Alex et Peter échangèrent un long regard aux paroles d'Alysson- ou de Maria. Alex avait du mal à s'y retrouver. Pouvait on dire qu'elles étaient deux personnes différentes ? Il s'avança d'un pas et dit, d'un ton qu'il espérait convaincant :
- Non. Tu es Alysson, quoi que tu en penses.
La femme éclata d'un rire cristallin et méchant.
- Mon pauvre Alex, qu'est-ce que tu es naïf. Tu n'aurais jamais dut revenir, tu sais ?
Elle avança vers lui d'une démarche de félin et Alex la regarda, ne pouvant détourner les yeux. Elle s'approcha et lui caressa tendrement la joue, puis dit d'un ton sec :
- Mais je suis contente que tu l'es fait. Ce fut infernale de rester bloquée quatre ans dans le corps d'une fille aussi coincée et maladroite qu'Alysson. Je te remercie. Maintenant, je vais aller m'amuser un peu.
Elle tourna les talons avec délectation et avança vers le couloir, où un groupe de passagers s'étaient regroupés et regardaient le terroriste, inerte. Alex se mordis la lèvre en se rappelant la dangerosité de cette fille.
- Ne sors pas de cette cabine ! s'écria t-il. Sinon, je...
- Tu, quoi ? demanda Maria en souriant et en se tournant vers lui. Tu ne peux rien me faire.
D'un geste sec, elle ferma la porte de la cabine et avança lentement vers lui. Tandis qu'elle marchait, elle enleva sensuellement sa veste, puis déboutonna le premier bouton de son chemisier. Elle arriva devant Alex qui la regardait, hébété. Elle détacha le deuxième bouton de son chemisier sans quitter l'homme du regard, laissant apercevoir le haut de sa poitrine.
- Tu es faible Alex, lui murmura t-elle à l'oreille. Tu es totalement sous mon contrôle, et tu ne me feras rien, sinon tu blessera également ta belle petite Alysson. Essaie de m'empêcher de faire ce que je veux, et je prends ce couteau pour m'ouvrir les veines. Ou alors, ajouta t-elle en faisant semblant de réfléchir, je me jette du train. Qu'est-ce qui est le plus douloureux, à ton avis ?
- Tu ne ferais pas ça, rétorqua Alex, sans en être sûr, et sans pouvoir détacher son regard de la femme.
- Non, répondit celle-ci en ouvrant un troisième bouton de son chemisier, permettant de voir un soutien gorge noir. Sauf si tu m'y oblige, bien sûr.
Elle eut un sourire joyeux puis fit demi tour et ouvrit grand la porte. Elle bouscula les gens devant sans s'excuser, et avança tranquillement dans le wagon. Peter était aussi troublé qu'Alex.
- J'y comprend rien ! C'est Alysson, ou ce n'est pas elle ? C'est une autre partie d'elle ? Une autre personne ?
- Je ne sais pas, Peter. Mais nous ne pouvons nous permettre de la laisser seule. Maria ou pas, elle peut blesser le corps d'Alysson.
A ses mots, tout deux se précipitèrent dans le couloir. Ils partirent à droite, en direction de là où était partie Alysson. Ils quittèrent le wagon et entrèrent dans le suivant, où bon nombre de gens se relevaient, après être tombés à terre.
- Plus aucuns respect ces jeunes ! se plaint une vielle dame en essayant laborieusement de se relever. Passer et bousculer tout le monde ! Sans même s'excuser !
Alex aida machinalement la vielle dame à se remettre debout, puis continua son chemin. A l'autre bout du wagon, il vit des cheveux marrons voler et une porte claquer. Il courut jusque là-bas, Peter sur ces talons.
- Il faut l'arrêter, lui dit-il, avec qu'elle ne fasse vraiment mal à quelqu'un. Mais empêche là surtout de se faire du mal elle même.
Peter acquiesça, et ils sortirent du wagon, pour entrer dans le suivant. Celui là était le wagon restaurant, où se trouvait des dizaines de bars et un comptoir. Chacune des personnes assis là semblait effrayés, et Alex comprit pourquoi en voyant Alysson, debout sur le comptoir. Dans une main, elle avait une bouteille de bière et, dans l'autre, un des fusils des terroristes. Son air réjouis montrait qu'elle s'amusait bien à terroriser tout le monde.
- Ha, s'exclama t-elle en les voyant, vous êtes là ! Ça tombe bien. On manque un peu d'intimité, je trouve.
Alex fronça les sourcils, tandis qu'Alysson leva son fusil et cria :
- Sortez tous de là !! Et plus vite qua ça, bande de larves !
Elle tira deux fois en l'air, sûrement pour motiver les gens. A coup de grands cris et de raclement de chaise, tout ceux présents dans la salle sortirent en courant. Alex et Peter s'écartèrent de la sortie et s'approchèrent du comptoir. Quand il furent seuls, Alysson souris et s'assit posément sur le comptoir, laissant une grande vue sur son décolleté provoquant.
- Mon beau Peter, tu serais bien aimable d'aller fermer les portes.
Peter hésita puis, apercevant le regard d'Alex, il obéis docilement. Alysson, un grand sourire sur les lèvres, fit signe à Alex d'approcher. Celui-ci avança de quelques pas, puis Alysson lança :
- C'est bien ça. Vous voyez, vous savez être obéissant. Viens, Alex. Ouvre moi cette bouteille, je te prie.
Elle lui tendis la bouteille de bière. Alex, interloqué, ne bougea pas. Il essayait de comprendre les intentions de cette femme. Voyant qu'il ne bougeait pas, elle haussa les épaules.
- Bon, très bien. Je vais le faire moi même.
Elle sourit et appuya fortement son doigts sur les bords de la capsule de bière. Du sang en coula et elle dit, d'un ton innocent :
- Ho mince, ça coupe.
Elle souris, sans arrêter d'appuyer son doigts.
- Arrête ça ! finit par crier Alex, n'y pouvant plus. Je vais le faire.
Alex lui prit la bouteille des mains, et elle eut un sourire satisfait. Il fit le tour du comptoir, à la recherche d'un décapsuleur. Il en trouva un, ouvrit la bouteille puis la rendis à la femme. Peter revint vers eux, une expression inquiète sur le visage. Alysson ne le remarqua pas, trop occupée à boire de longues gorgées de sa boisson. Elle s'essuya rapidement la bouche puis sourit, et s'amusa à jouer avec le fusil, à le retourner dans tout les sens. Alex se raidis et frissonna à chaque fois que le canon se tournait vers elle. Il finit par dire, entre ses dents :
- Alysson...arrête ça.
- Je t'ai dit de ne pas m'appeler Alysson ! s'écria soudain la fille en posant le canon de l'arme sur le front d'Alex. Je m'appelle Maria !
Elle, qui avait une attitude si décontractée une seconde avant, ressemblait maintenant à une bête furieuse. Apparemment, elle ne souhaitait pas être appelée par le même nom qu'Alysson. Soudain, une des portes s'ouvrit à la volée, dévoilant quatre autres terroristes, habillés de noirs, armés et portant des cagoules. Apparemment, les deux qui les avaient attaqués n'étaient pas seuls. Ils restèrent quelques instants surpris en voyant une femme comme Alysson portant une arme pointée sur le front d'un homme comme Alex. Tandis qu'Alex et Peter furent inquiets de cette venue, le visage d'Alysson s'éclaira d'un grand sourire et elle baissa son arme. Elle sauta en bas du comptoir et avança sensuellement vers les terroristes.
- Salut les garçons, lança t-elle. Vous vous joignez à nous ?
Ne sachant de toutes évidence pas quoi faire les quatre hommes entrèrent avec hésitation. Alysson s'approcha du premier et s'arrêta, son visage à quelques centimètres du siens.
- Alors mon beau, on fais son timide ?
Elle souris et, sans hésitation, leva son arme et tira une balle dans son ventre. Il s'écroula dans un cri de douleur, tandis que les trois autres levèrent leurs armes prêts à répliquer. Peter réagit rapidement et sauta au dessus du comptoir, puis força Alex à se baisser, au moment où une volée de balle leur passèrent au dessus. Alex paraissait en état de choc.
- Elle va se faire tuer, gémit elle, une expression horrifiée sur le visage.
Il y eut de nombreux bruits de balles, d'impacts, de coups, des cris de douleurs, puis le silence revint. Alex voulut aussitôt se relever, mais Peter lui fit signe d'attendre. Ils restèrent ainsi, accroupis, puis un sanglot vint briser le silence. N'y tenant plus, Alex se releva, et une expression d'horreur apparut sur son visage. Les quatre hommes étaient allongés au sol, dans un bain de sang. Au milieu, Alysson était recroquevillée sur elle même et contemplait ses mains pleines d'un sang qui n'était pas le sien. Elle leva ses yeux noisette vers Alex et gémis :
- Qu'est-ce que j'ai fait ...?
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Le Voyage d'Alysson
ParanormalAlysson est une femme de vingt-cinq ans, mariée et épanouie. Toute sa vie bascule quand elle croise celui qui qui a partagé sa vie pendant quinze ans, avant de l'abandonner sans raison, Alex. Il l'emmène de force avec lui, déclarant qu'il a découver...