Chapitre 7 : Captive

929 33 5
                                    

Je ne vois rien...

Tout est sombre...

J'entends des voix au loin :

"- Alfred, combien as-tu mis de calmants dans cette seringue ?! Cela fait maintenant trois heures qu'elle dorme !
- Juste ce qu'il faut monsieur, je ne voulais pas qu'elle se réveille trop vite.
- hm."

C'est la voix de Julien et Alfred son majordome. Je me remémore les derniers événements. Mais oui ! Il m'avait enlevé de force en me droguant ! Il voulait m'épouser pour devenir l'héritier légitime de l'entreprise.

J'ouvre soudainement les yeux. La lumière m'aveugle. J'ai un mal de crâne terrible, et me couvre les yeux avec une main. "Hmmm. grogne-je "

"Tiens en dirait qu'elle s'est réveillée." Julien tourne la tête vers moi. Il était assis sur l'extrémité du lit où je me trouvais. Alfred se trouve debout, toujours en me fixant mystérieusement. "Alfred tu peux disposer. Dit Julien"
Le majordome s'exécute et part tout en prenant soin de fermer la porte à double tour.

J'examine mes vêtements, je suis toujours en tenue de travail. Je pousse un soupir, soulagée. Puis je détourne mon regard vers lui. Ses yeux dorés m'hypnotise. Il y brille un lueur de désir. Il me fait un doux sourire.
Je tremble, je suis troublée. Bientôt, des larmes me montent aux yeux et dévalisent mes joues rougies. Je serre la couverture qui était autour de moi.
Je redeviens cette fille fragile et faible...

"Gggh..." Je pleure toute les larmes de mon corps. Julien ne réagit pas. Il me fixe avec un regard vide cette fois-ci. Je cache mon visage dans la couverture. Je hurle de rage. Je n'en peux plus... J'ai pété un plomb. Merde. Ils voudraient pas me foutre un peu la paix pour une fois ?! J'en ai marre de toutes ces histoires. Je veux rentrer chez moi... Maman aide moi...

"Gggghhh"

Je relève brusquement la tête. Je sens la douce main de Julien sur mon visage. Il essuie mes nombreuses larmes.

" - Je n'aime te voir pleurer... Tu es plus belle quand tu souris. Me lance t-il.
- P-pourquoi..?
Il me fixe dans les yeux. Sûrement choqué.
- Pourquoi..? Répète t-il. Il semble réfléchir. Puis il me regarde.
- J'en sais rien... J'ai fait ça sur un coup de tête, pardon. Mais je dois te ramener vers ton père. Je ne veux pas que tu gâche ton avenir là-bas.
- ..."

Je ne réponds rien. J'étais plus que choquée. Il était devenu bipolaire ou quoi ?! D'un côté, il me drogue, me met une droite dans le ventre et me séquestre je-ne-sais-où. Et de l'autre, il veut me réconforter comme si rien ne s'était passé.
Je fronce vivement les sourcils. Ce qu'il remarque.

" - Qu'est-ce qu'il y a ?
  - Il se passe que tu m'as enlevé je-ne-sais-où. Dis-je toujours calme.
  - Je n'avais pas le choix...
  - Mais bien-sûr !! Et puis quoi encore ?! Et tu n'avais aussi pas le choix de me droguer et frapper. Rétorque-je ironique.
- Et bien... Nan... Mais il le fallait quand même."

Mon sang ne fit qu'un tour pour la deuxième fois de cette journée. Je lui assène une monumentale gifle, qui lui fit tourner la tête sous le choc. On peut appercevoir une tâche violette sur sa joue gauche.

" - IL LE FALLAIT ?!! COMMENT ÇA IL LE FALLAIT ?! PUTAIN TU MOQUES DE MOI OU QUOI ?! TU N'AURAIS PAS PU DISPARAÎTRE DE MA VIE POUR DE BON ?!!! AVEC MON IMBÉCILE DE PÈRE AVEC ! VOUS POUVEZ PAS ME LÂCHER DEUX MINUTES ?!! J'AI DÉJÀ ASSEZ SOUFFERT MAIS IL FAUT TOUJOURS QUE VOUS EN REMETTEZ UNE COUCHE ! "

J'hurle à pleins poumons. J'évacue tout cette haine et tristesse de mon corps. Mon cerveau ne fonctionne plus. Je péte vraiment un plomb. À croire si je ne suis pas devenue folle. J'agrippe fermement ses épaules et y enfonce mes ongles. Je le secoue comme un cocotier. Je sature vraiment. J'hurle à m'en briser la voix. Je n'essaie même pas de retenir les larmes qui me piquent les yeux. Cela devenait une habitude cet temps-ci. Je lui hurle des mots incompréhensibles à cause des sanglots dans ma voix. Je crie mon désespoir. Cela dure une bonne dizaine de minutes. Je le lâche enfin et me continue à trembler. Maintenant j'ai mal au coeur et à la gorge.

Je reste silencieuse, se rapproche mes jambes de mon torse. Je cache ma tête dans mes bras. Il semble ne pas réagir. Je sens son regard sur moi. J'ai envie de voir personne pour l'instant. Après une fraction de seconde, il se lève du lit et sort de la chambre.

Un petit "clic" se fait entendre. Je crispe ma mâchoire. Je reste toujours une prisonnière. Je pense directement et inconsciemment à Matt. Pitié qu'il vienne me sauver de cet enfer.
Mais le problème, c'est que je ne sais même pas où je suis moi-même.

Je ne sais pas quoi faire. Je tâte les poches de ma jupe. Mon téléphone n'y est plus, mon sac non plus d'ailleurs. Je me lève enfin, décidée à quitter au plus vite cet endroit. J'examine la pièce du regard. C'est une chambre assez luxueuse, avec un lustre en cristal au plafond. On peut appercevoir une coiffeuse faite de bois ciré et de métal. Les finitions étaient faites à la feuille d'or. Le lit, plutôt spacieux, est couvert d'une couette grise.
Une grande armoire trône dans la chambre. La curiosité s'emparant de moi, j'ouvre ce meuble imposant. Il n'y avait rien, à part une photo. Je prends la photo entre les mains. Elle représente une superbe femme au long cheveux blonds comme le blé et aux yeux verts comme l'émeraude. J'en eu le souffle coupé. Elle est habillée d'une légère robe blanche avec des roses. Sa tête est coiffée d'une couronne d'hortensias roses.
Elle semble avoir 30 ans pas plus. Son visage est orné un radieux sourire à en faire pâlir le soleil de jalousie.

Je pose mes doigts sur le cadre en marbre. Une phrase y est écrite en lettres dorées :

Love will still be stronger no than the death.

L'amour sera toujours plus fort que la mort ? Étrange comme inscription...

Mais qui est cette jeune femme ?

À suivre...

Is It Love ? - MattOù les histoires vivent. Découvrez maintenant