Je ferme mes volets avec hâte. L'orage a éclaté à l'instant et il est plutôt violent. J'ai bien peur d'avoir droit à une coupure d'ici peu, je sais que l'installation électrique est parfois capricieuse. Je me pose sur le canapé, mon ordinateur portable allumé sur la grande table basse. Mon chat dort à côté de moi, il a l'air de s'en moquer éperdument du tonnerre et des éclairs que je devine dans les interstices des volets. Il ronronne contre moi, sa tête retournée pour que je le gratte sous le museau. Je pioche de temps en temps dans mon sachet de noisettes décortiquées tout en regardant un film. C'est mon péché mignon ça. Pour certains c'est le chocolat, pour moi c'est les noisettes.
De violents coups contre ma porte me surprennent. Qui peut bien s'exciter et taper autant dessus ? Je mets le film sur pause et me lève pour ouvrir. Je découvre alors Zella aussi trempée que l'était Rabia le jour où je l'ai trouvé dans la rue, abandonné. Elle est tremblante de froid, elle en a presque les lèvres bleues et ses cheveux bruns ruissellent de pluie. Sans parler de son maquillage qui dégouline sur ses joues blafardes. Ça change de la dernière fois où l'on s'est vu, quand elle a dîné avec moi, c'était... C'était il y a plus de deux semaines si je ne me trompe pas.
« Salut, dit-elle avec les dents qui claquent. Je... Je suis désolée de venir comme ça mais... Je me suis faite surprendre par l'orage alors... »
Elle resserre ses mains sur ses bras. Elle a l'air d'être complètement gelée, je ne peux pas la laisser dans cet état. Je m'écarte pour la laisser rentrer sans un mot. Elle me remercie du bout des lèvres. Un éclair doit s'abattre pas loin, un fracas impressionnant retentit ce qui lui provoque un cri de surprise et de peur. Elle tremble tellement, c'est fou. Je n'ai jamais vu quelqu'un comme ça.
« T'as peur de l'orage ? Lui demandé-je un peu intrigué.
- Oui, me répond-elle un peu honteuse.
- Faut pas, tu risques rien ici. Viens, t'as besoin de te réchauffer ou tu vas attraper la crève. »
Je l'accompagne jusqu'à ma salle de bain en lui précisant qu'elle ne pourra pas profiter longtemps de la douche. C'est juste de quoi se réchauffer un minimum. Je vais ensuite dans ma chambre trouver des affaires qui pourraient lui aller parce que les siennes sont imbibées d'eau froide. Je reviens avec un jogging épais, un tee-shirt à peu près à sa taille et une veste épaisse. J'ai même pensé à lui ramener un boxer même si c'est pas très féminin, elle va avoir besoin de sous-vêtements. Sauf que bon, pour le soutien-gorge, elle va devoir faire sans.
Je la laisse dans la salle de bain pendant que je fais chauffer ma bouilloire. Un thé bien chaud lui fera du bien et de toute façon, j'ai envie d'en boire un moi aussi. Je m'occupe également de ses vêtements que j'étends avec les miens qui sortent tout juste de la machine à laver. Et son sac à main aussi est dégoulinant de pluie, je dois étaler ses affaires sur toute la table de la cuisine dans l'espoir que ça sèche un peu.
Zella ressort au bout de quelques minutes. C'est bien, elle m'a écouté et n'a pas vidé le ballon d'eau chaude. Elle rentre dans la cuisine mais je vois à son attitude qu'elle n'est pas encore très réchauffée. Je lui tends une tasse fumante, elle me remercie d'un sourire timide. D'un simple geste de main, je l'invite à venir dans mon salon, sur mon canapé. Elle caresse mon chat qui s'étire encore plus et qui prend une bonne partie de la place. Je suis obligé de le pousser un peu pour qu'elle puisse s'asseoir sans risquer de l'écraser.
« Je suis vraiment désolée de venir comme ça mais... Il s'est mis à pleuvoir d'un coup et je n'avais rien pour me protéger. Puis les éclairs... Ça m'a toujours fait peur alors... Comme j'étais près de chez toi, je me suis dit que je pourrai peut-être te demander de l'aide.
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Welcome to my life
Fiksi PenggemarBill est comme tout le monde, avec ses qualités, ses défauts et surtout ses secrets qui sont peut-être un peu plus lourds que ceux des autres. Sans réellement le vouloir, il va un jour se confier à une quasi-inconnue qui va alors décider de rentrer...