Chapitre 8 : Peter ?

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Quand Alysson s'échappa de la brume entourant son esprit, elle se rendis compte qu'elle ne pouvait toujours pas bouger. Des gestes infimes tels que ouvrir les paupière ou bouger les doigts lui étaient impossible. Elle essaya de savoir où elle était. Elle se rappelait être sortie du travail, d'avoir pris son raccourcis et... il y avait un homme et une voiture... c'était Alex ! Il l'avait droguée ! Plus que jamais, Alysson voulut ouvrir les yeux, mais toute la volonté du monde n'y fit rien. Ses paupières restaient hermétiquement closes. Elle essaya alors de se fier à ses sensations pour comprendre où elle était. De toute évidence, elle était allongée sur un lit assez inconfortable, un oreiller sous la tête. Un léger vrombissement faisait doucement vibrer la couchette. Soudainement, brisant le silence, une voix retentis. Il semblait à Aly la connaître, mais elle fut incapable de mettre un nom dessus.

- Que fait on pour les vamp'B du côté ouest ? Ils s'approchent dangereusement.

- Nous les chasserons une fois là bas, répondit la voix rauque et familière d'Alex. Et nous en éliminerons quelques uns s'ils résistent.

Si elle aurait put, Alysson aurait froncé les sourcils. De quoi parlaient ils ? Soudainement, elle sentis ses muscles devenir moins lourds, plus...normaux. Tentant le coup, elle essaya de bouger les doigts. Après beaucoup d'efforts, son index se souleva de quelques centimètres. Quelques instants après, elle réussi à soulever sa main. Alors, seulement, elle ouvrit doucement les yeux. Ses pupilles se posèrent sur des lattes en bois au dessus d'elle. Aussitôt, Alex sembla l'apercevoir et s'exclama :

- Aly !

La jeune femme sentis une main sur son bras, et la tête d'Alex apparut devant ses yeux. Surprise, Alysson se redressa d'un coup, retrouvant le contrôle de son corps, et sa tête cogna avec violence contre le front de l'homme. Elle poussa un petit cri de douleur, Alex en poussa un en écho au sien, et il voulut se redresser. C'était sans compter les lattes de bois au dessus. Il se cogna à nouveau la tête, lâcha un deuxième cri rauque et s'extirpa de l'endroit exiguë. Un rire retentis derrière eux, si sincère qu'Alysson faillis rire également. Mais elle se rappela qu'elle ignorait où elle était, et qu'on l'avait emmenée contre son gré. Elle se fronta le front et tourna la tête. Derrière Alex, Peter riait aux éclats, plié en deux. Alysson fronça les sourcils, n'y comprenant plus rien. La bouche pâteuse, elle demanda :

- Peter...?

L'homme blond posa des yeux rieurs sur elle et acquiesça, tout sourire. Il s'exclama :

- Quels boulets vous faîtes tout les deux ! Heureusement que je suis là pour remonter le niveau.

Alex, qui se frottait également le crâne, rigola doucement sans quitter Alysson des yeux.

- Tu remonte rien du tout, marmonna t'il avec humour.

Alysson, pour sa part, ne rigola pas du tout. Est ce qu'ils se rendaient compte qu'ils venaient de commettre l'équivalent d'un kidnapping ? Fulminante, elle passa ses jambes dans le vide et se leva. À peine debout qu'elle chancela, tant étourdie par le vibrement sous ses pieds que par son mal de tête. Alex se précipita vers elle et l'attrapa avant qu'elle ne tombe par terre.
À moitié dans ses bras, le regard d'Aly tomba sur une grande fenêtre dans le mur du fond. Derrière, le paysage défilait à toute vitesse. Elle se mordis la lèvre, les yeux écarquillés, et se redressa. Elle était dans une cabine tout en bois, avec deux lits superposés. Derrière, quatre siège confortables étaient collés près du mur, dont l'un était occupé par Peter. On aurait dit... une cabine de train. La bouche entrouverte, elle posa les yeux sur Alex, ses cheveux blonds, ses yeux verts, sa blessure au visage. Lui, qu'elle avait connu mieux qu'elle même pendant un certain temps, avait changé. Il n'était plus le même Alex, gentil, drôle et délicat, qui respectait sa volonté.

Alysson resta immobile quelques instants, puis se rua vers la porte en courant. Il fallait qu'elle rentre chez elle ! Elle l'ouvrit à la volée et se retrouva dans un grand couloir, ou des dizaines de portes comme celle par laquelle elle venait de sortir étaient fermées. À chaque bout du couloir, deux grandes portes étaient ouvertes sur d'autres couloirs. Entendant une exclamation derrière elle, elle fonça en direction de la fin du couloir la plus proche. Elle entendis Alex et Peter la poursuivre en criant son nom, et redoubla d'efforts. À son passage, les gens sortaient la tête de leurs cabines, intrigués et curieux de savoir qui faisait tout ce bazar. Elle pénétra dans un deuxième couloir, où une centaine de sièges étaient alignés, et où une centaine de personnes levèrent la tête vers cette fille qui venait d'entrer, et qui devait sembler complètement dingue. Sans en tenir compte, Alysson continua sa course à travers les rangées de sièges. Elle regarda derrière elle, à temps pour voir ses deux poursuivants entrer dans le wagon.

Sans savoir vraiment ce qu'elle faisait, elle sortis du wagon. Là, entre les deux wagons, se trouvait un petit espace avec une porte de sortie. De sortie ! Sans réfléchir plus, elle appuya sur le bouton rouge, où était écrit "Sortie d'urgence". Elle pourrait peut être sauter ! La porte s'ouvrit devant elle et elle écarquilla les yeux. Le paysage défilait à une vitesse maladive, et le vent fouettait son corps comme si elle n'était qu'une simple poupée. Si elle sautait, elle mourrait sur le coup. Effrayée, elle attrapa la barre de soutien de ses deux mains tremblante et, hypnotisée, contempla le paysage sans pouvoir en voir quelques détails. Derrière elle, elle entendis la porte s'ouvrir, et Alex s'exclama :

- Alysson !

L'intéressée se mordis la lèvre, sans pour autant bouger. Quand il l'appelait par son nom complet, ce n'était jamais bon. Mais, au fond, qu'est ce que ça changeait ? Une main se posa doucement mais fermement sur son épaule. 

- Alysson, répéta Alex avec une note de supplication dans la voix. Je t'en prie ne fais pas ça. Ne saute pas.

- Je te hais Alex. Mais pas au point de mettre fin à ma vie.

Elle se retourna et se trouva nez à nez avec l'homme. Il avait un sourire rassuré sur le visage et Peter, derrière lui, semblait également soulagé.

- On peut retourner dans la cabine ? Demanda ce dernier en souriant. Je n'ai rien contre un petit drame en public, mais je crois que ce n'est pas votre cas.

Alex acquiesça et lança un regard interrogateur à Alysson, qui acquiesça également, n'ayant pas vraiment d'autres choix. Elle se retourna et se pencha en avant pour refermer la porte. Exactement à ce moment, une secousse particulièrement violente secoua le wagon. Alysson perdis l'équilibre et, dans un cri perçant, elle tomba en avant.

Le Voyage d'AlyssonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant