Nathan
Lorsque je sors du lycée vendredi soir avec Gaëlle, je m'arrête chez elle pour qu'elle récupère ses affaires avant d'aller chez moi. À la maison, mon frère est déjà arrivé et visiblement sur le point de partir avec ma fille. Ils m'attendaient certainement pour me dire au revoir.
- T'es pressée t'en aller ? demandé-je à mon petit ange après lui avoir dit bonjour.
- Oui !
Ça fait plaisir, merci ma chérie.
- On va aller promener le chien d'Emma, c'est trop cool !
- Donc tu m'abandonnes pour un chien ? m'indigné-je.
- Mais non Papa ! ricane Elya. Tu vas me manquer beaucoup beaucoup.
Elle s'accroche à mon cou et je la porte dans mes bras.
- Toi aussi mon petit cœur. Comme chaque fois que tu t'en vas, mais il n'y a que deux dodos et tu reviens à la maison.
Qui est-ce que je tente de rassurer en lui disant ça ? Elle ou moi ? Toujours est-il qu'elle est d'accord avec moi puisqu'elle acquiesce vivement avant d'embrasser ma joue puis de noter un détail.
- Pourquoi tu as un gros sac, Gaëlle ?
- Elle va dormir à la maison, réponds-je après une seconde d'hésitation.
- Oh non ! s'exclame-t-elle.
Je croise le regard paniqué de ma petite-amie, puis celui de ma mère avant qu'Elya continue :
- Pourquoi elle dort ici alors que je vais chez tonton ?
Je suis soudain très rassuré et retiens l'énorme soupire de soulagement qui menace de s'échapper. Elle est seulement déçue de ne pas rester avec nous alors ça me fait du bien de constater qu'elle apprécie ma copine au point de vouloir rester ici, avec nous.
- Elle reviendra, ne t'inquiète pas, lui dis-je.
- C'est vrai ? s'écrit-elle en se tournant vers la concernée.
- Si tu es d'accord, je reviendrai avec plaisir.
- Oui ! s'exclame Elya d'une voix si aiguë et si forte que j'ai probablement le tympan fissuré.
Elle est visiblement heureuse de cette réponse, et moi aussi.
Il s'en suit une série de bisous, de câlins et d'au revoir que je déteste. Même si je revois ma fille dimanche, je n'aime pas lui dire au revoir. Je ressens toujours un pincement au cœur chaque fois qu'elle s'en va. Je regarde alors la voiture s'éloigner dans la rue et referme la porte d'entrée. Gaëlle vient immédiatement me prendre dans ses bras et je la serre fort contre moi.
- J'adore ta façon de l'aimer si fort, murmure-t-elle.
J'embrasse sa tempe avant de défaire notre étreinte pour monter son sac dans ma chambre, puis je redescends la rejoindre au salon où elle est installée avec ma mère.
- J'ai laissé de l'argent sur la table de la cuisine pour les pizzas. Je rentrerai dans la nuit.
Ma mère sort au restaurant avec des amies ce soir et a eu la gentillesse de nous éviter la cuisine, ce dont je la remercie. Ça m'arrange, je n'aime pas particulièrement préparer un repas.
Elle ne reste pas plus longtemps et quitte la maison, nous laissant tous les deux.
- Je voudrais te prévenir maintenant : j'ai mes devoirs à faire ce week-end, annonce Gaëlle quelques secondes plus tard. J'en ai déjà fait le maximum mais avec ce qu'ils nous on donné tout à l'heure, j'en ai encore à faire.
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Elle, avant tout
RomanceDevenir père à seulement quatorze ans n'a rien de compliqué. Vraiment. Pas même lorsque la mère n'est plus là. Il suffit seulement de devenir adulte du jour au lendemain, de faire une croix sur les sorties et les amis, d'apprendre à changer des couc...