Liberté | McHanzo

Chapitre 10 : L'interdit

Silencieux, Jesse observa le français assis en face de lui, en train de siroter son café noir, sans sucre, amer, comme il les aimait tant. Jesse ne comprenait pas ce goût, si " français ". Mais bon. Là n'était pas l'important. Alors que le cowboy devrait être aux anges grâce à sa soirée d'hier, sa bonne humeur s'était immédiatement annulée à la vue de la présence de l'agent avec lui en plein petit déjeuner. Pourquoi était il là ?

Le regard ambre de l'agent de BlackWatch parcourait le visage à peine réveillé du grand brun avec méfiance. Ils n'avaient pas besoin de ce déchet français pour réussir, et sur ce coup là, le jeune délinquant approuvait totalement la fureur aveugle que son supérieur avait eût la veille. Gérard croisa son regard, et le fixa. Jesse soutint alors son regard. Un silence pesant s'installa alors, long et lourd. Enfin, l'agent d'OverWatch questionna :

— Où étais tu hier soir ?

Jesse arqua un sourcil, en avalant une cuillère de ses céréales multicolores qu'il avait ramené des États-Unis au Japon. La bouche pleine, il plissa des paupières, pour répondre, méfiant.

— En récolte d'informations.

Gérard resta silencieux un instant, attendant visiblement une suite. Que Jesse ne donna pas. Alors le français, ne pouvant (comme d'habitude) ne compter que sur lui-même, continua les questions.

— Et puis-je savoir où ?
— Nan.

Le français plissa à son tour les paupières. Ce jeune se foutait donc de lui ? Agacé, même si il n'en montra rien, il posa délicatement sa tasse sur l'assiette dédié à cela, et planta un regard plus que sérieux dans les yeux amusés de Jesse.

— Je sais parfaitement où tu te trouvais hier soir, McCree. Les Shimada sont plus que dangereux, ça je pense que tu le sais. Mais le fait que tu arrives à ressortir vivant de la chambre d'Hanzo Shimada, l'héritier et qui plus est l'un des plus dangereux, est déjà assez exceptionnel. Que tu sois en train de " l'amadouer " afin de récolter des informations, je veux bien le croire.

Il marqua une pause. Jesse savait déjà ce qu'il allait lui dire ensuite. Ses supérieurs avait déjà tout dit au français se qui s'était passé durant les jours où il était absent. L'agent continua alors.

— Mais tu n'es encore qu'un débutant. Et les débutants se font facilement avoir. Rapproches toi d'Hanzo, séduit le, si tu y arrives, ce que je doute sincèrement. Mais cela doit aller d'un sens. Tu ne fais ça que pour la mission. Pour rien d'autre. Si ton cœur se laisse aller... Il reporta sa tasse à sa bouche et la finit d'une traite. C'est toi qui mourra.

Le français se leva, laissa son récipient à café dans l'évier et s'apprêta à partir. Mais l'américain lança sèchement, avant qu'il ne quitta la pièce :

— T'avais pas besoin de venir. Gérard se tourna vers lui, d'un regard dénué de tout jugement à cette phrase. Jesse regardait sa cuillère. On se débrouillait très bien sans toi. Un silence plana, et dans deux dernières déclarations, l'agent d'Overwatch quitta la pièce.
— L'anniversaire de mon mariage est dans deux jours. Et je n'y serait pas.

Avant que le tireur ne puisse dire quoi que ce soit, ou même le regarder, il n'était déjà plus là, le laissant bouche-bée. Ce n'était donc pas le français qui avait demandé à être muté ici. Son incompréhension le laissa sans faim pour le reste de son petit déjeuner. Il avait imaginé Gérard comme un agent qui demandait à intervenir dans les missions pour récupérer tout le mérite. Ce n'était donc pas le cas ?

Même si il ne pouvait toujours pas apprécier le français, son agacement revint alors à Jack, qui en plus de ne pas faire assez confiance à Gabriel, privait un de ses meilleurs agents de son anniversaire de mariage. Même si sa colère se mit à gronder pour son commandant, il restait sur la réserve. Ana lui avait toujours dit que les choix de l'armée étaient toujours plus compliqués qu'on ne pouvait le croire.