Is It Love ? - Matt

Chapitre 4 : Perdu

Narrateur : Matt

Je fonce dans la nuit noire. Mes cheveux virevoltent à cause du vent... Ce soir, la nuit était fraîche. Seul le bruit du moteur de ma moto résonne dans les rues à présent vides. Mon corps tout entier bouillonne de l'intérieur. Je ne tarde pas à arriver à mon immense immeuble. Je gare ma sportive, une Hayabusa GSX 1300 R et saute pour accourir vers l'immeuble. J'appuie nerveusement sur le bouton de l'ascenseur. Je tape du pied, impatient. Après quelques minutes qui paraissent une éternité, le bouton vert s'allume. Je monte, une musique standard résonne sur les parois de l'ascenseur. Je triture la fermeture éclair de ma veste en cuir. Mais bon sang pourquoi il m'est autant de temps à monter ?!  J'arrive enfin, et souffle. Allez Matt, respire... Je m'approche prudemment de sa porte d'entrée. Je ne vais risquer de me faire engueuler par les voisins, le lendemain. Je prends la clé sous son paillasson et inspire une dernière fois.

Mais avant que je ne puisse tourner la clé, j'entendis des sanglots. Je la reconnais...c'est sa voix... à présent cassée à cause de moi. Ses sanglots étaient irréguliers et sa douleur semble augmenter à chaque minute. Je colle mon oreille à la porte. D'habitude, je n'oserais jamais agir ainsi...mais là je suis tellement troublé. Je reste là pendant environ 10 minutes, la culpabilité me figeant sur place. Enfin, le bruit s'atténue et le silence prend le relai. Elle s'était surement endormie. La fatigue me gagne peu à peu, moi aussi, mes muscles s'endolorissent lentement. Mon organisme me faisait comprendre qu'il était temps de rentrer. Je repose à regret, la clé sous son tapis. Je me relève doucement, et murmure comme si elle m'entendrait : « Ne t'inquiète pas, je veillerais sur toi à présent...»

Je marche rapidement vers ma porte, voisine à celle de Milanne. Je pioche la clé en métal brillant et l'insère dans l'entrée. Un petit "clic" se fait entendre et je pénètre dans mon appartement. Je pose mon casque sur ma table à manger et partis directement sous la douche. Je m'étais déchaussé bien sur avant.

Je frisonne au contact de mes pieds au carrelage froid de ma salle d'eau. Je me dévêtit rapidement et entra enfin sous la douche. Un torrent d'eau chaude me tombent sur le visage, je souffle de satisfaction. Quel délice ! Mes muscles se détendirent, l'eau roulant le long de mes abdos et finissant au creux de mon ventre. Mes cheveux renversés en arrière, se collent à ma nuque. Je me frotte le corps avec mon savon, et repense à Milanne. Ses magnifiques yeux bleu-violets me regardant dès le matin au travail. Ses longs et soyeux cheveux châtains qui n'attendent que ma main pour être caressés. Sa bouche pulpeuse rose qui a l'air si appétissante et sucrée. Son corps aux courbes si parfaites attirait le mien avec ses seins ronds et brillants, ses longues jambes galbées et ses fesses rebondies. Je la voyait dans mes rêves, se blottissant contre moi, mon souffle chaud dans son cou. Tout son être entier m'attirait... Je sens soudain mon sexe réagir à mes pensées. Je la désirais tellement....pas comme toutes les filles que je m'était faite.  Elle serai la femme de ma vie... Décidemment, il me faut une bonne douche froide ! Je souffle d'extase, un gémissement s'échappe de ma bouche.  Je finissait ma douche malgré mon excitation. Je sortis avec une petite serviette autour de la taille. Je ne prends pas la peine de me sécher les cheveux. Je pénètre dans ma chambre et m'enfonce directement dans mon lit. Mes paupières se ferment doucement, doucement...avant de finalement de les fermer complètement...

Bip.Bip.Bip !

Je lâche un grognement en réponse. Je regarde mon téléphone, 6h45 affiche mon téléphone. Nous étions lundi aujourd'hui. Deux jours avaient passés dans le plus grand ennui et sans la manifestation de Milanne. J'avais fini par contacter Adam et commençais à nouer une forte amitié. Je regarde une énième fois mes messages et répondeurs. " Vous n'avez aucun messages." me nargue mon répondeur.

Je râle une dernière  fois avant de quitter mon lit. Je manque presque de tomber du lit, et me dirige vers le balcon. Quelle sensation ! L'air frais me fouette au visage. Mais soudain, mes poils se dressèrent et je fut pris d'un frisson. L'idée de sortir en caleçon à 6h45, un matin de printemps m'était sorti de la tête. Je me ravisse et rentre dans ma chambre. J'ouvre mes volets, les oiseaux comment à chanter gaiement. Je souris, cette vision me redonnant du baume au cœur. Il faut avouer que je commençais à un peu déprimé. J'avais laissé aux moins plus de 20 messages et 30 appels vocaux mais rien. J'avais essayé de discuter à elle mais elle ne voulait même plus m'ouvrir. Je me dirige vers ma cuisine, prends une pomme et du jus d'orange. J'avale d'une traite mon encas et direction la douche. Après je m'habille d'une tenue simple : chemise blanche, cravate, jean bleu foncé et ma éternelle veste en cuir. Je regarde l'heure : 7h20. Je commence le boulot à 7h50 mas je préfère y aller maintenant, espérant voir Milanne.

Je descends les marches quatre à quatre et saute sur ma moto.

~10 minutes plus tard~

Enfin arrivé ! Je descends et gare ma moto. Les bureaux étaient encore fermés, nous attendions le gardien. Je remarque déjà les stagières me dévoraient du regard. Cela ne me dérange pas jusqu'à qu'une femme pose sa main sur ma moi. Je me suis figée net. Cette main carressait le long de mon dos, m'arrachant quelques frissons. Une longue chevelure blonde me fait face. Sandra me fait un immense sourire et pourtant ses yeux étaient assombris par la colère. 

« - Hey ! Matt, comment vas-tu ? sursurre t-elle doucement.

 - B...bien. Et toi ma jolie ? renchéris-je, mon charme reprenant le dessus. »

Pour réponse, elle presse sa poitrine contre mon avant-bras. Mon cerveau prit ce geste pour un "oui".

Nous restons là un moment, avant que le gardien Philippe ne vienne. Cassidy, la DRH m'observe langoureusement et sans aucune gêne. Kim nous rejoint après. Pourtant une partie de mon esprit vagait vers ma précieuse. Je partis aux bras de Kim et Sandra en lâchant quelques rires, tel était la façade que je m'étais construite pour ne plus jamais souffrir.

Pourtant, je ne vis pas une ombre derrière moi me regarder avec tristesse. Elle me transperce du regard éteint et vague et sert les poings.