- La ferme papa ! répliquai-je sèchement. Si tu voulais vraiment protéger notre famille comme tu le dis tu n'aurais jamais couché avec elle ou tu m'aurais dit dès le début.
- Parle-moi encore comme ça et je te le ferai regretter ! répondit-il calmement.
- Je te parle comme je veux ! Toutes ces années passées à me faire la morale sur ma conduite et voilà que tu fais pire !
- Ne fais pas de scandale au bureau Junior. Je ne veux pas que cette histoire s'ébruite.
- C'est ton envie qu'il fallait calmer, m'écriai-je, hors de moi. J'ai couché avec cette fille papa ! Alors que tu aurais pu nous éviter cette situation. Tu vois c'est ta manie à vouloir tout contrôler qui nous a mis dans cette situation. J'ai couché avec la même fille que toi putain !
Je frappai du poing sur son bureau de verre qui se vola en éclats. Je me mis à faire les cent pas dans la pièce pour essayer de me calmer. Mille et une questions me passaient par la tête.
- Mais calme-toi Junior ! beugla mon père. Regarde comment tu t'es blessée.
Je regardai ma main et remarquai enfin que l'éclat de verre m'avait coupé. Mais ma colère était si intense que j'avais à peine senti la coupure. Mon père se leva de derrière son bureau et alla chercher une trousse de premier soin dans sa salle de bain. Il ouvrit la boîte et en sortit de l'alcool et de quoi bander ma plaie.
- Approche, fit-il.
- Il n'est pas question que tu me touches !
- Arrête de faire ta petite princesse et laisse moi bander cette plaie avant que tu te vides de tout ton sang.
Je le laissai donc faire. Il versa de l'alcool sur la plaie, m'arrachant une grimace, puis banda la plaie.
- Descends à l'infirmerie pour qu'on te fasse ça correctement et rentre à la maison après.
- Qu'une chose soit claire, lui dis-je. Si ta ma mère, la femme à qui tu as juré fidélité me demande ce qui s'est passé, je ne compte pas lui mentir pour te couvrir. Donc tu as intérêt à rentrer avant moi ou que je ne la croise pas en rentrant.
- Junior ne dit rien à ta mère s'il te plaît, dit-il. Je lui raconterai tout une fois rentré. Je veux que ce soit moi-même qui lui dise.
- Alors tu as jusqu'à demain matin !
Il termina le bandage et je sortis du bureau. Je pris ma voiture et rentrai à la maison. Ma mère était sortie avec ma nounou. Je montai dans ma chambre, et m'allumai un joint pour me détendre. Je finis par m'endormir.Rebecca
Biosseh m'avait rejoint pour passer la matinée avec moi. Nous nous apprêtions à sortir quand quelqu'un frappa à la porte.
- Tu peux ouvrir s'il te plaît ? demandai-je à Biosseh alors que je portais mes boucles d'oreille.
Il alla ouvrir.
- Monsieur N'gamon ? l'entendis-je dire.
Je sursautai. Qu'est-ce qu'il pouvait venir faire chez moi ? me demandai-je. Je sortis de la chambre et le découvrit debout au milieu du salon.
- Monsieur N'gamon ? répétai-je, surprise.
- Biosseh tu peux nous laisser quelques minutes ? demanda-t-il à mon compagnon.
Ce dernier s'éclipsa sans se faire prier.
- Tu ne perds pas ton temps à ce que je vois ! lança-t-il en montrant du doigt la porte par laquelle venait de sortir Biosseh. Tu te demandes sûrement ce que je fais au milieu de ton salon. Je suis venu te dire que tu devrais quitter le pays parce que tu as signé ton arrêt de mort en couchant avec Junior tout en sachant que tu as déjà couché avec moi.
- Alors c'est de ça qu'il s'agit ? Vous êtes jaloux de votre...
Le temps que je finisse la phrase, il m'asséna une claque sèche qui me fit atterrir sur mes fesses.
- J'ai l'impression que tu n'as aucune idée de ce dont je suis capable mais je vais te le montrer et dans très peu.
Il sortit de la pièce sans un mot de plus. Biosseh déboula comme une furie.
- Alors c'est de ça qu'il s'agit ? s'écria-t-il. C'est ce dont tu me parlais quand tu me disais que ta vie était compliquée ? La Rebecca que j'ai connu quelques années plus tôt n'aurait jamais fait ce que tu as fait ! Tu es devenue une grosse pute qui couche avec des gens pour obtenir ce qu'elle veut.
- Non Biosseh, ce n'est pas ce que tu crois. Ne dis pas ça s'il te plaît !
- C'est parfaitement ce que je crois Rebecca ! Qu'est-ce que tu vas me dire maintenant ? Que tu n'as pas couché avec M. N'gamon ou avec Junior ? Tu avais parfaitement raison à propos d'un truc : tu me dégoûtes comme jamais personne ne m'a dégoûté auparavant. Non mais quel genre de personnes fait ce que tu as fait ?
Je me levai pour essayer de la calmer mais il me repoussa et j'atterris de nouveau sur mes fesses. Il sortit de l'appartement et je me retrouvai seule, avec ma honte pour seule compagne. Je fondis, mesurant enfin l'ampleur de mes bêtises.Junior
Je me réveillai vers l'après-midi et me rendit chez Blip. Je passai tout le reste de la journée chez lui, fumant et buvant autant que je pouvais. Je rentrai à la maison au petit matin et montai en douce dans ma chambre. Une heure après, je descendis saluer ma mère histoire de voir comment elle accueillait la nouvelle.
- Bonne journée, l'entendis-je dire en faisant un bisou à mon père.
Je m'approchai et vis mon père sortir de la maison.
- Bonjour maman, dis-je en lui faisant un bisou sur le front.
- Tu étais passé où depuis hier toi ? me demanda-t-elle.
- J'étais chez Blip toute la journée, répondis-je.
- Et puis qu'est-ce que tu as à la main ?
- Attends papa ne t'a rien dit ?
- Oui il m'a dit, répondit-elle simplement.
- Et tu prends simplement comme ça ?
- Il y a des trucs que tu ignores mon fils, dit-elle. Je ne vais rompre avec ton père qu'il m'a trompé. C'est normal pour un homme de son statut.
- Attends mais c'est quoi cette mentalité de femme battue ? Tu vas juste laisser couler comme ça ? On a quand même couché avec la même femme je te rappelle !
- Attends quoi ? ! Toi et ton père ?
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Beautiful Imperfection
ChickLitQue ferais-tu si tu avais le présumé auteur de tous les malheurs de ta famille devant toi ? Que tu dois bosser pour lui, te plier à ses désidératas ?