PDV Nora
Je me réveillais péniblement, l'endroit où je me trouvais était sombre et froid. Il y avait de petites ouvertures en hauteur mais il faisait nuit, je devais être dans une cave surement. Il n'y avait aucun bruit autour de moi. Lorsque mes yeux s'habituaient à l'obscurité, je distinguais quelques objets à l'autre bout de la pièce : un sac de boxe et d'autres accessoires sportifs, mais je ne pouvais pas y accéder car je me trouvais dans une cellule avec des barreaux. Je tentais de me lever pour accéder au lavabo et me passer un peu d'eau sur le visage, mais ma tête me tournait. Je me rassis donc un instant avant de réessayer. L'eau fraiche calma un peu mon mal de tête. Je me rassis sur le matelas et m'emmitouflait dans la couverture. Qu'est-ce que je faisais ici ? Et surtout pourquoi ?
J'entendais des bruits, quelqu'un descendait l'escalier. La lumière m'ébloui. Un homme que je ne connaissais pas se tenait en face de moi. Il était assez imposant, brun et les yeux foncés avec une barbe de quelques jours. Il portait un blouson de cuir noir. Il saisit un tabouret dans un coin et vint s'assoir en face de moi. Il ne dit rien durant de longs instants. Il me détaillait des yeux, le regard dur. Il m'impressionnait beaucoup, mais j'avais besoin de réponse. Alors je pris mon courage à deux mains pour lui demander :
- Qui êtes-vous ?
- Tu n'as pas besoin de savoir, répondit-il calmement, d'une voix grave.
Il continuait de me regarder sans bouger. Bien qu'un peu flippant, il était encore bel homme pour son âge, il dégageait beaucoup de charisme.
- Qu'est que vous me voulez alors ?
- Tu ne poses pas les bonnes questions, ma puce.
Je sentais mes yeux s'humidifier, il était vraiment flippant ce mec. Quelqu'un ouvrit la porte en haut des escaliers.
- Mariano ? T'es descendu voir la fille ?
- J'arrive, répondit-il tout en se levant.
Soudain, son nom fit tilt dans mon esprit. Je me levais soudainement pour me rapprocher des barreaux.
- Attendez ! criais-je presque. Vous êtes le père d'Hugo ?
Il se tourna dans ma direction et me fit un petit sourire en coin.
Le même sourire qu'Hugo, à la différence qu'il n'a rien de bienveillant.
- Je reviendrais te voir dans peu de temps et nous pourrons parler de mon fils. En attendant, sois sage, me dit-il d'une voix autoritaire.
Puis il partit rejoindre l'autre homme. Je me rassis doucement sur le matelas. Je n'en revenais pas, je venais de rencontrer le père d'Hugo. Pourquoi m'avait-il kidnappé ? Est-ce qu'il allait me faire du mal ? Et quel rôle jouait Isaac dans cette histoire ?
J'attendis longtemps son retour, mais je finis par m'endormir. Je fus réveillée par la lumière du jour qui commençait à éclairer la pièce. Il devait être encore tôt, mais j'entendais déjà des bruits de pas à l'étage. La porte s'ouvrit doucement. J'entendais quelqu'un descendre, alors je me redressais et m'assit sur le matelas. Le même homme qu'hier était en train de descendre les escaliers avec un plateau à la main. Il le posa sur le tabouret, et me jeta un bref regard tout en fouillant dans les poches de son jean.
- Si j'ouvre cette porte, dit-il en désignant ma cage, tu vas essayer de t'enfuir ?
A vrai dire, je n'y avais même pas pensé. Hier soir j'étais en état de choc et incapable de réfléchir à un plan pour me sortir d'ici et je venais à peine de me réveiller. De plus, je ne comprenais toujours pas ce que je faisais ici. Je ne savais même pas où nous étions.
- Non, répondis-je doucement, j'ai des questions à vous poser avant.
Il réagit à peine, il me semblait voir les commissures de ses lèvres s'étirer mais c'était à peine perceptible.
- Bien, répondit-il simplement. N'essaie pas de faire quelque chose de stupide.
A la lumière du jour, il ne semblait plus aussi effrayant qu'hier soir. Il s'approcha doucement sans me lâcher du regard. Il enfonça une grosse clé dans la serrure et la tourna. Il ouvrit doucement la porte et déposa le plateau par terre. Il sortit de ma cage sans me lâcher du regard et referma la porte à clé. Sur le plateau se trouvait un bol de céréale et une tasse de café fumante. Je grimaçais, je n'aimais pas le café mais il ne faisait pas très chaud alors je la boirais tout de même.
- Je n'ai que ça, me dit-il doucement, mange.
Je commençais à gouter quelques céréales. Une multitude de question me trottait dans la tête. L'homme restait immobile sur son tabouret face à moi. Son regard ne laissait transparaitre aucune émotion. J'essayais d'ordonner les idées dans ma tête, quelles questions étaient les plus importantes ? Ou plutôt, quelles questions étaient susceptible de m'apporter des réponses ?
- Est-ce que je vais mourir ? demandais-je subitement.
Il fut surpris de ma question, j'étais assez fière de l'avoir pris au dépourvu. Mais mon micro instant de joie retomba vite lorsqu'il remit son masque impassible.
- Ma chérie, tout le monde meure un jour... Il laissa un instant de silence, ses yeux analysait l'effet de sa réponse sur moi. Je sentais qu'il ne me lâchait pas des yeux. Il affichait un petit sourire sadique avant de continuer : Je te l'ai déjà dit, tu ne poses pas les bonnes questions.
Tu ne poses pas les bonnes questions.
Je sentais qu'il attendait que je lui pose une question en particulier, et il semblait impatient de me donner la réponse à cette question. Pour quelles raisons ? Il était probablement fou.
- Ok, je vais reformuler alors. Est-ce que... vous allez me tuer ?
J'hésitais sur la fin de ma phrase.
Il sourit à nouveau en levant les yeux au ciel.
- ça ne dépend pas de moi ça, chérie.
- Quoi ? Mais je croyais que c'était vous le chef ?
- Effectivement.
Il avait prononcé ce dernier mot si froidement que j'en avais des frissons, son regard se faisait plus dur.
- Bon si tu t'obstines à ne me poser que des questions futiles, je me casse.
Il se leva d'un bon en faisant valser son siège plus loin.
- NON ! Attendez ! Qu'est que vous espérez en me gardant prisonnière ici ? Vous croyez vraiment qu'Hugo accepterait de vous voir un jour en sachant que vous m'avez fait du mal ?
Il s'arrêta alors qu'il était sur les premières marches de l'escalier. Il me regarda bizarrement.
- Pourquoi est-ce qu'il ne voudrait pas me voir si je te faisais du mal ?
Bizarrement, il ne riait pas, et ne souriait pas non plus. Il semblait sérieux. Il ne connaissait vraiment pas Hugo. Peut-être que si je lui parlais un peu de son fils et que j'arrivais à l'attendrir il ne me ferait pas de mal ?
- Parce que Hugo et moi...
- N'essaye pas de m'avoir avec tes conneries sale garce ! Je sais très bien qui tu es pour lui. Dit-il tout en se rapprochant dangereusement de ma cage. Tu as osé harceler mon fils quand il était au plus mal, tu l'as fait souffrir ! Tu n'es qu'une minable manipulatrice et tu crois que tu vas t'en tirer pour ça ?
Il avait nettement haussé la voix sous le coup de l'énervement. Je restais clouée sur place, figée. Je ne pouvais plus réagir, mon corps était comme paralysé. Moi, une manipulatrice ? J'aurais fait souffrir Hugo ?
Comment pouvait-il inventer de tel histoire ?
- Et si tu m'avais demandé pourquoi je souris depuis ce matin, j'aurais enfin pu te dire que c'est grâce a toi. C'est grâce à toi que je vais enfin pouvoir rencontrer mon fils prochainement. Et ensuite, oui, tu vas mourir salope.
Il finit sa phrase en souriant. Dans ces yeux brillait des étincelles, de vengeance, de joie ou de folie ? Plus rien n'importait vraiment, tout ce que je savais, c'était que j'allais probablement mourir prochainement...car une nouvelle fois, j'étais tomber amoureuse du mauvais garçon.
VOUS LISEZ
Face cachée (terminée)
Fiksi Remaja« Sur le chemin vers l'enfer, je dis adieu à ma vie de jeune fille parisienne. » Un passé mouvementé, un déménagement et une toute nouvelle vie qui s'annonce pour Nora. Mais elle ne se doute pas encore de ce que cette nouvelle vie lui réserve... ...