Chapitre 5/ Diablement Charmant

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Le marteau de Thor serré dans ma main, je plante mon regard dans celui de Loki qui me dévisage d'un air indéchiffrable. Je me concentre sur le pouvoir du marteau qui vibre soudain d'une énergie mystique. Mon cœur se met à battre frénétiquement sous la puissance du marteau s'amplifiant entre mes doigts. Des étincelles bleues et blanches s'échappent de l'objet, comme si le marteau sentait mon désir ardent de liberté. D'un geste brusque, comme guidé par celui-ci, je pointe le marteau vers le ciel. Un silence traverse la pièce et la seconde d'après un éclair s'abat sur moi. Le vieux fou disait donc vrai, ce n'est pas seulement le marteau qui détient le pouvoir, mais ma volonté de ne pas être capturé. Instinctivement, je canalise cette détermination et la redirige vers le marteau. Mjölnir répond à mon appel et un éclair aveuglant tombe sur mes geôliers et en direction du trône, les envoyant valser à travers la salle.

Sans attendre une seconde de plus que nécessaire, je m'élance en direction de la sortie. Je cours comme une dératée sans me retourner. Mes pieds décollent du sol avec une puissance phénoménale, portés par la puissance du marteau, chaque bond me rapprochant un peu plus de la liberté. Mais ce foutu palais semble ne jamais vouloir se terminer ! Plus j'avance et plus les couloirs semblent s'étirer, la sortie s'éloignant à mesure que je progresse, mais je suis tenace et je m'accroche à chaque parcelle de terrain parcourue. Le marteau vibre dans ma main comme s'il partageait les mêmes espoirs, traçant derrière moi une trainée d'électricité.

Les cris de mes poursuivants aboyant des ordres résonnent derrière moi, me donnant une nouvelle impulsion. Je ne prends pas la peine de me retourner. A chaque seconde qui passe je sens mon énergie me quitter et chaque inspiration me brûle les poumons, mais je n'abandonne pas et je nage droit devant moi. Je cours pour ma vie, comme un juif en 39-45 fuyait les allemands.

Tous mes sens sont exacerbés à l'extrême et je distingue très clairement la voix grave d'Odin retentir de façon calme et résolue.

- « Attrapez la, elle ne doit pas s'enfuir. »

Après analyse approfondie de la situation, j'en conclu avoir les deux pieds dans la merde. Si on m'avait dit un jour que je me ferais poursuivre par des dieux avec le marteau de Thor en ma possession... J'aurais probablement répondu « bien sûr, et je suppose que demain je vais recevoir ma lettre pour Poudlard par hibou ? » ou un quelque chose dans ce genre là.

J'ai beau courir de toute mes forces, j'ai toujours la désagréable impression de courir sur place.
Finalement, je distingue la lumière de l'extérieur au loin, comme un mirage dans le désert de pierre. Cette satanée sortie ! Un dernier effort, un ultime bond propulsé par le marteau et je m'échappe de ce cirque. Je tombe lourdement sur le sol en haut des immenses escaliers, mes genoux fléchissant de fatigue. L'air frais caresse mon visage dégoulinant, et je souris malgré la douleur accablante. Je réalise aujourd'hui que je n'aurais pas dû sécher les cours de sport. Mais, je suis libre, enfin. Le marteau repose toujours dans ma main, vibrant encore faiblement comme s'il célébrait notre victoire commune. Je sais pertinemment que notre petite course-poursuite n'est pas terminée, mais je savoure ces quelques instants de triomphe.

Entendant les bruits de pas se rapprocher, je me redresse en précipitation. Mais grâce à ma dextérité féline et ma chance hors du commun, dans un instant de pure ironie, je me prends les pieds dans cette cape de malheur, et dégringole les escaliers dans un long, très long, moment de solitude.

Après une chute d'une lenteur exaspérante, je m'écrase au bas des marches en une bouillie informe de muscle et de honte. Mon corps, maintenant un amalgame chaotique de douleur et de dignité piétinée, refuse de me répondre. Je tente néanmoins de reprendre mes esprits, les yeux mis clos pour retarder l'inévitable rencontre avec Loki se tenant devant moi, arborant un regard accusateur et railleur.

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