J'ouvre un œil, puis l'autre. Je tombe de suite sur la boîte en bois toujours ouverte. La coccinelle ne bouge plus mais elle a fait son boulot pour cette nuit, je n'ai pas rêvé de mon enfance. Ni fait de cauchemars. Je referme la boîte puis câline mon Rabia qui s'étire sur mon torse avant de me donner un coup de langue sur le nez. On reste ainsi au moins cinq minutes puis mon réveil se met à sonner. Ma routine recommence. Fenêtres, volets, pâtée pour chat, bouilloire, douche, rasage, maquillage, habillage, fenêtres, thé, œuf à la coque. Pourtant, une fois devant mon assiette et ma tasse, je n'ai pas d'appétit. Mon estomac réclame quelque chose mais rien ne me fait envie. Je suis trop perdu dans ce qui s'est passé hier.
Je n'aurais jamais cru pouvoir pleurer autant et surtout aussi brutalement. Face à une inconnue en plus... Puis ce simple verre qu'on a pris, au fond, ça m'a fait autant de bien que de mal. Je n'étais pas à l'aise, j'étais épuisé, j'avais les yeux en feu mais une partie de moi a apprécié ce moment bien que je l'ai écourté. Je voudrai que ça recommence d'un côté même si je sais que je suis de très mauvaise compagnie.
Vu l'heure, je ne dois pas traîner, j'embauche bientôt. Je laisse tout en place, je n'avale qu'un verre d'eau. Je suis prêt à filer de l'appartement mais une chose me retient au dernier moment. Je vais dans ma chambre et attrape la petite boîte en bois que je glisse dans ma poche. Je ne sais pas pourquoi, j'ai envie de garder cette coccinelle avec moi. Peut-être qu'elle va servir à autre chose qu'à manger les rêves, peut-être qu'elle avalera aussi mon ennui. Je claque la porte en vitesse. J'ai même oublié de donner une caresse à Rabia avant de partir. Il va m'en vouloir ce soir.
Je cligne des yeux un moment avant de revenir à moi. J'ai l'impression d'être un peu dans le brouillard. Lentement, je me redresse. Je me retrouve assis sur un matelas à même le sol. Je me gratte l'arrière de la tête. Je suis perdu là.
« Alors ? Monsieur Kaulitz, ça va mieux ? Vous revenez à vous ? »
Je lève la tête vers la femme devant moi. Ah oui, je la reconnais, c'est le médecin de l'entreprise. Je sens quelque chose dans ma bouche, un truc sucré. Je croque dedans et l'avale sans me poser de questions. Ça devait juste être un morceau de sucre.
« Qu'est-ce que...
- Vous avez fait une petite crise d'hypoglycémie visiblement. Vous vous sentez mieux ?
- Je crois, oui.
- Bon, vous allez pouvoir retourner travailler ?
- Ben... »
Je ne sais pas en fait, je me sens faible. Je tente de me redresser mais elle m'interrompt.
« Attendez, je vais prendre votre tension. »
Je déteste ce machin qui serre le bras de plus en plus. Je grimace jusqu'à ce que ça se desserre enfin. À la tête de la femme, je comprends que quelque chose ne va pas.
« Vous avez une toute petite tension, comment vous avez pu vous lever ce matin ?
- Ben...
- Vous avez besoin de repos. Je vais vous renvoyer chez vous jusqu'à la fin de la semaine, vous n'arriverez à rien là. En plus, vous risquez de vous blesser sur les machines.
- D'accord.
- Quelqu'un peut venir vous chercher ?
- Ben... Non. Je viens en voiture.

VOUS LISEZ
Welcome to my life
FanfictionBill est comme tout le monde, avec ses qualités, ses défauts et surtout ses secrets qui sont peut-être un peu plus lourds que ceux des autres. Sans réellement le vouloir, il va un jour se confier à une quasi-inconnue qui va alors décider de rentrer...