Chapitre 4/ Asgard

3.2K 205 19
                                    

Je me retrouve plongée dans un tourbillon psychédélique. Imaginez la scène du film Avatar où le personnage se transfère de son corps à son avatar. C'est à peu près ça, mais en pire. Une expérience que je déconseille vivement aux épileptiques. La sensation est à la fois étourdissante et désorientante. Je ne peux pas déterminer exactement à quelle vitesse je suis propulsée, mais une chose est sûre : je file à une allure vertigineuse, quelque part entre une Formule 1 lancée à pleine vitesse et un avion de chasse en pleine ascension. 

Tout autour de moi devient un flou indistinct de couleurs et de lumières, un kaléidoscope tourbillonnant qui défie toute logique et toute physique. Bref, je vais tellement vite que je sens les restes de mon dernier repas, minimaliste d'ailleurs, remonter en moi. C'est comme si j'étais prise dans le tambour d'une machine à laver. Je suis projetée dans toutes les directions, tournoyant, ballotée de droite à gauche, la tête en bas, puis en haut. Je voltige sans contrôle, agitant frénétiquement mes bras et jambes. Je ressemble à un poisson qu'on aurait jeté hors de son bocal. Un poisson qu'on aurait balancé par la fenêtre pour être exact.

Soudain, un bruit strident me perce les tympans, envoyant une décharge électrique à travers mon corps et tendant tous les muscles de mon dos. La douleur et le choc me laissent désorientée, le monde autour de moi se brouillant sous l'intensité du son. Quelques secondes plus tard, je suis brutalement éjectée d'une cavité circulaire bordée d'étincelles étranges, crépitant comme une pluie de feux d'artifice. 

Mon corps traverse l'air en un vol plané désordonné avant de s'écraser lourdement sur le sol froid, tel une tartine qui tombe du côté beurré. L'impact me coupe le souffle, et je reste allongée, étourdie, tentant de rassembler mes esprits alors que la sensation de vertige persiste. Je parviens tant bien que mal à me redresser, chaque mouvement étant devenu douloureux et provoquant une forte nausée, sans mentionner mon postérieur endolori. Le choc continue de me faire tourner la tête et mes yeux restent éblouis pendant quelques instants créant des tâches de couleur mouvantes dans mon champ de vision. Un peu comme quand on se lève trop rapidement. 

Aveugle et sourde, je porte une main à ma tête tandis que l'autre s'étend devant moi. Je sonde l'air avec précaution, avançant à pas feutrés, priant pour éviter une collision. Malheureusement, après quelques pas, c'est le drame : je vomis. Les restes de mon maigre déjeuner gisait sur le sol en un amas gluant et visqueux. Une réaction prévisible étant donné ce qu'il vient de m'arriver.

Une fois vide de tout aliment et après m'être essuyée la bouche d'un revers de manche, je me mets à la recherche du marteau qui a, il semblerait, décidé de partir faire sa vie sans moi lors de mon formidable atterrissage. Il ne me faut que quelques instants pour le repérer, n'étant finalement que quelques mètres plus loin, gisant à mes pieds sur le sol brillant de l'endroit. Me voilà soulagée, il ne manquerait plus que je perde ma future source de revenus, ce qui serait, sans faire d'euphémisme, catastrophique. 

Je tends mon bras pour le saisir, mais avant que je ne puisse me baisser, il saute presque magiquement dans ma main. Je reste figée, bouche bée, les yeux écarquillés, incrédule devant cette scène inexplicable. Non, je ne rêve pas, n'est-ce pas ? En quelques secondes, ce marteau est passé du sol à ma main. C'est bien réel. Cela vient vraiment de se produire. J'en suis témoin. Est-ce que c'est seulement possible ? Je secoue la tête, tentant de rationaliser ce qui vient de se produire. Ai-je été droguée ? Ai-je perdu la tête ? Mes pensées s'embrouillent tandis que je repense aux événements des dernières trente minutes. Malgré toutes les choses inexplicables qui me sont arrivée jusqu'à maintenant, je cherche une explication rationnelle. Peut-être que je devrais juste accepter que certaines choses échappent à la compréhension.

Plongée dans mes pensées et remettant en question toutes les lois de l'univers, je ne remarque pas immédiatement la présence imposante de l'homme se tenant face à moi. Cet individu respire le charisme. Une véritable armoire. Il est immense, avec une peau sombre et des yeux orange... Vraiment ? Les gens bizarres se sont passé le mot pour m'emmerder aujourd'hui. Il porte un casque coiffé de grandes cornes et une armure dorée qui le recouvre entièrement. C'est étrange, pour ne pas dire bizarre. Ah, j'ai compris ! C'est sûrement un passionné de cosplay. Un festival, peut-être ? Tout s'expliquerait alors.

AYEZ CONFIANCE... - REECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant