Un âme-sœur Pas Comme Les Autres [Terminé]

Chapitre 1

Driiiing, driiiing.

— Bordel… tais-toi…

Le bruit insistant du réveil emplit la pièce. J’attrape l’appareil et grogne en l’éteignant. « C’est le but d’un réveil, non ? » pensais-je, l’esprit encore engourdi. Mes paupières lourdes se ferment à nouveau, et, sans surprise, je retombe dans un sommeil profond, ignorant le reste du monde.

Quand je me réveille enfin, le réveil sonne toujours. D’un geste brusque, je le fais taire et tourne les yeux vers l’écran lumineux.

— MERDE ! Il est 7h45 !

La panique monte en moi. Mon premier jour dans un nouveau lycée, et je vais déjà être en retard. Super début.

Vous devez sûrement être un peu perdus. Laissez-moi vous expliquer. Il y a un an, mes parents ont décidé de partir en lune de miel sur l’île de la Réunion. Leur avion a eu un problème. Le soir même, des agents sont venus frapper à ma porte. L’avion s’était écrasé, et il n’y avait aucun survivant. À ce moment-là, tout s’est effondré.

Pendant des mois, j’ai vécu seule dans la maison familiale, engluée dans le deuil. La douleur était constante, ancrée dans mon cœur. Mais je savais qu’il fallait avancer. Alors, j’ai pris la décision de déménager, de repartir à zéro. J’ai trouvé un petit studio où je me sens bien, un endroit rien qu’à moi. La semaine dernière, je me suis inscrite dans un nouveau lycée. Aujourd’hui, c’est le grand jour… ou du moins, ça devrait l’être si je ne traînais pas autant.

Je saute de mon lit et file sous la douche. L’eau chaude glisse sur ma peau, dissipant la fatigue. Une fois sèche, j’attrape ma brosse et démêle mes longs cheveux bruns qui m’arrivent jusqu’au bas du dos. Mes yeux, parfois verts, parfois bleus selon la lumière, me fixent dans le miroir. Une légère touche de mascara suffit. Pas besoin d’en faire trop.

Je choisis une tenue simple mais qui me ressemble. Une fois prête, je jette un coup d’œil à l’horloge. 8h passées. Je suis foutue si je ne me dépêche pas. J’attrape mon sac de cours, mes clés, et démarre ma moto. Oui, j’ai le permis. Petite fierté personnelle.

Ellipse du trajet

Arrivée devant le lycée, je cours presque pour rejoindre le secrétariat. Il est déjà 8h25. Génial. Essoufflée, je me présente à la secrétaire, qui me tend mon emploi du temps et un billet de retard. Mon stress monte en flèche. Mes mains deviennent moites. Tous ces regards braqués sur moi… rien que d’y penser, je frissonne. Mais je n’ai pas le choix. Je dois faire honneur à mes parents.

Devant la salle de cours, je prends une grande inspiration et frappe à la porte. Une voix répond :

— Entrez.

Je pousse la porte, et comme je le craignais, tous les regards se tournent vers moi. Je me fige, mal à l’aise. Des chuchotements fusent déjà.

— Bravo, en retard dès le premier jour. Toujours ceux-là pour se faire remarquer…

La voix douce du professeur me sort de ma torpeur.

— Vous êtes la nouvelle ? Présentez-vous, je vous prie.

Je ravale ma nervosité et prends la parole timidement :

— Je… je m’appelle Lara Aubrayan. J’ai 18 ans, et avant d’être ici, j’habitais en Californie.

Les murmures s’intensifient. Je déteste être le centre de l’attention.

— Bien. Allez vous asseoir à côté de Ryan. Ryan, lève la main.

Un garçon au fond de la salle lève paresseusement la main. Je m’approche de lui, essayant de ne pas trébucher sous le poids des regards. Ryan est… impressionnant. Musclé, les cheveux châtains clairs tirant sur le blond, et des yeux bruns profonds, comme l’écorce d’un arbre. Mais son regard scrutateur me met mal à l’aise.

— Qu’est-ce qu’il y a ? lui lançai-je, agacée.

Il me fixe un instant avant d’afficher un sourire amical, presque amusé.

— Rien. Juste une nouvelle élève en retard dès le premier jour. Mais je dois dire que tu es plutôt mignonne.

Je sens mes joues s’empourprer malgré moi. Ce n’est pas le genre de remarque que je m’attendais à entendre.

— Merci… murmurai-je, gênée, avant de m’installer à côté de lui.

Il hoche la tête avec un sourire entendu, et je tente de me concentrer sur le cours de français.

Ellipse du cours

Après deux heures de français et deux heures de philosophie, il est 12h25. L’heure du déjeuner. Je me dirige vers le self, prends un plateau et commence à me servir, quand je sens une main se poser sur ma taille. Intriguée, je me retourne pour découvrir…