Chapitre 16 : Les ombres

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La chanson en multimédia est celle que j'ai écouté pendant que j'écrivais ce chapitre.

*Point de vue Kylie*

??? : Les enfants, à table !

Nous descendons les escaliers de notre grande maison de vacances et rejoignons le reste de nos deux familles réunies. Aujourd'hui le soleil est à l'honneur, les oiseaux chantent et aucune trace de nuages qui ne pourraient gâcher cette magnifique journée.
Nous sommes au complet et je m'assois entre ma mère et Kim.
Je lève la tête et découvre en face de nous, deux ombres que je ne connais pas. Des ombres qui ont la forme de corps humains. Tout chez elles inspirent la peur et la crainte.
Pourtant elles ne me font pas peur. Je n'arrive pas à apercevoir leurs visages, ni leurs corps, juste leurs yeux. Deux paires d'yeux qui me semblent pourtant si familiers.
L'une des deux ombres tend sa main vers moi et me dit :

??? : Mange ma petite Ky', sinon ton plat va être froid et maman ne va pas être contente. Me dit-elle avec son plus beau sourire rempli d'amour

Je ne réponds pas. J'ai l'impression de ne plus pouvoir parler. J'ouvre la bouche mais aucun son ne sort.
J'observe cette ombre qui m'intrigue. Quand je la regarde j'ai l'impression que quelque chose ne va pas. J'ai l'impression d'oublier quelque chose, d'oublier quelqu'un.

Le repas se passe à merveille, personne ne remarque que deux ombres sont attablées avec nous et mangent comme toute personne normale. Comme si elles faisaient partie de la famille et que c'était devenu une habitude de les voir comme cela.

Le soleil qui brillait il y a quelques minutes, ne brille plus désormais. Des nuages apparaissent et le vent commence à souffler. Les fenêtres ouvertes claquent contre les murs. La pluie, l'orage et quelques éclairs font leur apparition.
Des hommes armés jusqu'aux dents défoncent la porte et des coups de feu retentissent dans toute la maison.
J'attrappe ma meilleure amie que je n'avais pas encore observée. Je la cache sous la table et essaye tant bien que mal de la protéger.
Elle se tourne vers moi, ses yeux sont remplis de larmes mais quelque chose ne va pas. J'observe la pièce et les personnes qui s'y trouvent comme si le temps ralentissait, comme si j'avais le temps de tout pouvoir observer. Mes parents sont plus jeunes, et en vie, ma meilleure amie aborde une tête de petite fille de six ans. Je ne comprends pas. Je baisse la tête vers mon corps et découvre que lui aussi est tout petit. Moi aussi... je n'ai plus seize ans mais six !
Les ombres qui étaient autrefois à table, sont désormais entre les mains des hommes armés. Elles se débattent tant bien que mal et poussent des cris stridents qui nous obligent à nous protéger les oreilles. Je ne vois plus ma famille et celle de Kim. Ou sont t-ils ?
Kim continue de pleurer, quant à moi je décide de me relever et d'affronter ces montres.
Une fois debout la pièce commence à bouger, tout ce qui se trouve autour de moi disparaît et est remplacé par du brouillard.
Je me positionne devant les hommes mais n'ose plus rien faire quand un décide de pointer son arme devant moi.
Un autre s'approche d'elles et leur dit des choses qui me sont impossibles à entendre.
Elles ne se débattent plus.
Les coups de feu cessent mais ma famille ne réapparaît pas pour autant. Sont-ils partis ? Nous laissant seuls avec eux ?
Les hommes font demi tour, toujours avec les ombres emprisonnées dans leurs bras.
Ils s'en vont. Avec elles.
Leurs regards signifient beaucoup. Des larmes commencent à s'échapper de leurs yeux et viennent s'écraser sur le sol.
Il ne reste que ça. Leurs larmes. Et une soudaine tristesse que j'éprouve sans savoir d'où elle vient.

J'ai atrocement mal à la tête ! J'ai l'impression qu'elle va exploser.
J'ouvre doucement les yeux et m'aperçois que je suis toujours dans la salle de torture.
Ce n'était qu'un rêve. Un rêve assez bizarre. J'ai de nouveau cette impression qu'il me manque quelque chose mais je ne saurais dire quoi.
Je me redresse et constate que les courbatures sont plus que présentes. Mon corps est totalement lourd, j'ai mal partout, et en bonus je saigne encore à quelques endroits.
J'ai complètement perdu la notion du temps. Je ne sais plus depuis quand je suis enfermée ici. Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Je n'en sais absolument rien. J'ai peut être dormi une heure, une nuit entière ou encore toute une journée.

Les innocentes. [ En pause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant