CHAPITRE 5

70 5 0
                                    

Wendy

Je soupire. Je vais devoir utiliser les grands moyens, cette fois. Je m'avance doucement vers mon père, récapitulant la tactique à employer.

—Bon matin, papa d'amour, dis-je en mettant de l'eau dans la bouilloire.
—C'est non, Wendy.
—Quoi ?je m'exclame. Tu ne savais même pas j'allais dire quoi!
—Oui. Tu veux venir au tournois d'Harwood mais comme toutes les autres fois où tu me l'as demandé, la réponse reste la même: non.
—Mais pourquoi ? Pourquoi je ne peux jamais venir ?je me plains en sortant une bouteille d'eau.
—Parce que tu rates de l'école et je ne veux pas ça, Wendy!s'exaspère papa.
—C'est pas un après-midi qui va me tuer, voyons donc!je souffle en remplissant ma bouteille avec de l'eau froide.
—Bon, d'accord, cède papa.

Je le regarde, surprise. Ça n'a jamais été facile de le faire cèder, surtout depuis son divorce avec maman. Je le prends dans mes bras et le remercie. Il me dit qu'il viendra me chercher vers 10h à l'école, car ils doivent se rendre là-bas en avance à cause de Conrad. Je hoche la tête.

Je sors dehors pour mon petit jogging matinal de 5h AM. Je pars sur la piste cyclable, entouré d'arbres. Je cours avec le rythme de la musique et je chante aussi. J'espère ne pas croiser trop de gens, même si ça m'étonnerait vu l'heure qu'il est.

Après avoir couru 3km, je retourne chez moi. Je termine ma bouteille d'eau et saute dans la douche. Je me lave rapidement, puis je sors. Je vais dans ma chambre enfiler mes vêtements, une paire de jean avec un t-shirt bleu ciel. Je prépare ensuite mon sac d'école avec mes cahiers et mes coffres à crayons. J'y fourre aussi une paire de short pour le tournoi ainsi qu'une veste.

Je suis vraiment heureuse d'aller enfin à un tournoi de tennis. J'y allais jamais et ça me tannait. Tout le monde sait que c'est mon père le coach du fameux Conrad Harwood, donc on me demande souvent si j'assiste à des matchs. La réponse est bien évidement «non».

Je n'en reviens toujours pas de ne pas avoir reconnu Conrad au party de Cole. Je devais vraiment être saoûle en plus du pot que j'ai fumé comme une conne. Sans parler du fait que je lui ai vomi dessus et qu'on a glissé dans sa pisse. La vie s'acharne sur moi, en vrai.

Le pire, c'est que je le vois tout le temps s'entraîner soit sur notre terrain dehors l'été, celui à l'intérieur l'hiver ou notre salle de musculation. Je me désespère.

Je monte en haut déjeuner. Mon père m'a préparé un smoothie avant d'aller règler des affaires pour son école de tennis. Mon père est le fondateur de la célèbre école de tennis Luc Lauriers. C'est avec cette école que mon père à réussit à créer sa fortune. Cette année, il crée une classe junior. Il veut que je sois l'une des coachs pour la classe junior, puisque je joue au tennis. Je n'ai jamais voulu jouer au tennis comme le fait Conrad ou les autres joueurs professionels. Moi, c'est juste pour le plaisir.

Papa veut donc que je sois l'une des coachs pour la classe junior. Il y aurait aussi deux autres professeurs avec moi. Je n'ai pas encore donné ma réponse mais je crois que je vais accepter. Ça va m'aider à payer le loyer de ma mère, en plus de ma job au café la Rose Bleue.

Après avoir manger, je vais brosser mes dents en vitesse. Ensuite, j'enfile mes baskets, prends mon sac et cours jusqu'à l'arrêt d'autobus. Cette dernière arrive quelques secondes plus tard. J'entre dans le véhicule, déja remplit d'élèves. Je cible Azalée, assise complètement au fond. Je la rejoint et m'assois.

—Je vais au tournoi de Conrad cet après-midi, je souffle, heureuse d'enfin aller à un stupide tournoi.
—Chanceuse! Tu rates le cours de chimie de Madame Tétreault!chiale Azalée.
—Pour vrai ? C'est super, alors!je m'écris, dérangeant des gens autour de nous.
—Tais-toi, nounoune!

August  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant