Je regardais le crépuscule par la fenêtre de l'hôtel, en proie contre mes sombres pensées : ma famille ne me laisserait jamais en paix, j'en étais persuadée. Et cela m'effrayait plus que ce que je voulais admettre. Un soupir las m'échappa, je me tournai vers Artyom, aussi nu que moi en train de m'observer de ses yeux chocolatés, allongé sur le lit. Mon cœur se serra aussitôt en le parcourant du regard : il ne méritait pas ce que je lui infligeait. Et s'il lui arrivait quelque chose par ma faute ?
Artyom se redressa sur ses coudes tendant sa main vers moi, m'invitant à m'allonger près de lui. Il me fallut quelques secondes de résignation avant d'enrouler mes doigts autour des siens et de ramper jusqu'à lui sur le matelas. Je posai ma tête sur l'oreiller, nos prunelles se mélangèrent, aucun mot ne fut prononcé jusqu'à ce qu'il rompe le silence.
« Tu penses encore à ta famille. »Ce n'était pas une question, mais j'y répondis par un hochement de tête.
« Mais aussi à toi, répondis-je sans oser le regarder.
– Ah ?
– J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose, avouai-je de but à blanc.
– Et que veux-tu qu'il m'arrive ? S'enquit-il en haussant un sourcil.
– Je ne sais pas. C'est juste une hantise. »Je posai les yeux sur son torse sec et noueux. À moi aussi, il pouvait m'arriver quelque chose. Certes, c'était pessimiste pour une jeune fille de dix–sept ans, – bientôt dix–huit dans deux semaines – mais c'était, selon moi, des choses importantes dont il fallait parler dans un couple. J'inspirai son odeur épicée, légèrement chocolaté. Je n'aurais jamais cru être capable de lui dire ça.
« Artyom. Si par malheur, je venais à mourir, retrouve–toi quelqu'un avec qui faire ta vie, l'avais-je suppliée, ne t'empêche pas de vivre pour moi. »
________*________
Si elle avait pu se cacher et s'enfouir dans les méandres de la terre, elle se serait terré pour ne plus jamais en ressortir. Ace la dévisageait intensément, ses iris d'obsidiennes scrutant et la dépeçant couche par couche jusqu'à la mettre à nue afin de comprendre ce qu'il voyait. Elle sentit ses joues brûler indépendamment de la chaleur ambiante et la tête lui tournait. Ciel ! Son regard ressemblait à une caresse incandescente la marquant corps et âme la laissant fiévreuse.Elle en frissonna.
La sensation de plaisir fut vite balayée, l'odeur de fumée, insupportable, incendiait ses
poumons les mettant à vif.
Les souvenirs effleuraient sa conscience comme des lames de rasoirs effilées lui rappelant douloureusement qu'elle était à la limite de ce qu'elle pouvait endurer. La sueur ruisselait le long de ses tempes, achevant leur route dans sa nuque. Son larynx brûlait, les larmes naissaient aux coins de ses yeux, embrouillant sa vue et la panique enroulait ses mains de glace autour de sa gorge. Haletante, elle se laissa tomber sur les fesses, oubliant les cendres qui voletaient par-dessus sa tête et la chaleur étouffante émanant du sol. Sa vision se brouillait définitivement.
Le corps de Ace pivota dans sa direction ; elle ne percevait plus ses prunelles sombres et intenses, ni les contours net de sa silhouette, seulement une aura émanant de lui. Un sifflement rauque lui scia les tympans. Incapable de savoir de qui ou de quoi il s'agissait, Héra mit ça sur le compte de la fatigue, fermant brièvement les yeux, elle entendit les grandes foulées de Ace allant crescendo. Une main épaisse et tiède se posa sur son épaule, la forçant à rouvrir les paupières ce qui lui valut un effort considérable. Elle se tourna légèrement dans sa direction, plissant le regard afin de discerner les traits anguleux du pirate. Et surtout ses iris d'un noir profond emplit d'inquiétude.
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Destinée Incandescente
Fiksi Penggemar[EN PAUSE] La peur. C'est un sentiment irrationnel et primaire, nous aidant à survivre. Elle nous prévient du danger, nous fait voir à quel point on tient à quelqu'un. La peur peut également être un fardeau, un étau autour de votre gorge vous empêch...