T R E N T E

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Cela fait approximativement quatre heures et quart que je suis debout sur une chaise, en train de crier.

« PAUL ENCULÉ POGBA J'INVOQUE SATAN, BELZÉBUTH ET LUCIFER POUR TRANSFORMER TA VIE EN CAUCHEMAR. »

« Calme ta sœur, mec. » Lance le principal concerné à l'attention de mon frère.

Sacha est en PLS sur le comptoir de la cuisine. Ses yeux sont rivés sur la même scène que moi.

« Fallait bien que j'offre un cadeau de noël à la famille Lopez. Je suis quelqu'un de généreux. »

Doux jésus.

« Tu reprends Ratatouille et tu dégages d'ici. »

« En voilà une bonne idée de prénom. » Il l'attrape. « Maman Kimmy va bien s'occuper de toi. » Il le tends vers moi.

Je descends de la chaise en furie et cours le plus vite possible, Paul à mes trousses.

« JE VEUX PAS DE TON VIEUX RAT SORTI TOUT DROIT DES ÉGOUTS. »

(les défenseurs des animaux et des rats restez calme svp aucuns rats n'a été offensé durant cette séquence)

Paul s'arrête et fait mine d'être choqué.

« L'écoute pas, elle dit ça sous le coup de l'émotion. » Il caresse l'animal.

Antoine rentre des courses pour ce soir, en compagnie de Laurent, Marine et Kevin.

Je l'utilise en guise de bouclier.

« Rien d'autre à foutre que d'emmerder ma copine, Pogbanus ? »

« Elle accepte pas mon cadeau. » Dit-il en lui montrant.

À peine le temps d'analyser la scène qu'Antoine se trouve debout sur le canapé, armé d'un coussin.

« Bouge pas de ta place, tout va bien se passer. Baisse ton arme et on va pouvoir parler tranquillement entre hommes. »

Je me moque de mon copain qui se croit dans un film d'action américain.

« Comment perdre sa virilité en moins de... » Commence Blaise, avant que Paul n'approche le rat près de son visage. « AH ! »

Je ne savais même qu'un cri aussi féminin pouvait sortir des cordes vocales d'un mec.

« Écoute Paul, les rats sont pas faits pour une vie domestique. Il sera plus heureux, plus épanouie, dans la nature. Il va falloir le relâcher. » Lui annonce Marine.

La voix de la sagesse. On est tous en train d'acquiescer face à la remarque de Marine. Paul regarde son rat, avec un air presque nostalgique.

« Je me suis attaché à ce petit être. »

« T'es ridicule. » Lui balançais-je.

« Pas plus que toi te croyant belle en maillot de bain sur la plage. »

On se regarde tous, surpris par autant d'agressivité. 

GRIEZMANN'S SHIRT Où les histoires vivent. Découvrez maintenant