Chapitre 9 : Brouillard

711 26 10
                                    

Narrateur : Julien

Je range nerveusement le téléphone dans la poche de ma veste. Ma mâchoire se crispe d'elle-même.

Qui est-ce mec..?

" Monsieur ? Tout va bien ?"

Je tourne la tête vers mon majordome. Je baisse un instant le regard, mais le remonte en le fixant sans émotion.

" Parfaitement bien. Ce n'était qu'un stupide collègue, je suppose."

Il est peut-être amoureux d'elle..?

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et me dirige vers la chambre de Milanne. Mes pas résonnent dans l'immensité du domaine. Plus que quelques pas....

Pourquoi je l'ai amené ici ?

Je frémis d'impatience. J'ai besoin de sa présence. Elle m'apaise. Le bruit de la porte se fait entendre. J'entre silencieusement. Oh. Elle s'est endormi.

Elle est tellement belle.

Je m'assois à ses cotés et caresse ses cheveux. Je souris franchement. Ils sont tout doux.

Bordel....

Je me ressaisis vite et me lève brusquement, manquant de réveiller ma prisonnière. Je ne dois pas montrer mes émotions. Cela rend faible. Chassant toutes ses pensées, je sors dehors.

J'ai besoin d'air frais. Vite.

Je passe mes mains dans mes cheveux. Que vais-je faire maintenant ? Je dois la faire changer d'avis....Par tous les moyens. Le mariage doit avoir lieu dans moins de deux semaines. J'observe ma montre en or. 23h54. Je marche et me dirige vers une petite fontaine. 

J'adorais venir ici avant.... Elle me manque. Je le hais. Quand je pense qu'il  aime plus son porte-monnaie que son fils.

Je secoue ma tignasse blonde. Que m'arrive t-il ?! Je pousse un grognement. Les sentiments rendaient si faibles....si humains. Cette vision me donne le vertige et je retombe lourdement sur un banc. Le vent me caresse et la nuit noire m'observe, silencieuse.

 Je souris. Un sourire sadique et froid. Je me rappelle. La nuit étouffait tout. Les cris. Les pleurs. La douleur. Elle effaçait les bleus, les coups, le sang. Elle rassurait. Nous enveloppant de son manteau noir. Je me souviens encore.  En Australie, la nuit était si glaciale. Elle guérissait mes fractures de mes affrontements. Elle faisait taire les perturbateurs. Je l'aidait souvent aussi. Une balle dans le torse par ici, une mâchoire décrochée par là, rien de bien tragique. Je l'aidait bien plus souvent ces derniers temps. J'étais accro. Le sang de ces salops, giclant sur mes poings. C'en était presque reposant... Je me laisse glisser sur le bois du banc. Depuis quand n'avais-je pas dormi ? Bien trop longtemps.

"Monsieur, elle cauchemarde et je l'ai réveillée. Permettez-moi de m'occuper de son cas."

La silhouette du domestique apparut soudainement. J'émis un grognement d'acceptation et me laisse border par Morphée. Je n'avais pas remarquer le petit sourire de mon majordome. Je sombre vite dans la nuit inquiétante.



Narrateur :  Milanne


J'ai peur. Je tremble. Je bouge beaucoup. Je vois Matt, et ma mère. Tous les deux, côte à côte. Me regardant avec une expression indescriptible. Ils se regardent l'un, l'autre puis se prennent la main. Je les vois, je cris. 

J'hurle, à pleins poumons. La tristesse m'envahit. Ma mère n'as pas changé. Ils ne m'entendent plus et se retournent. Je cours. Vers eux, désespérément. Je tombe deux fois, m'égratignant les genoux. Je ravale mes larmes et me redresse. Ils sont déjà loin, silencieux. Matt regarde droit devant. Ma mère chante doucement en traînant des pieds. Non ! Non ! Non ! Revenez ! Je pose mes mains sur ma gorge. Aucun son ne sort. Je suis comme muette. Non ! S'il vous plaît ! Vous êtes ma seule vraie famille..! Je sprinte encore, me donnant des ampoules. Je n'y arriverais jamais. Ils sont...insaisissables.  Je tombe encore une fois.

Plus lourdement. Je ferme les yeux. La douleur m'arrachant de mes songes. Ma tête touche le sol dur et froid de ma prison. J'ouvre péniblement les yeux. J'étais au sol, pleurant toutes les larmes de mon corps. 

"Hum, réveillez-vous."

Le personnage qui me faisait face, mesurait 1m85. Ses cheveux bruns-argentés étaient rejetés en arrière. Son costume était soigné, et il était beau pour son âge.

"Raaah...! C'est bon ! Pas besoin de jouer les nounous !" grognais-je en me redresssant.

Je n'allais quand même pas jeter des fleurs à mes agresseurs ! Je le fixe le plus froidement possible mais je vacille. Le vieil homme me rattrape avec une souplesse incroyable. Son visage est bien trop près du mien. Ses mains se resserrent autour de moi. J'ai peur. La façon dont il me fixe de ses yeux gris me perturbe. Aucune émotion. Rien qu'un immense gris inquiétant où y brillait une lueur meurtrière.  Je ne dis rien, figée. 

Il me transporte silencieusement vers une autre pièce. J'essaie de résister mais je me sens encore ébranlée par mon rêve. Je le laisse donc me déposer sur une chaise en bois. Mes yeux s'écarquillent quand je vois des chaînes en fer à côté de moi.

"- Qu'est ce que.....essais-je de dire en me débattant.

- Restez tranquille. dit-il en m'attachant fermement.

- Nooon !! Lâchez-moi !!! "



Il me regarda froidement. "Mais fermez là."



Un bruit sourd retentit. Je ne l'avais pas vu venir. Je grimace, sonnée. J'essuie le filet de sang qui coule de mes lèvres. Un bleu était présent sur ma joue. Il souriait, sadiquement. Il serre mon cou. Je suffoque. Je pouvais apercevoir à travers la fenêtre qu'un brouillard apparaissait. Un homme était dans le jardin. Surement Julien.

Aïe.... Encore un coup. Dans l'estomac. Mes poignets saignent. Le sang rouge vif tachent mon chemisier blanc. Le domestique continue à me battre. Encore. Et encore.

J'essaie de le frapper à mon tour, mais je manque d'oxygène. Des cris résonnent dans la pièce. La fureur monte en moi.

" AAAAAAH !!! PUTAIN ! ME TOUCHE PAS !!"


D'une force que je ne connais pas, je réussis à me lever, toujours bloquée sur la chaise. Je le mords et lui donne des coups de pieds. Je l'entends me traiter de salope. 

" Vous finirez par acceptez. Vous allez vous marier." répondit-il d'un calme glaçant.

Il jure et me griffe le visage. Le sang couvre le sol de la cave. Les meubles se renversent. Quel Enfer. Mais je vais me battre. Mes poignets me hurlent d'arrêter mais je me débats encore. Je vais le tuer. Une haine immense s'empare de mon être.

"Pourquoi ? Pourquoi Merde ! Je ne vous ai rien fait ! "

Il ris. Hystérique. "Oh que si." Il attrape ma gorge et la serre. La serre plus fort. L'oxygène me manque. Vais-je mourir ? Ses ongles s'enfoncent dans ma chair. Je regarde désespérément dehors en me débattant.

Le doux brouillard entourait lentement le jardin. Donnant un aspect presque féerique.

Je souris mystérieusement tandis qu'il continue à resserrer son emprise.




A suivre.....



Is It Love ? - MattOù les histoires vivent. Découvrez maintenant