CHAPITRE 7

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Wendy

Je ne pensais pas que Conrad serait si énervé que ça. Oui, il est un joueur renommé au Canada, qu'il doit se prendre au sérieux parce qu'il est l'un des plus jeunes à avoir atteint ce titre et qu'il a été choisi pour les jeux Olympiques... Mais est-ce qu'il devait vraiment agir comme un looser ?

Je crois que c'est de ma faute. Ma présence lui a peut-être rajouter une pression...ou quand j'ai crié dans les estrades. Ça l'a peut-être déconcentré. Je vais aller m'excuser tantôt, vers la fin de l'entraînement. Mais mon père va lui parler dans le casque donc je suis pas sûre que ce soit une bonne idée. On verra tantôt.

Je dépose mon cellulaire sur le comptoir et m'avance vers le frigo. Je l'ouvre et découvre un restant de pâte qui a légèrement moisi. Ma mère ne sait pas comment manger. Je le prend et le jette dans la poubelle. Ensuite, je prends la nourriture que j'ai acheté et le range dans le frigo.

—Wendy ? C'est quoi tu fais ?me demande agressivement ma mère.
—J'ai décidé d'aller t'acheter quelques trucs à manger, pour t'aider, je réponds gentiment.
—J'ai juste besoin de ton cash Wendy, rien d'autre, grogne maman.
—Mais là, je voulais juste t'aider!

Comme réponse, ma mère me gifle. Si fort que mes oreilles commencent à bourdonner. Je tombe au sol brusquement. Maman décide de prendre une de ses bouteilles de bière qui traîne et de me la lancer au visage. Je cris et commence à pleurer de douleur.

—Maman arrête! Je dois aller travailler, pour ramasser ton argent, je cris.

C'est ce qui la fait arrêter. Elle me crit encore quelques insultes et quitte la cuisine. Je me relève, le visage en sang, prend mon sac, mon cellulaire et pars de l'appartement.

...

—Wendy, dit la voix de Vera. Tu peux y aller, je te le permets, mía bella.
—Non, non, Vera! J'ai besoin de cet argent!
—Écoute, mía bella, tu seras payé quand même. J'exige que tu quitte et que tu ailles te reposer. Je vois dans ton regard que tu es fatiguée, insiste Vera.
—D'accord, je cède. Merci, Vera, c'est gentil de ta part.
—Ce n'est rien, mía bella.

J'enlève mon tablier et vais dans la salle des employés. Je range mon tablier dans mon casier et prends mes choses. J'ai reçu plusieurs messages d'Azalée et un de mon père.

Je sors dehors, vais chercher mon vélo et pars en direction chez moi. J'espère que l'entraînement des garçons n'est pas terminé. Je dois prendre le temps de m'excuser à Conrad de l'avoir fait perdre. Je me sens terriblement mal.

Après avoir pédaler pendant 15 minutes, j'arrive enfin chez moi. Je me précipite à l'intérieur, lance mon sac dans un coin de la maison et marche jusqu'au gym intérieur. Mon père, Alexandre et Conrad sont là. Conrad et Alexandre jouent contre et mon père les coach en même temps. Je crois qu'il reste une demi-heure à leur entraînement. Je décide donc d'aller chercher un livre dans ma chambre et d'aller m'installer dans les estrades.

Mes plaies sur mon visage me brûlent encore, malgré que je les ai nettoyée au travail. J'espère que papa ne posera pas trop de question.

Je commence ma lecture, quelques fois interrompu par les cris de mon père. «Aweille Conrad, c'est pas en jouant comme ça que tu vas gagner une médaille au Jeu Olympique» ou «Criss, tu joue tu au ping-pong McCree ?». Je me demande comment ces deux-là font pour pas frapper mon père des fois.

—Ok les jeunes! Il reste 45 minutes. Je vous donne une quinzaine de minutes de pause pis après on enchaîne sur les services, crit papa.

August  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant