Chapitre 5 : Joli-cœur

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Jesse se faufila à travers les maisons de ce quartier d'Hanamura, vide à cette heure de la nuit. Enfin, il aperçut le grand temple des Shimada, le plus grand toit se dessinant dans la lumière de la lune aveuglante. Il soupira, et stoppa sa course un instant, se remémorant de la mission qu'on lui avait attribué.

Il devait s'introduire dans la chambre d'Hanzo, et lui présenter des excuses.

En temps normal, il aurait adoré faire ça, car les missions d'action comme cela lui plaisait beaucoup. Seulement, il allait revoir l'homme qui lui avait causé tant de soucis. De plus, même si il était assez loin de la demeure, il pouvait voir que celle-ci était bourrée de gardes. Ses récentes blessures ne lui donnait pas sa confiance en soi habituelle.

Si il se faisait prendre, il ne serais pas en force de riposter avec les coups qu'il avait prit la veille, ou plutôt très tôt le matin. Si déjà il ne mourrait pas en rencontrant Hanzo, car ça ne l'étonnerait pas que le japonais le zigouille suite à son entrée dans sa chambre. Il avait tellement raisons de crever là-bas... Jesse n'avait pas envie de s'approcher de cet endroit.

Mais Ana le lui avait demandé. Donc il allait le faire. Pour sa déesse. Pour sa mère. Vivement, il fouilla dans son épaisse veste de cuir noir, pour en sortir un papier, et vérifier son itinéraire une dernière fois.

Genji avait expliqué qu'il avait toujours une carte du temple sur lui car même si son père était d'accord pour ses escapades, les anciens n'était eux, pas trop pour. Alors ses " vieux rochons ", comme il les avaient qualifiés, rajoutaient souvent des gardes supplémentaires, surtout au couché de soleil, pour stopper ses sorties incessantes. Et comme il passait la plupart de son temps à l'extérieur, et qu'il n'était pas très fute-fute, il lui arrivait des fois de se perdre bêtement dans sa propre maison.

Alors, il préférait garder des cartes avec lui, juste au cas où.

La naïveté du jeune homme avait arrangé les agents d'OverWatch, qui avait maintenant quelques exemplaires de cartes complètes de la base ennemie. Jesse en avait profité pour appuyer le fait que c'était grâce à lui, ce à quoi son supérieur avait répondu par des félicitations à Angela.

Encore un coup dans la fierté, Jesse.

Avec un soupir agacé, le cowboy courut vers le grand mur du temple pour l'escalader en manquant de se ramasser trois fois le nez par terre.

Cette fois, c'était sûr et certain.

Gabriel et Ana l'avaient envoyé ici pour qu'il souffre. Ils voulaient le punir pour s'être battu. Le brun marmonna pour lui même.

Gros bâtards..

Quelques secondes après, il regretta sa parole pour l'égyptienne, mais la garda pour ce saleté de latino à la noix qui devait bien se marrer à glander, allongé dans son lit. Le jeune homme arriva enfin à la toiture du premier mur.

Sa tenue d'un noir profond le rendait plus discret, même si il avait gardé son chapeau fétiche. Il se cacha derrière un arbre qui avait poussé le long du mur, pour échapper au regard d'un garde armé plus loin. Il tripota nerveusement son pacificateur, son cœur battant à cent à l'heure.

Et dire qu'il risquait sa vie pour ce japonais si détestable...

Le brun passa sa main moite sur son visage. Sa confiance en soi remonta un peu en se disant qu'il n'avait aucunes raisons de s'inquiéter. Il était doué, il allait y arriver.

Il se retourna, et reconnu le trou dans un mur que Genji lui avait parlé plus tôt. Il s'y faufila, et ce qu'il vit ensuite l'émerveilla.

C'était un grand parc, vide, calme, silencieux. Seuls habitants de cette terre que le cowboy se surprit à ne pas avoir à la souiller de son corps étaient de grand arbres centenaires, cerisiers qu'il trouva bizarrement romantiques pour une demeure criminelle.

Liberté | McHanzoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant