Gaëlle
- Réveille-toi Gaëlle, ordonne une petite voix près de mon oreille.
Je rabat la couverture sur ma tête et grogne quelque chose de totalement incompréhensible, ce qui ne rebute pas la fillette qui me secoue d'avantage, mais tout en étant délicate.
- Aller Gaëlle ! Il est onze heure ! Réveille-toi.
- Après... Laisse moi dormir.
- Non, maintenant. S'il te plait.
Je ne réponds pas et garde les yeux fermés. Je sens la couverture se soulever légèrement puis se rabaisser. Je sais qu'Elya a passé sa tête sous la couette et je sais que son visage est à seulement quelques centimètres du mien. Je le sens.
- J'ai une surprise pour toi, murmure-t-elle.
J'ouvre à moitié les yeux et croise le regard de la fillette qui me sourit de toutes ses dents. Je ne peux même pas me mettre en colère face à ce petit ange.
- J'ai une surprise pour toi, répète-t-elle, les yeux pétillant de joie.
- Donc je suis obligée de me réveiller ?
- Oui ! S'il te plait.
Elle est trop adorable pour que je refuse, alors je retire la couverture de ma tête et croise le regard de mon petit-ami, debout près du lit, qui tient un plateau entre les mains.
- C'est un petit-déjeuner au lit ! s'écrit fièrement Elya, me brisant les tympans. J'ai presque tout fait toute seule !
- C'est adorable, merci beaucoup.
J'embrasse sa joue et la serre brièvement contre moi, avant de m'étirer de tout mon long et de me redresser pour m'asseoir. Nathan pose le plateau sur le matelas et s'installe avec nous, après avoir déposé un baiser sur mes lèvres.
Je découvre alors trois tartines de confitures deux tasses à café, un yaourt à boire et une marguerite.
- J'ai préparé les tartines toute seule ! J'ai coupé le pain en faisant attention à pas me couper les doigts et j'ai étalé la confiture et après papa m'a montré comment faire des cafés alors je l'ai fait aussi. Et comme moi je bois pas de café, j'ai pris un yaourt à boire, t'en voulais un ? Papa ! J'ai oublié le yaourt à boire pour Gaëlle ! s'écrit Elya en commençant à descendre du lit mais je la retiens juste à temps pour lui dire que ce n'est pas la peine alors elle reprend tout aussi rapidement qu'au début : D'accord. Mais si t'en veux un, je vais le chercher, ok ? Et puis, avec Papa, on est allé voir la dame qui vend des fleurs et je lui ai dit que je voulais une fleur qui voulait dire « je t'aime et t'es la plus belle des mamans » alors elle m'a donné une marguerite que j'ai payé avec mon argent que tonton m'avait donné la dernière fois. Je voulais acheter le gros bouquet de fleurs trop beau mais j'avais pas assez de pièces. Mais j'ai un cadeau pour toi en plus.
Ma mâchoire s'est décrochée sous le choc et je me retrouve avec un paquet cadeau entre les mains avant même d'avoir enregistré le moindre mot de la seconde partie de son monologue. Je viens de me réveiller, je suis encore à moitié dans le coma alors je ne comprend rien à ce qu'il se passe ce matin. Tout ce que je saisis, c'est qu'Elya est excitée comme une puce.
- Ouvre ! m'ordonne Elya impatiente.
Comme un automate, je déchire le papier rouge et me retrouve face à mon propre reflet. Je ne vois que mes yeux ahuris qui dérivent et regardent le cadre entourant le miroir. Quand mon cerveau enregistre et parvient à assembler les lettres qui forment des mots, les larmes affluent dans mes yeux et coulent sur mes joues. Il n'y a que quatre mots ; un mot par côté du rectangle que forme le miroir, mais c'est suffisant pour m'achever.
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Elle, avant tout
RomanceDevenir père à seulement quatorze ans n'a rien de compliqué. Vraiment. Pas même lorsque la mère n'est plus là. Il suffit seulement de devenir adulte du jour au lendemain, de faire une croix sur les sorties et les amis, d'apprendre à changer des couc...