le château ambulant

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allo je me suis fait un septum et mon nez souffre, mais j'aime mes amies pour m'avoir donné ce cadeau de fête. ce texte date de mes 14 ans, mais j'ai la flemme d'écrire, faut me pardonnez ||

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Chère vie,

Permets-moi de grappiller quelques secondes de ton temps.

Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que tout va pour le mieux, par chez toi ? Les éminences de la nature s'élèvent, tu continues ton petit tricot de fils psychédélique ? Le soleil bronze ton échine courbée, tu prends du bon temps sur la plage ? Pour ta petite personne, j'espère que oui. Je suis atrocement désolé de venir comme ça en plein milieu de la nuit, surtout que tu n'en as vraiment rien à foutre de moi, mais.. Je crois que j'ai besoin d'aller cogner à ta porte. Donc, me voilà, livré à toi comme un petit paquet de gâteaux fraîchement préparé. Ne t'inquiète pas, il n'y a aucun arachide.

Madame la vie, je ne t'aime pas. Je ne suis sûrement pas la seule à te le dire et certainement pas la dernière, détrompes-toi, mais je te l'annonce quand même. Je ne suis pas une quelconque vedette sur laquelle tu voudrais te pencher, ni un Albert Jacquard ou un Gandhi aux grandes philosophies excitantes qui font papillonner le cerveau. Je ne suis même pas quelqu'un de bien, ni de sensationnel, et encore moins d'intéressant ; mais, madame la vie, pourrais-tu te pencher sur moi, juste quelques secondes ? Le temps de m'écouter, de t'asseoir à mes côtés et de passer ta main osseuse sur mon dos, chatouillant mon cou de tes longs cheveux décharné. Parce que j'en ai besoin, j'en ai besoin autant que je te déteste et autant que je t'aime, j'en ai besoin. J'ai cette attraction de l'être de te crier à travers de mes sanglots que tu es injuste, que tu es laide et que tu ne m'apportes que du mal. J'ai envie de jouer avec toi comme je joue avec les lames, j'ai envie de t'entendre quitter mon corps dans un soubresaut de dernier tourment. J'espère te voir un jour déguerpir de mon écharpe avec un petit étincellement triomphant, comme si j'avais gagné mon plus intense combat ; jeu d'échecs. Oui, je veux tout ça, j'ose même l'exiger avec un grand tapement de pied, avec passion, maintenant, tout de suite, . Je voudrais te dire que j'ai mal, au plus profond de mon cœur, comme si une figurine arachnéenne avait pris sa place d'organe vital. Où est mon emplacement, madame la vie ? Vais-je un jour le trouver ? Est-ce qu'un jour j'aurai la prétention de pouvoir dire que tu m'as réussi, que tu as été éclatante pour moi ? Car j'existe, si tu l'avais oublié. J'existe autant que les autres qui ont un amour passionnant, j'existe autant que les autres qui ont une grande beauté, j'existe autant que les autres qui embrasent les foules d'un regard. Je suis égoïste, aussi égoïste que tous les humains, mais j'ai besoin de l'être ; c'est fou, non ? J'aimerais que tu me dises, oui, que tu m'hurles que tout va aller bien, que je peux enfin arrêter de sourire et m'effondrer devant ceux qui m'ont fait souffrir. Sinon, j'aimerais que tu appelles ton amie la mort et que tu lui dises d'aller me chercher. Parce que, madame la vie, je ne t'aime pas.

Signé quelqu'un, quelque part.

le tombeau des luciolesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant