Beyond the life.

7. The power of love

[Point de vue de Judith]

Je n'en reviens pas.

Je viens de l'embrasser, je viens de poser mes lèvres contre les siennes.

Aussi bizarre que ça puisse paraître, c'était bien, même... Incroyablement surprenant.

Embrasser celui que je considérais comme un frère au part avant m'a donné des frissons dans la nuque, et dans tout le corps d'ailleurs.

Attends... des frissons?

Non, je ne peux pas avoir de frissons, je suis morte!

Tout ça est insensé, J'ai du les imaginer.

Pourtant ils avaient l'air tellement réel.

C'est vrai que maintenant que j'y repense... tout le long du baiser, j'ai oublié ma mort.

J'ai sentis des frissons, j'aurais même cru sentir ma peau chauffer au contact de la sienne. Je me sentais... Vivante.

-Steve ?

Il me regarde fixement, après m'avoir embrassé. Je ne sais pas si il à aimé, ou si Il n'a simplement rien ressenti.

J'aimerai qu'il me dise qu'il a ressenti la même chose, que je ne suis pas folle, que lui aussi, il a eu l'impression d'être vivant.

-il y a un truc qui n'est pas normal.

Nos têtes sont toujours pratiquement à deux centimètres l'une de l'autre, sa proximité me rassure face à l'immensité vide que la mort nous a offert.

-Tu n'aimais pas? C'est parce qu'on est mort? Tu sais je peux embrasser mieux je Il met sa main autour de ma joue pour me tirer vers lui et recommencer, me ré-embrasser pour que je n'aie pas une mauvaise impression de lui, de sa façon d'embrasser, mais je l'arrête juste avant que mes lèvres frôlent les siennes à nouveau en mettant ma main sur sa bouche.

- Arrête ce n'est pas ça. Il me regarde dubitatif.

-Quoi alors? J'hésite à ne pas lui dire la vérité, mais après tout il est le seul à qui je peux me confier. alors je me lance

-J'ai sentis la vie en moi. Lorsque je t'embrassais des frissons ont parcouru mon corps, la vie reprenait en moi, le sang coulait à nouveau dans mes veines.

Son visage change d'expression. Soit il me prend pour une folle, soit il a ressenti pareil, je n'arrive pas à déchiffrer ce sentiment qu'il y a dans ses yeux.

-La vie? Comment ça?

-j'ai cru un instant que tout ça n'était qu'un rêve, que j'étais vivante, et toi aussi. Je pouvais sentir la chaleur de mon corps, tes lèvres contre les miennes. C'est quand le baiser s'est arrêté et qu'on s'est éloigné l'un de l'autre que la vérité est revenue comme un boomerang.

-C'est ton imagination. Je le regarde, légèrement déçue.

Je te jure que ça semblait réel! Il ne répond rien et se relève. J'enchaîne. -Tu penses qu'on peux revivre? enfin pas ressusciter, mais pouvoir ressentir ses choses, comme si on était vivant, tu penses que c'est possible que toi et moi on ressente à nouveau ?

Il se marre et s'assied par terre. C'est définitif, il me prends pour une folle.

Mais quoi? On voulait voir des gens, on y a cru et on en a vu.

Alors si j'y crois, je suis certaine de pouvoir ressentir la vie, comme pendant ce baiser qui oh mon dieu était plus que parfait.

-On ne peux pas. C'est scientifiquement impossible, Jude.

-Si on y croit, on peut! Comme pour le reste! tout est dans notre tête.

Cette phrase me fait réfléchir, tout est dans notre tête.

Est ce que c'est ça la mort? Une illusion? Est ce que la mort est différente pour chacun? Est ce que c'est ce que nous imaginons qui se réalise? Est ce que si je me persuade d'être vivante... Je pourrais le ressentir?

-Tant que je peux te voir plus souvent avec le sourire que tu avais sur les lèvres lorsque tu m'as embrassé, crois en ce que tu veux! Il ne me prends pas au sérieux.

Il devrait, je suis certaine que c'est ça, certaine que j'ai raison.

Après tout, tout ce qu'on voulait c'est réalisé. Tous nos vœux.

C'est dingue, parce que depuis toujours je joue à cette histoire de vœux avec Baptiste, et aujourd'hui je me rends compte que c'est ce qui nous aide à tenir le coup dans ce monde de fou... Nos rêves.

-On rentre en ville? Je demande froidement en me levant du sable. Ça m'énerve qu'il ne m'écoute pas.

-Tu n'aimes pas la plage? Il se lève à son tour, me rattrapant.

-Si... Mais j'ai trop de choses en tête et il n'y a qu'en marchant que je peux les contrôler.

Il me regarde, un demi sourire sexy étiré sur le coin droit de son visage. -La marche, et moi.

Quoi? -Comment ça?

Il se rapproche de moi, colle son front au mien, toujours avec ce sourire qui me fait fondre et vient chuchoter au creux de mon oreille ; -Si je t'embrassais encore une fois... Ça te permettrais de tout oublier, d'oublier cette sensation de mort qui nous submerge comme tu l'as dit tantôt?

Je pense. S'il m'embrasse encore une fois, peut-être que je sentirai encore cette sensation de vie, et qui sait, les battements de mon cœur?

Je hoche de la tête, tétanisée par sa proximité. Il bouge les cheveux qui reposent dans mon cou et embrasse ma peau froide et terne avant de me dire -Tu sais, j'aimerais ressentir ce que tu as eut tantôt en m'embrassant.

J'ai envie de lui répondre qu'il peut, s'il y croit, mais aucuns mots ne s'échappe de ma bouche.

Pourtant une phrase tourne en boucle dans ma tête.

La mort se résume en une phrase : Tout est possible, il suffit d'y croire.