Partie 6- Pandora.

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Éreintée par ce trop-plein d'émotion et par le travail d'équilibriste qu'elle avait effectué toute la journée afin de déjouer toutes les insinuations graveleuses d'Octavia, s'est presque somnolente et la tête reposant dans ses bras que Clarke retrouva Lexa le soir. La vision de la brune avachie sur la table et attendant patiemment son cours particulier l'attendrit. Si bien que, c'est d'une main bienveillante qu'elle lui pressa l'épaule pour la réveiller sans la brusquer. Elle n'imaginait pas à quel point son cœur s'emballerait à ce contact, emplissant sa poitrine d'une chaleur qu'elle avait de plus en plus de mal à maîtriser, surtout lorsqu'elle croisait le regard émeraude quelque peu endormie de Lexa. Elle devait absolument mettre fin à cela.

- Excuse-moi... Je me suis assoupie, expliqua la brune d'une petite voix.

- J'ai cru comprendre... On peut reporter si tu es trop fatiguée.

- Non ! s'exclama Lexa.

Même si la gêne du vendredi soir ne l'avait pas quitté, elle avait rapidement compris qu'il fallait qu'elle lutte contre sa timidité et qu'elle aborde le fameux sujet. Et puis même... Elle n'avait aucune envie de reporter ce cours, elle adorait voir Clarke lui raconter des histoires, lui expliquer les choses les plus compliquées du monde avec toute la bienveillance de l'univers, lui sourire comme elle ne le faisait rien qu'avec elle...

- Je veux dire... Ça va aller, je vais tenir le coup, se reprit-elle en employant un ton plus calme.

Le cours commença et Lexa remarqua que Clarke y mettait moins d'entrain que lors des fois précédentes, se contentant de lui donner des exercices à résoudre, d'acquiescer ou d'objecter selon les réponses qu'elle lui donnait. La lycéenne pensa que quelque chose était désormais rompue entre elles, du moins s'il y avait déjà quelque chose, pensa Lexa sans que ses songes n'atteignent le cerveau de Clarke. Elle se consola en se disant qu'Octavia avait sûrement tord quant à ses « bonnes ondes » qu'elle avait ressentie entre elle et que de toute manière Clarke était trop bien pour elle.

- On va passer à l'observation des molécules au microscope.

Sans un mot, Lexa se dirigea près des instruments et s'installa sur la chaise haute tandis que Clarke glissait une plaquette sous les lentilles grossissantes.

- Que vois-tu ?

- Une molécule d'eau.

- Et là ?

- De l'hydrogène, de l'oxygène et du carbone.

- Combien de chaque ?

- J'en sais rien, c'est juste un foutu grain de sucre, répondit Lexa légèrement agacée par l'attitude presque glaciale de la blonde.

- On va passer à d'autres observations.

Clarke plaça une nouvelle plaquette et s'éloigna légèrement. Depuis le début du cours, elle réprimait cette folle envie de l'embrasser, ou même de seulement l'approcher. Elle était restée froide et distante espérant que ce phénomène nouveau passerait.

- Je ne vois rien, se plaignit Lexa.

Clarke approcha de nouveau et dans un geste qu'elle ne contint pas, elle posa sa main dans le dos de la brune. Son corps dur et froid se détendit légèrement à ce contact comme cela avait été le cas quelques minutes plus tôt. Comment arrive-t-elle à faire ça, se demanda la blonde... Elle déglutit, tentant de ne pas faire cas de ce qui était en train de se passer et s'approcha de la lunette du microscope, une main toujours dans le dos de Lexa, comme un ancrage dans le bien-être qu'elle éprouvait. Lexa l'observait de manière curieuse. Elle avait été si distante durant tout le cours et la voilà qui la touchait sans que cela ne la gêne. Clarke, et surtout ses chauds-froids incessants allaient la rendre folle. Alors que son visage se trouvait tout près du sien, si près que Clarke pouvait sentir son souffle mentholé contre sa peau, elle se saisit de son regard azur. Et comme elle l'avait pressentit, elle y vit le même phénomène qu'elle avait pu observer trois jours auparavant : les yeux de la blonde s'étaient teintés d'un bleu profond tournoyant calmement, de la même manière que l'écume des vagues bleues, qui venaient s'échouer sur la plage de Polis. L'instant semblait suspendu et la tension presque palpable. Le souffle court, Lexa pensa qu'elle ne pouvait pas continuer comme cela. Se rappelant des leçons de drague d'Octavia, rassemblant tout son courage et les quelques miettes d'égo qui lui restait, c'est le coeur battant jusque dans ses tempes qu'elle trouva le culot de lui dire dans un souffle :

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