Partie 2 - Klark, Clarke Griffin.

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Simple Minds - Don't you forget about me

La planète Coelum avait tourné quatre fois. Klark se tenait devant le grand portail d'énergie, elle était enfin prête. Elle ajusta sa combinaison et s'apprêta à faire un pas vers la Terre lorsque Thélonius la retint pour la serrer dans ses bras.

- La mission ne sera pas aisée Klark, mais je serais toujours avec toi, tout comme nos lois continueront de te guider dans ce monde. Prends soin de toi, lui murmura-t-il d'une voix rassurante.

Il relâcha et la blonde lui lança un sourire triste. Elle savait parfaitement que sa mission ne serait pas de tout repos, elle ne le savait que trop bien... La Coelumie inspira une énorme bouffée d'air et fit un pas décisif vers sa mission.

Il ne suffit que de quelques minutes pour que chacune des particules de son corps préalablement désintégrées ne se reforment à la vitesse de l'éclair et apparaissent à travers le portail qui venait de se former dans ce qui semblait être un champ de maïs. Il fallait absolument qu'elle mentionne à Thélonius que ces interfaces de téléportation n'étaient pas assez discrètes de part leur luminosité. Klark passa entièrement la porte et désactiva le portail, le faisant disparaître aussi facilement et étrangement qu'il était apparu, laissant derrière lui une impressionnante trace circulaire. Cela non plus ce n'était pas discret, pensa-t-elle.

Elle s'apprêtait à partir, ne voulant pas perdre de temps ici, lorsqu'elle entendit le bruit froid du chargement d'un fusil. Un agacement non feint teinta son soupir. Elle leva les yeux au ciel et pensa que décidément, les humains n'avaient pas changé depuis sa dernière visite et qu'elle allait encore devoir jouer à la gentille extra-terrestre. Elle se retourna un grand sourire aux lèvres et s'approcha du jeune homme qui la tenait en joue. Il devait avoir moins de vingt ans, il avait la même apparence juvénile que la sienne, trois mille ans en moins. Le garçon avait pas mal d'embonpoint et Klark pensa que la malbouffe continuait de faire des ravages en ce bas-monde... Elle s'approcha de lui, d'un pas lent, un sourire rassurant accroché à ses lèvres. Elle eut à peine posé le second pied à terre qu'il pointa un peu plus fermement son fusil en direction de sa poitrine. Une pointe d'exaspération teinta son sourire, et elle laissa ses bras qu'elle avait mis en protection retomber lourdement le long de son corps. De toute manière, elle n'avait besoin d'aucune protection. Elle était invincible.

- Bonsoir, je viens en paix, lui dit-elle, fatiguée de répéter la même phrase à chaque fois.

Le jeune homme ne répondit pas, tremblant désormais de peur alors qu'elle avançait dans sa direction. Elle fut assez proche au point de pouvoir lui saisir la main alors que le canon de l'arme touchait désormais sa poitrine. Elle la lui tendit lentement, mais le geste fut peut-être un peu trop brusque pour le pauvre homme qui, prit de peur lui tira dessus. La balle se bloqua au bout du fusil et Klark le désarma avec facilité avant de lui dire :

- Je ne vais pas te faire un sermon sur l'art et la manière d'accueillir des étrangers, ou sur le danger des armes, je n'ai pas le temps. Tu ne sais pas où je pourrais trouver des vêtements ? J'ai chaud avec ma combinaison.

Sans répondre verbalement, encore trop choqué par ce qu'il venait de voir, le jeune homme lui montra du doigt ce qui semblait être la sortie de la propriété.

- Dois-je effacer ses souvenirs ?

- Comment s'appelle t-il ?

- Bill Dursley.

- Inutile, personne ne le croira, passes ton chemin Klark.

- Merci, se contenta-t-elle de finalement répondre au fermier dans un sourire.

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