Chapitre 10

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Moi, Chat Noir, ai légèrement dérapé hier soir.

Pourtant, malgré ma culpabilité certaine, je ne peux pas m'empêcher de penser en fixant le plafond que Marinette est plus agréable que je ne l'aurai imaginé. Enfin, ses lèvres sont agréables, tout comme ses cheveux lâchés sans oublier son sens de la répartie et...Ok, il faut que je me calme.

- « Je sais qu'on est le matin gamin mais si tu pouvais m'éviter de voir l'horreur dès le réveil ça me fait plaisir. »

Je jette un coup d'œil à mon boxer et comprends directement ce que Plagg insinue.

- « C'est humain comme réaction. » Je réponds, tentant vainement de cacher ma honte.

- « Quelles horribles créatures. »

Attendez, c'est lui qui ose me dire ça?

- « Le plus horrible d'entre nous d'après toi c'est celui qui me fait puer le fromage vingt-quatre heures sur vingt-quatre ou celui qui se remet doucement de sa soirée? »

En guise de réponse, Plagg s'empare d'un morceau de camembert servi sur un plateau d'argent et y insère ses crocs. Très bien, de toute façon il fallait que je passe par la case douche avant de partir, histoire de calmer mes ardeurs.

J'ai trompé Ladybug, c'est la seule chose qu'elle va retenir si je lui annonce que j'ai embrassé Marinette hier sur cette terrasse. Enfin non, si on veut être exact, c'est Chat Noir qui a embrassé Marinette.

Est-ce que ça change réellement quelque chose? J'en doute réellement.

Après avoir échangé ce langoureux baiser, nous sommes restés là, affalés sur le fauteuil à comprendre ce qu'il venait de se passer. Je l'ai ensuite raccompagnée non loin de son immeuble avant de lui demander son numéro de téléphone - que j'ai directement jeté vu qu'il est déjà noté dans mon répertoire.

L'eau froide sur ma peau est extrêmement agréable vu mon état. Jamais je n'aurai pu deviner la tournure des événements. Techniquement, je n'ai pas de retombée à craindre. Même si Marinette le raconte à Ladybug, elle ne fera pas le rapprochement entre Chat Noir et Adrien. C'est plutôt un cas de conscience qui se joue maintenant. Comment vais-je pouvoir regarder Ladybug dans les yeux alors que j'en ai secrètement embrassée une autre? Puis je ne peux pas dire que c'était si horrible que ça à vivre. Oh non, sa manière de me tirer les cheveux ou bien sa tendance à me mordiller la lèvre inférieure avec ses dents ne me rebute absolument pas.

Loin d'avoir baissé la température de mon corps, je m'évade de la douche et enfile mes vêtements, peignant mes cheveux tant bien que possible et enroulant la bande dans ma main droite.

Puis il y a ce soir. Ce soir, Marinette, Alya et Nino viennent passer la soirée et la nuit chez moi. Après la matinée qui a mal tourné, je suis incapable de deviner l'humeur de Marinette. Je devrais en profiter pour m'excuser et nous permettre de repartir sur de bonnes bases. Il faut que je prépare leur venue, je ne dois pas m'attarder plus et filer au studio. Mes effets personnels en main, le kwami puant dissimulé dans une poche intérieure de ma veste en cuir brun, je dévale les escaliers du manoir et rejoins la limousine garée devant le portail.

Alors que les maquilleuses me couvrent le visage d'une multitude de produits sensés me rendre plus beau que je ne le suis déjà, je consulte discrètement mes messages sur l'application Miraculous, un chat réservé à Ladybug et moi-même.

Ladybug: « Je suis curieuse d'en apprendre un peu plus à ton sujet. »

Cette phrase lancée il y a deux jours m'a fait l'effet d'une bombe. Si seulement elle avait osé m'envoyer ce genre de messages quelques mois plus tôt, je me serai fait un plaisir de l'aider à me connaître. Puis mes yeux buttent sur un autre message, aussi douloureux d'une série de couteaux plantés dans l'abdomen.

Cécité [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant