August

CHAPITRE 10

Conrad

Nous entrons chez moi, alerter par les propos de ma sœur. Ma mère me fait signe d'aller plus loin pendant qu'elle parle au Coach.

Je continue à marcher jusqu'à la salle de bain, où j'entends des éclats de voix.

— Je veux pas aller à l'hôpital, Lilas! s'exclame Wendy.
— Il te faut des points de soutures! déclare sombrement mon frere.
— Non.

J'entre dans la pièce et vois le regard que se lance Lilas et Jordan.

— C'est à ton père d'en décider, finit par dire Lilas en se retirant, amenant Jordan avec elle.

En passant à côté de moi, elle me fait un petit sourire.

— Gâche pas tout, Conrad.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas trop pourquoi elle me dit ça. Jordan ferme la porte en sortant et je me trouve seul avec Wendy.

— Qu'est-ce qui s'est passé? je lui demande en m'avançant tranquillement.

Wendy soupire et essuie les larmes qui coule de ses yeux.

— Je... ma mère... elle...
— Ok, c'est pas grave, Wendy.
— Je veux pas paraître faible... souffle t-elle.
— Hey! je m'exclame doucement en m'accroupissant pour être à son niveau. Tu n'es pas faible parce qu'il t'arrive des malheurs, ok? T'as eu des problèmes, fine. Ça arrive. Tu n'es pas faible pour autant, Wendy.

Elle secoue la tête.

— Lorsque mes parents se sont divorcés, ma mère a perdu tout son argent. Elle est entrée dans une dépression puis, s'en est légèrement sortie grâce à la drogue et la prostitution. Elle gagne un peu d'argent en travaillant dans les bars, mais pas assez pour pouvoir payer sa drogue et son appartement. Alors je travaille pour lui donner de l'argent. C'est elle qui m'a appelé tout à l'heure. Elle voulait de l'argent. Le truc, c'est que... la drogue à des effets secondaires. Je suppose que je lui fais trop penser à papa, alors elle me bat pour ne pas voir cette image. Elle me bat depuis 5 ans, Conrad. 5 ans...

Elle réprime un sanglot et je pose ma main sur son bras pour essayer de la consoler.

— Ça va bien aller, Wendy. T'a mère va pouvoir aller en cure puis tout va bien aller ok? Je veux que tu me crois.

Elle hoche la tête en relevant la tête pour me voir.

— Je te crois... je crois.

Je m'avance encore un peu puis, elle se laisse tomber en sanglot dans mes bras.

— Tout va bien aller, Wendy. Tout va bien aller, je répète en lui caressant le dos.

J'entends ma mère entre dans la salle de bain avec le Coach. Je sens leur regard peser sur nous, mais ils ne font aucun mouvement pour le moment. Ils me laissent consoler Wendy, jusqu'à ce qu'elle n'ai plus de larmes.

— On doit aller à l'hôpital Wendy, chuchote le Coach, tu as besoin de te faire examiner par des professionnels.

C'est la première fois que je vois le Coach aussi désemparé. Normalement, il a une allure de roi, maintenant, il a l'air d'avoir vieillit d'au moins 10 ans.

J'aide Wendy à se relever lorsqu'elle finit par accepter le fait qu'elle doit aller à l'hôpital.

— Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi? je lui demande en l'apportant à l'auto du Coach.

Elle réfléchit puis hoche la tête.

— Je.. est-ce que lorsque j'irais mieux, tu voudras sortir avec moi? Une sortie d'amis, je veux dire...