Omnia Vincit Amor (terminée)

Chapitre 11

POV Kagaho.

J'observais la scène de loin, ne souhaitant pas intervenir. J'espérais que les talents de Riku pour la défense seraient mis en oeuvre. Sauf qu'apparemment cet enfoiré l'avait touché au ventre. J'eus juste le temps d'entendre Riku crier de surprise que je me précipitais à ses côtés, et saisis l'homme par le bras.

- Si je puis me permettre, Monsieur, je vous déconseille de le toucher. Il est déjà pris.

Je fis ma voix aussi menaçante que possible et refermais ma prise sur son bras, jusqu'à le broyer.

POV Riku.

Je devais sûrement rêver, ce n'était pas possible. Dans ce cauchemar éveillé, mon incube était venu me sauver, tel un prince charmant. Non attends... prince charmant? Je devenais débile ma parole !

Pourtant, il était là, en chair et en os, devant moi. Le client avait tellement eu mal au bras qu'il s'était dirigé vers les toilettes.

- C'est... vraiment toi?

- Tu peux pas rester seul sans te foutre dans la merde hein ! Si j'avais pas été là, t'aurais fait quoi?

- Je ne sais pas ... mais tu avais disparu de cette ville aux dernières nouvelles alors pourquoi tu es revenu hein?

Ma voix trahissait mon émotion, j'étais à la fois heureux et en colère de le voir. De constater qu'il m'avait vu aussi misérable et incapable de me débarrasser d'un client ivre. Il me proposa de sortir et de me raccompagner chez moi. Mon patron avait bien vu que je n'étais pas dans mon assiette. Il était au courant pour mon agression mais je n'en avais pas dit plus. Je reprenais le boulot petit à petit.

POV Kagaho.

Si j'avais pu tuer cet humain, je l'aurais fait. J'étais tellement en colère contre lui, et attristé de voir que Riku était faible, bien trop faible. Le garçon pétillant et insolent que j'avais rencontré s'était renfermé. Vu la façon dont il posait ses mains sur son ventre, il devait avoir du mal à digérer tout ça. Par expérience, un accident vous rendait toujours plus craintif durant quelques temps. Vous voyez du danger partout. Le moindre signe extérieur envers vous pouvait tourner au drame. Riku ne devait plus supporter de contacts physiques à l'heure actuelle. Par ailleurs je sentais que son aura était très basse, il n'avait effectivement touché personne depuis mon départ. Je ne savais quoi en penser.

- Viens, je te raccompagne chez toi.

- Je vais prévenir mon patron et j'arrive.

Il revint quelques minutes plus tard. Nous sortîmes enfin de la boîte, profitant l'un et l'autre de l'air frais du soir. Il était un peu plus de 2h du matin.

- Donc j'ai quelqu'un hein ? Ravi que tu sois au courant, parce que moi, je l'ignorais.

- J'ai dis ça pour qu'il te laisse tran-

- J'aimerais bien. Il inspira longuement, sans se retourner, j'étais à quelques pas derrière lui.

- ...

- J'aimerais bien avoir quelqu'un. En fait, je sais même qui je voudrais avoir. Mais il semblerait que ça ne soit pas réalisable, hm, ça nuirait à l'un comme à l'autre, apparemment...

- Riku...

- Prononce pas mon nom, ça me déconcentre ! En fait, je me suis renseigné, j'ai bien compris ce qu'on m'a dit, j'ai essayé d'envisager toutes les possibilités qui s'offraient à nous, et y'en avait pas beaucoup au départ... Mais je me surprends toujours bêtement à avoir envie d'essayer.

Riku sortit ses clés de sa poche, nous étions arrivés sans que je m'en aperçoive, et il restait avec une expression désespérément neutre sur le visage. Il tourna la clé et ouvrit la porte, me laissant le soin de la fermer. Je l'entendis jeter sa veste sur le canapé.

- La solution de Séhé n'est pas envisageable, la raison étant évidente mais j'étais prêt à passer outre. Après tout, chacun doit faire des concessions, hein, c'est la base !

- J'ai peur de ne pas très bien suivre...

- Une solution médicale pourrait fonctionner pendant un moment, mais ça finirait par nous tuer et te faire souffrir, c'est pas le but. Au final, je ne voyais aucune alternative à notre différence. C'est un peu pour ça que j'ai perdu de ma superbe, comme tu vois !

- Je suis désolé Riku, je-

- Tais-toi, j'ai dis ! J'ai juste une demande à te faire...

Et il commença à déboutonner sa chemise, ce qui me fit comprendre la demande en question. Mais était-ce vraiment une bonne idée Riku ? Je le laissais continuer sa phrase tout en l'observant.

- C'est pour me fixer sur une décision à prendre, et après... Après, on verra, tu pourras me rejeter si tu veux, mais je t'aurais dis ce qu'il en est pour moi. Et ce sera simple.

POV Riku.

Je me trouvais en boxer désormais, et malgré le fait qu'il n'ait pas bougé, ni ouvert la bouche comme je le lui avais demandé, je voyais qu'il n'en menait pas large ! Il se demandait sans doute de quoi je voulais parler, hé bien, j'avais peut-être trouvé la solution finalement, sans qu'elle ne nous mette en danger immédiat. C'était celle à essayer si lui et moi le voulions vraiment. Alors je voulais connaître ce pour quoi je déciderai de m'engager, et je voulais le connaître mieux.

Allez Riku, un petit pas pour toi, un grand pas pour ton humilité ! Il fallait que mes pensées soient coordonnées. Je devais formuler mon envie, avec des mots.

- Ce que je te demande, Kag, c'est si, là, maintenant, tu veux coucher avec moi.

POV Kagaho.

Riku me surprenait de plus en plus : il avait retrouvé de sa superbe, me disait de la fermer et commençait à parler de choses incompréhensibles pour moi. Je ne savais pas ce que Séhé lui avait mis en tête mais cela échauffait ma curiosité. J'avais très bien saisi son envie d'être avec moi, et je le souhaitais également.

Il m'expliqua qu'il voulait être sûr de ne rien regretter. Il me testait également, savoir si je serais fidèle et sincère. Il commença à se déshabiller sous mes yeux. Dieu qu'il était désirable en cet instant. Ce que je ressentais différait de mes proies habituelles. Je ressentais pour la première fois le vrai désir, celui que j'inocule aux humains en temps normal.

Et je comprenais pourquoi ils ne résistaient pas. Riku me formula enfin sa demande : veux-tu coucher avec moi?

Il n'en fallait pas plus pour que je me jette sur ses lèvres et l'embrasse comme je n'avais jamais embrassé personne. J'avais une furieuse envie de le prendre, là tout de suite. Mes congénères devaient sentir mes phéromones à des kilomètres mais je n'en avais rien à faire. Riku était là, m'offrant son corps et cette chance, je n'allais pas la laisser passer.