mais au fil du temps, cette technique a eu pour ainsi dire, des effets bénéfiques sur mon état d'esprit.

Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux. Lorsque mes yeux entrent en contact avec la lumière du jour, je commence tout doucement à m'étirer. Le réveil indique midi, j'ai dormi à peu près onze ou douze heures. Je me redresse sur mon lit et parcours des yeux ma chambre. Je n'ai pas eu le temps hier de m'y attarder car j'ai été accaparée par les petits jusqu'au moment d'aller me coucher.

La chambre est immense, elle doit faire au moins dans les cinquante mètres carrés. J'aperçois deux portes. Allison m'a parlé d'une salle de bain privative ainsi que d'un dressing, j'imagine que c'est de cela qu'il s'agit. Tout est d'un blanc épuré, comme le reste de la maison. Mon lit ressemble à celui d'une princesse, avec une ossature en bois, sa tête capitonnée en forme de losange, est revêtue d'un tissu en satin blanc. Sur le mur de droite se trouve une grande bibliothèque, je souris de plus belle car les livres comptent beaucoup pour moi. Á coté de mon lit se trouve une échelle en bois sur laquelle est disposée une guirlande lumineuse.

Je me lève et m'approche d'un énorme siège suspendu en forme de boule. Á l'intérieur se trouve des coussins et des couvertures. Je rêve! Tout est parfait, chaque objet, chaque décoration ont été choisis avec un soin particulier. Je me sens bien ici.

— C'est pas vrai! Une balançoire! J'ai une balançoire dans ma chambre! Tout comme l'échelle en bois, les cordes sont enroulées de lumières. Je kiffe cette chambre! Je sautille comme une folle en pensant que je vais vivre durant une année dans ce lieu paradisiaque! Et ce balcon... Il fait toute la longueur de ma chambre!

Je me dirige vers la première porte. Bingo! C'est la salle de bain. J'entre et me dirige vers la douche. Tous mes muscles se détendent au fur et à mesure que l'eau coule sur mon corps. Je me délecte de cette sensation de chaleur et de bien être.

Une fois ma douche terminée, je me dirige vers le balcon. Je respire l'air salé, je ne me lasserai jamais de l'air marin...

C'est à ce moment que mon coeur rate un battement, je crois à une hallucination, tout devient flou autour de moi, les murs se mettent à bouger. Je dois me ressaisir. Mais ce visage, cette prestance... Je me mets à courir aussi vite que je le peux jusqu'en bas, ne faisant pas attention à ce que me dit Allison. Une fois arrivée dehors, haletante, je l'ai perdue, merde, putain fait chier!

— Annaïg? Que se passe-t-il?

C'est le trou noir dans ma tête, je ne comprends pas ce qui se passe. Je n'ai pourtant pas rêvé, ce visage... Gabby, ma Gabby, c'était elle. J'en suis sûre, je ne rêvais pourtant pas, j'étais bien éveillée. A part à un détail près la couleur de ses cheveux, ce visage c'était le sien.

— Annaïg, chérie, tout va bien? Viens entre a l'intérieur.

Je ne suis pas folle, je ne suis pas folle. Je sursaute en sentant une main sur mon épaule, je me retourne d'un bond.

— Allison, tu m'a fais une de ces peurs...

— Tu plaisantes? Annaïg que se passe-t-il? Je m'inquiète, je n'ai pas arrêté de t'appeler.

Zut...

— Excuse-moi, cela ne m'arrivera plus. Je me suis sentie mal j'ai du sortir prendre l'air, j'ai surement exagéré avec la température de la douche. Je ne t'ai pas entendue, je ne voulais pas t'inquiéter. Je n'ai pas fait peur aux enfants au moins?

— Non ça va, mais nous nous sommes demandé quoi je dois te l'avouer... Allez viens là. Allison m'ouvre ses bras, et étrangement je m'y glisse tout naturellement. Les américains sont tellement chaleureux... Tu vas mieux ma puce? Tu as besoin de voir un médecin?

— Non vraiment ça va aller, je t'assure.

C'est quoi cette histoire?

— Allison?

— Oui?

— Est-ce que je pourrais avoir des pancakes? Je lui demande de mon plus beau sourire, pour essayer de faire partir l'inquiétude sur son doux visage.

— Bien-sûr je te prépare ça tout de suite. Tu peux aller voir les enfants pour les rassurer un petit peu quand même?

— J'y vais oui. Je me dirige vers la maison et vais à la rencontre des enfants. Lorsqu'ils m'aperçoivent leur sourire s'agrandissent et ils accourent vers moi. Leurs bouclettes leurs arrivent jusqu'aux épaules et sautillent lorsqu'ils bougent.

— Coucou vous!

— Coucou Annaïg me disent-ils en choeur.

— Vous mangez un bout avec moi?

Pendant le repas, je demande à Allison si ça ne la dérange pas que j'aille faire un tour dans le quartier. Je ne lui dit pas mais j'ai besoin de me changer les idées, les images de tout à l'heure flottent encore dans ma tête.

Je sors, mon Iphone en poche et une idée derrière la tête, retrouver cette personne que j'ai aperçu tout à l'heure. Car une chose est sûre, si ce n'était pas Gabby, j'ai bien vu une fille passer dans la rue qui lui ressemblait étrangement.

Un nouveau souffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant