Isabelle

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Quand je refais surface, je sais que plusieurs jours se sont écoulés. Je suis sur un lit, au matelas dur. Quand j'ouvre les yeux, une fille me fixe et je sursaute. C'est la fille au crâne ouvert, même si là, elle semble en bonne santé, avec un regard vif et alerte. Elle appuie sur un bouton. J'essaie de bouger, mais je suis sanglée au lit. La fille prend ma tension et pose une main sur mon front. Elle note les résultats sur un bout de papier. Des pas se font entendre.
C'est le garçon au regard froid. Il ne m'accorde pas un regard et demande quelque chose à la fille, dans cette langue inconnue. Je saisis juste un mot, que je pense être le nom de la fille : Isabelle. Elle tend silencieusement le bout de papier. Le garçon le prend et repart. Je suis dans une grande pièce, blanche avec du parquet noir. Sur les murs sont peint des mots, en caractères inconnu.
- Isabelle... c'est ton nom? Articulais-je.
La fille se lève d'un bond, mais je ne vois pas trop la différence, car elle ne mesure q'un mètre trente.
Elle se tord les mains avant de se rasseoir. Elle jette un coup d'œil derrière elle, avant d'acquiescer vivement. Elle pointe ensuite un doigt vers moi, puis dessine un point d'interrogation dans l'air.
- Ozélia, dis-je.
La fille sourit et acquiesce. Ses yeux sont marron très clair, avec des cheveux brun très foncé, mais coupé en un carré court. Elle à des joues remplies, un visage plutôt rond, et un appareil dentaire. Je lui donnerais une dizaine d'années, mais son regard est beaucoup plus vieux.
Soudain elle se fige et son visage se détend, devenant un masque de glace. Ses yeux ne trahissent rien. Je ne comprends pas, puis j'entends quelqu'un arriver. Elle à l'ouïe plus fine que moi. A l'arrivée de la personne, Isabelle se relève et offre un salut militaire au visiteur.
- Comment va ma petite chérie ? Demande Astoria.
- La petite chérie veux savoir où est son amie, répondit-je.
Astoria prend une moue innocente.
- Mais de qui parles-tu ?
- D'Alémie Fertsy, dis-je sèchement. Ou encore d'Inès Riviera. Ou peut-être de Charles Crimmerton.
Astoria soupire théâtralement. De ce côté là, c'est tout sa mère, cette folle d'Ambroisiane.
- Ces... personnes, tout les étudiants, sont incarcérés en attendant que Mère décide de ce que l'ont fait d'eux. A l'exception de ta cousine Alémie, et de ton autre amie, Riviera, bien entendu. Mère veut les garder en vie. Quand à ton copain, là, Crimmerton, il est sur la liste pour abreuver la soif d'Apocalypse.
Bon. Alémie est en vie. C'est déjà sa. Inès aussi. Et elle vont rester en vie, car Ambroisiane sait qu'elle sont une excellente monnaie d'échange. Quant à Charles, je ne comprends pas trop.
- Apocalypse ? Répétais-je sans comprendre.
Astoria me fit un clin d'oeil puis se tourna vers Isabelle. Elle lui parla dans cette langue bizarre. Son ton se fit beaucoup plus autoritaire : celui d'un chef parlant à son soldat. Elle lui donnait visiblement des consignes à respecter. Isabelle hocha sérieusement la tête, fit un nouveau salut militaire, et Astoria partit. Quand je fus sûre qu'elle était bien partie, je me tournais vers Isabelle, toujours avec son masque de glace.
- Qui est-tu? Lui demandais-je.
Isabelle prit une expression peiné et se designa du doigt. Puis elle refit un salut militaire.
- Tu est soldate?
Elle acquiesça avant de faire un carré avec ses mains, de se designer et de mimer des pas.
- De l'armée...?
Elle posa une main sur son coeur, puis fis une croix dessus.
- L'Armée... au cœur brisé ?
Elle fit non de la tête.
- L'Armée sans cœur ?
Elle acquiesça vivement.
- Tu es soldate dans l'Armée Sans-Cœur.
Elle refit un salut militaire avant de se rasseoir et de fixer son regard dans le vide.

Ozélia l'Enchanteresse et l'Armée Sans-Cœur TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant