Rage

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Je suis en rogne contre eux, les allemands. Ils ont emmené mon petit frère je ne sais où. Il n'a que douze ans, il n'a rien fait de mal, alors pourquoi, pourquoi l'emmène-t'il? J'en veux à tout le monde en ce moment, je suis rendu seule à la maison. Je n'ai plus vraiment d'amis, je suis si seule. Pour me changer un peu les idées, je vais au bar à M. Desmonts, il est tellement gentil ce vieux bonhomme. Certains allemands viennent boire à ce bar. Lorsque j'en voie entrer, je quitte le bar au plus vite, j'ai mauvaise expérience avec eux. Une fois, un soldat est venu me parler. Il m'a dit:

-Salut, je m'appelle Wilson et toi?

Il avait l'air tout souriant et bienveillant, mais je n'en fit rien et continuai mon chemin. Il m'arriva d'autres expériences avec ces saletés, tout pour attisé ma colère. Pour moi ils ne valent pas plus que rien. Je déteste en particulier les officiers et les SS, se sont les pires. Il ne me reste qu'une seule personne à qui parler, c'est M. Desmonts de son prénom Samuel. Il est plutôt vieux, mais toujours drôle. Il tient le bar depuis maintenant plus de trente ans, je n'étais même pas née lorsqu'il a ouvert le bar. En effet, je viens d'avoir vingt ans, Samuel quand à lui a bien entamé la cinquantaine. Il m'a raconter qu'un allemand venait toujours dans son bar, à chaque semaine il venait le mercredi vers vingt-et-une heure. Il m'a dit qu'il venait toujours seul et qu'il commandait toujours la même chose. Après environ deux mois, Samuel à décider d'ouvrir le dialogue avec ce soldat. Il lui dit:

-Vous venez souvent dit donc! Vous vous appelez comment? 

Le soldat le regarda dans les yeux et lui répondit:

-Vous n'avez pas besoin de savoir mon nom, Samuel.

Il n'en revenait pas, le soldat connaissait son nom. Il avait peur que cela voulait dire qu'il était connu des allemands. Heureusement, il n'en fit rien, le soldat continuait de venir et il était d'ailleurs le seul soldat à payer Samuel, il était le seul soldat à payer tout court. Un jour le soldat arriva comme à son habitude, alors Samuel, comme toujours, lui demanda si il voulait comme d'habitude. Le soldat lui dit non, parce qu'il ne pouvait plus le payer. Alors, Samuel lui demanda qu'est-ce qu'il faisait là. Le soldat lui répondit qu'il voulait lui dire adieu, avant de partir au front. Samuel était bouche bé, il ne s'était jamais dit que cet allemand pouvait partir. Il ne voulait pas qu'il parte, car même si il ne connaissait pas son nom, ce soldat était devenu son ami. Ils ne se parlaient pas vraiment, ne savaient rien l'un de l'autre, mais Samuel était quelqu'un d'intuitif, il savait qu'en d'autres circonstances ils auraient pu être si proche. Samuel lui servit quand même ce qu'il prenait d'habitude et lui dit à voix basse:

- Je vous l'offre. 

L'homme qui pleurait sur le trottoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant