Tome II - 01.

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Mamacita. #1

Le jeune homme en faculté de médecine que l'on appelait Bressom, cette fois ce sera lui notre personnage principal. Toujours aussi maigre et matte de peau, il avait cette même paire d'œil noirs et ces cheveux noirs charbonneux. Il était resté le même.

Suite à l'étrange disparition de Dolly suivi de près par son décès, Ghali avait réussit à faire taire les vipères des Tours d'Argent. Cette cité devait son nom à ses grandes tours grises, les associer à l'argent n'était pas vraiment approprié.. Mais bon, pourquoi s'acharner dessus si on y changera rien ?

Ce matin comme tous les autres matins, Bressom se leva avec la gueule de bois. Avec l'habitude, aujourd'hui elle était moins forte que tous les autres jours précédant la veille. Moche à voir vous me direz, surtout qu'il en avait conscience. Comme il se disait chaque matin avec la bouche pâteuse, c'était déjà trop tard, il était abonné à la pisse du diable. S'étant pris une belle taulée hier soir, il devina être en week-end, afin de se rassurer il envoya sa main sur sa table de chevet et attrapa son téléphone. Plongé dans la pénombre de sa chambre dû aux volets fermés, il se cogna un bon nombre de fois avant de réellement de l'avoir en main..

- Ta pute de mère, lâcha-t-il aveuglé par la lumière de son cellulaire.

Une fois assuré que l'on était bien samedi et qu'il était bien deux heures de l'après midi, son cœur avait bien faillit le lâcher lorsqu'il vit un message de Dolly. Il ferma les yeux quelques secondes avant de les ouvrir soudainement et de revérifier.

- Putain mais nique ta mère toi aussi lâche ma veste un peu, dit-t-il fortement agacé.

Ghali venait de se rendre compte, comme chaque matin, que le destinataire du SMS était Molly, une camarade de classe. Une bonne fois pour toute il décida de changer le nom de cette dernière par Malika, pas question de se faire de faux espoirs à chaque réveil. Ca avait déjà trop duré, pensait-il.

Malika - alias Molly - était dans la même promotion que Ghali, deuxième année de médecine. Dans cette filière une loi régnait malgré qu'elle soit peu connu de tous : pas d'entraide pas de réussite. Et ça, ils l'avaient bien compris tous les deux.

Aujourd'hui comme chaque matin depuis presque un an, Bressom pensait que Molly cherchait à savoir s'il était bien réveillé puisque comme chaque soir elle l'avait raccompagné jusque chez lui, dans son lit, cependant ça n'était pas le cas. Ce matin Molly était formelle dans son texto, s'il ne se reprenait pas en main, elle rejoindrait un autre groupe pour réviser. Personne ne lui fermerait la porte, elle était sociable, c'est lui qui serait dans la merde.. Et ça Ghali le savait très bien, il ne pouvait pas se le permettre.

Il fronça les sourcils d'agacement et se dirigea vers la salle de bain, il ne savait pas quoi lui répondre de toute façon. Le jeune homme s'empressa d'aller se doucher à l'eau brûlante, c'est la seule chose qui pouvait le faire émerger de sa cuite de la veille. A peine il eut le temps de sortir de sa salle de bain et de s'habiller que ça sonna à la porte. Peu pressé et n'attendant personne, il prit le temps de sécher l'eau de ses cheveux mouillés dans une serviette avant d'aller ouvrir.

Contre toute attente à peine avait-t-il ouvert la porte qu'il fut propulsé à l'intérieur de chez lui par Molly. Dès lors, Bressom soupira.

- Tu sais je vais vraiment finir par me barrer d'ici, t'es encore plus sur mon dos qu'une mère pourrait l'être.
- Ta mère, ta grand-mère même. J'en ai rien à faire, fais ton sac, on se barre d'ici ça pu la tise, lâcha Malika en retenant un haut-le-cœur.
- T'es un vrai rat de laboratoire ma pauvre, tu sais qu'aller à la B-U !
- Et toi tu sais que boire, d'ailleurs soit reconnaissant merdeux, sans moi tu serais encore entrain de passer le concours d'entrée en PACES. Miskinance quoi.

Ghali ne prit même pas la peine de lui répondre, il roula des yeux et la laissa dans le couloir sans rien dire. Une dizaine de minutes plus tard, Molly était toujours au même endroit, dans le couloir de l'appartement du prénommé Bressom, impatiente. Le sang chaud, elle se dirigea vers la chambre de ce dernier prête à faire une crise avant de le voir allongé sereinement sur son lit.

- C'est une blague Ali ?
- Mais je m'appelle pas Ali je t'ai déjà dit.
- Et moi je m'appelle Molly ta race ?
- T'es vulgaire aujourd'hui, Molly, dit-il un sourire narquois au coin des lèvres.
- Va t'faire enculer. Tu sais où me trouver, dit Malika en partant.

Sans plus attendre Ghali éclata de rire et se leva bourrer son sac à dos de ses cours ainsi que de son PC. Les partiels étaient dans un mois et il n'avait rien foutu de l'année. Il souffla un bon coup avant de sortir de chez lui et d'aller en direction de la bibliothèque universitaire. Après s'être fait le trajet en transport il se rendit à l'évidence, c'était moins décourageant d'y aller avec Molly : elle avait le permis. De son regard noir charbonneux il traversa tout le troisième étage de la bibliothèque afin de se rendre à leur lieu de révision : côté gauche, au fond à droite côté fenêtre, à la troisième table en partant du fond. Par chance, Molly était là, seule, révisant sur son Mac, les sourcils froncés. De toute façon, elle avait toujours un pet de travers, pensa fortement Bressom au fond de lui-même.

- T'en a mis du temps, dit-elle sans lever les yeux de son écran d'ordinateur.
- Bah j'suis aller m'faire enculer, c'est pas c'que tu voulais ? rétorqua Bressom en sortant ses affaires.
- Qu'est-ce que t'es con ! souffla Molly en mordillant son stylo.
- Molly c'est mon stylo ça bordel de merde, répliqua-t-il écoeuré.
- Merde ! Tu le reveux ?
- Euh non, sans façon. Plutôt mourir même, dit-il en faisant mine de vouloir vomir.

Il s'asseya en rigolant, mort de rire de sa propre vanne alors que Malika ruminait des injures à son égard. Se sentant fixé, Ghali se retourna en cherchant avec insistance d'où ça provenait, mais ici mis à part des paires de lunettes rivés sur des ordinateurs il n'y avait rien. Ici, personne ne regardait personne, tout le monde bossait ses partiels... Sauf lui. Il passa sa main dans sa barbe mal taillée avant de sentir tous les poils de son corps se hérisser d'un coup d'un seul. Peu de temps après il reçu une notification sur son iPhone, il le sorti de sa poche de veste avant de le poser à coté de son ordinateur.

Ghali fixa son téléphone, sous le choc, lorsqu'il vit affiché sur son écran :

Snapchat - maintenant
Dolly est entrain d'écrire...

Il n'en croyait pas ses yeux.

« Toi et moi c'est la même. »  🥀

Où est passée Dolly ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant