chapitre 18

605 22 6
                                    

Merde. Merde. Merde. Et merde.

J'ai faillit embrasser Jensen.

J'ai faillit embrasser mon prof.

Parce que j'en avais envie. Et j'en ai toujours envie.

Qu'est-ce qu'il s'est passé putain ?

Il avait l'air de le vouloir autant que moi. Heureusement que j'ai réussi à me ressaisir, sinon je ne sais pas comment ça aurait fini. Quoique j'ai une petite idée qui ne me déplaît pas vraiment...

Arrête ! Me réprimande ma petite voix.

Comment on va devoir se comporter après ça ?

Je dois avouer qu'il m'attire de plus en plus alors que ça ne devrait pas être le cas. Et j'ai l'air de lui plaire aussi.

Putain c'est le bordel. Pour la dixième fois de la journée, ou plus peut-être je ne sais même plus, je m'enfile un shot de vodka, sniffe un rail de coke et me roule un joint. Je suis complètement jetée mais apparemment, je ne le suis pas assez pour oublier ce qu'il s'est passé hier. Je me souviens encore de son regard brûlant sur moi, de son souffle rencontrant le mien, de mes doigts sur ses abdos.

" Faites attention aux doses et à ce que vous prenez. " M'avait-il dit le soir où j'ai dormi chez lui.

Je me ressers un verre quand sa voix résonne dans ma tête.

Ne pense pas à lui, ne pense pas à lui.

Malgré mon état plus que pitoyable, je peins. Mais j'ai peur de découvrir ce à quoi va vraiment ressembler ma toile une fois que je serais descendue de ce petit nuage de beuh imbibé d'alcool.

Je n'en ai parlé à personne, bien que l'idée d'appeler Alexeï ou Mona me soit passée par la tête. Mais en parler serait trop risqué, pour lui comme pour moi. Je sais que mes amis trouvent souvent des conclusions hâtives pour n'importe quelle situation.

Les tâches multicolores commencent à ruiner mon champ de vision, j'arrive tant bien que mal jusqu'à mon lit et m'écroule lourdement dessus. J'arrive toujours pas à croire que ce qu'il s'est passé hier était réel. C'est déjà arrivé que je rêve de Jensen, bien que j'aimerais vraiment ne pas m'en souvenir, mais jamais je n'aurais pensé qu'il veuille la même chose que moi.

Essayant tant bien que mal de faire le vide dans ma tête, mes yeux se ferment d'eux même et je crois que je parviens enfin à m'endormir.

***

La sonnerie incessante de mon appartement me réveille brusquement. Le mal de crâne qui m'assaille est infernal, en grognant, je me redresse difficilement et enfile un peignoir qui traînait sur mon lit. Quand j'ouvre la porte, une tornade blonde entre précipitamment et je ferme les yeux en me massant les tempes quand Mona se met à me hurler dessus.

- Alors toi, t'as vraiment une sale tête.

- Arrête de crier. Grogné-je en fermant la porte.

Je la rejoint, ou plutôt me jette, sur mon canapé. Ma tête atterri sur les genoux de mon amie qui inspecte méticuleusement les lieux.

- Pourquoi tu regarde partout comme ça ? Grogné-je.

- Tu t'es shootée à mort ? Je comprends l'état de ton visage. Souffle-t-elle en essayant de remettre mes cheveux en place.

Je ne lui réponds pas, je suis trop fatiguée pour ça. À la place, je ferme les yeux pour essayer de me rendormir mais elle revient à la charge.

- Pourquoi t'as fait ça Dasha, je croyais que tu voulais arrêter ces conneries. Me réprimande-t-elle.

Je rouvre les yeux pour voir les siens, rougis, regarder les bouteilles d'alcool et les mégots de joints qui traînent sur la petite table devant la télé.

Keep It In The ClosetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant