Chapitre 7

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Moi, Ladybug, Marinette - tout ce que vous voulez - suis une réelle idiote!

Actuellement dans le métro, je me demande à chaque arrêt si je ne devrais pas descendre, déambuler le long de la voie puis sauter à corps perdu sur les rails. A chaque arrêt, je regrette mon manque de courage. Le métro s'immobilise une énième fois, m'obligeant à sortir pour rejoindre mon lieu de travail. A l'accueil, une nouvelle caisse portant mon nom, un autre poids lourd à supporter dans ma vie - ou du moins jusqu'à mon atelier. Il n'y a pas un chat dans les environs, à croire que le navire s'est vidé suite à la collision avec l'iceberg. Arrivée dans mon atelier vide et complètement dérangé après mon boulot d'hier, je m'affale sur ma chaise et allume mon ordinateur.

- « Marinette, calme-toi. » M'implore Tikki pour la centième fois en quelques heures.

Sûrement me demande-t-elle ça à cause des tremblements qui secouent mes mains à un tel point que je me questionne sur l'utilité de coudre dans un état pareil.

- « Comment je pourrai me calmer ? Hier, j'ai refusé une demande d'Adrien, le fameux Adrien, le mec sur lequel je louche depuis quatre ans ! Tout ça à cause d'une stupide règle ! »

- « Si quelqu'un t'entendait... »

C'est le cadet de mes soucis, au diable mon identité secrète. Je m'en veux autant que j'en veux à Adrien. Quelle idée de me faire choisir entre lui et mon secret ? J'aurais du me douter que ça finirait ainsi mais je ne pouvais pas deviner que ça arriverait aussi vite !

Qu'est-ce que je fais moi, maintenant ?

- « C'est peut-être l'occasion de tenter ta chance en Marinette. » Minaude mon kwami toujours positif.

Je m'écroule sur ma chaise de bureau, laissant lourdement ma tête tomber entre mes bras. Peut-être qu'un peu de repos me ferait du bien, je devrais demander quelques jours de congé. Après tout, ce n'est pas comme si mes créations avaient de l'importance ici. Si Adrien a gardé mon foulard, c'est probablement parce que Chloé a refusé de l'enfiler malgré la nuit blanche que j'ai passée dessus. Je soupire bruyamment et relève la tête.

- « Au travail... »

Personne n'est venu occuper ma journée. Des bruits de couloir insinuent que la restructuration risque d'être terrible pour notre service. A vrai dire, certaines de mes commandes de tissus et accessoires ont déjà disparu par le passé mais je me suis efforcée de ne rien dire – conseil du photographe d'Adrien. D'ailleurs, à mon arrivée, c'est celui-ci qui s'est montré le plus agréable envers moi, à croire qu'il se souvenait des fois où j'épiais Adrien alors qu'il posait pour un de ces magazines. C'est vraiment un type cool mais rigoureux dans son travail.

A la pause de midi, j'en ai profité pour envoyer un message à Alya, lui transmettant qu'une petite soirée chez les Agreste s'imposait. Elle n'a pas tardé à me répondre, presque plus enjouée que moi ! Devant mon ordinateur à manger mon sandwich seule, je songe à envoyer un message à Chat Noir. A vrai dire, j'ai besoin de réconfort après ce que j'ai fait hier soir et j'ai comme le sentiment qu'il est le seul à pouvoir comprendre ce que je ressens. Au bout de quelques minutes de réflexion, je me décide enfin à briser la glace.

Ladybug : « Coucou Chat Noir, tu vas bien ? »

- « Je me demande bien ce qu'Adrien peut faire en ce moment... » Je soupire avant d'avaler la dernière bouchée de mon repas.

Oh tiens, une réponse. Il est rapide.

Chat Noir : « Bonjour ma Lady ! Je suis d'humeur chatoyante aujourd'hui et toi ? »

Quel idiot, je sens mes lèvres s'étirer malgré moi.

Ladybug : « Comment pourrai-je aller bien si tu continues à me sortir ces jeux de mots même en ligne ? »

Cécité [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant