Réveil

32 2 0
                                    

Je me suis soudainement réveillée, dans un lit défait, dans une chambre mal rangée, dans un corps détesté.

Je me suis brutalement redressée, dans une réalité désespérée, dans un monde dégénéré, dans un réveil refoulé.

Je découvris les feuilles humidifiées par des larmes, des peluches déchirées par des colères, des esquisses colorées par des espoirs.

J'ai continué à marcher dans cette chambre en désordre, et, intriguée, je passai la porte.

La réalité me ravala, l'imaginaire me quitta, et si seulement j'avais pu noté ces rêves qui m'avait parcouru, m'avait fait vivre, j'aurais pu me les raconter pour survivre à cette réalité.

J'avance dans le couloir de lumière, éclairé par un soleil matinal qui sonne la reprise des obligations, la reprise du monde réel après ce séjour aux pays de l'imaginaire.

J'entre dans ma salle de bain, et je vois que je suis toujours la même personne, mais pourtant quelque chose est apparu après ce sommeil appréciable.

Je crois aux saisons qui passent avec le temps, et emmène d'un vent frénésique les couleurs, et ces rêves d'enfant.

J'entends une mélodie non loin de là, et je fais face à cet ami imaginaire, et je m'empresse de lui raconter mes frayeurs devant la réalité.

De mots doux et rassurants, de coeurs et d'amour barbant, tu me fais rire, et les frayeurs s'envolent avec mon imagination difforme, qui m'a conduit jusqu'ici. Ce que tu es m'appaise, et je cours loin de ces lieux oppressants pour te retrouver sous la pluie, le coeur palpitant d'une nouvelle émotion.

Moi, je me noie sous cette pluie, sous cet océan d'émotions, et toi tu me regardes de tes yeux qui reflètent notre monde, notre monde imaginaire.

Pourquoi je sens la fatigue m'envahir alors que je cours après toi, réveillée dans cette réalité effrayante ?

La passion colorée de cet amour forgé aux malheurs nous enivre et nous réchauffe, alors que, trempés, nous nous mettons à rire bêtement.

Je regarde cette maison que j'ai fui, où j'ai fui toute ma vie, je m'envole comme un papillon à tes côtés.

Tu regardes cette maison que tu as affronté, où j'ai menti pour toi, et tu m'emmènes loin dans le froid.

Comme la petite fille du village, j'ai marché longuement malgré les regards haineux que j'ai supporté, et comme un mirage, tu es venu les remplacer.

On se réfugie chez les lapins, et nous commençons à débattre sur mon imaginaire fantastique.

Imagine, crois, ris, cris, c'est amusant de fuir parfois.

Et si tu trompais ta femme avec ta femme ?
Ou tes valeurs avec le grand méchant loup ?
Peut être veux-tu t'inventer une vie de caca mais tu rencontres un bad boy très très méchant ?

Je n'ai pas peur de créer cette réalité, puisque la vraie est grisante, alors je conte un Il que tu ne veux pas admettre, tandis que tu rencontres une Elle dont j'aimerais croire l'existence.

On se laisse aller à des discours beaucoup trop beaux pour être vrais, à des hypothèses trop folles pour rester inachevées, et une petite lumière vient achever cette pluie violente.

Je ne sais pas écrire alors je t'avoue que cette cabane misérable est la maison de mes rêves, que je te veux pour supporter les maux de cette réalité répudiée ; puis-je m'emparer du mot oui et le traduire en ces 30 textes ?

Ce réveil s'achève alors et je m'endors dans tes yeux.

Imaginaire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant