Partie 21 : The morning after

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Clarke n'avait pas dormi de la nuit. De toute manière elle ne dormait jamais. Le temps de repos des humains lui servaient généralement à remplir son affreuse mission, mais pas cette nuit là. Cette nuit-là, elle n'avait pu se résoudre à partir, à laisser derrière elle une place vide et des draps froids. Elle voulait occuper ce lit jusqu'à la fin de sa vie, jusqu'à la fin des temps si cela lui était possible et si la jeune femme qu'elle couvrait de son regard amoureux y restait aussi.

Alors que les rayons de Lune courrait délicatement sur le corps de la brune endormie, sublimant sa peau légèrement hâlée, Clarke s'était étonnée de voir à quel point le corps de Lexa réagissait, notamment lorsqu'une fine chaire de poule s'imprimait sur son épiderme quand elle caressait son épine dorsale du bout des doigts. Le phénomène l'extasiait, il était presque jouissif, elle s'en émerveillait. Etait-ce comme cela avec tout les terriens ? Clarke secoua la tête, en réalité elle se moquait de savoir s'il réagissait tous de cette manière, seule Lexa lui importait. Elle, en son entier, son corps et son âme.

Cette nuit-là peau contre peau, elle s'était prise à se fasciner pour la couleur de ses cheveux d'un brun imparfait dans lesquels elle avait adoré entremêler ses doigts, dégageant de temps à autre quelques mèches lui tombant sur le visage. Elle s'était prise de passion pour l'arête de son nez si fine et parfaitement dessinée, pour celle de sa mâchoire aussi belle que les plus sublimes des roches Coelumies, pour ses lèvres rosées sur lesquelles elle avait déposée quelques baisers sans la réveiller, pour son souffle chaud et apaisé qui s'échouait contre sa poitrine et pour ce brouahah de « je t'aime » que Lexa ne cessait de penser dans ses rêves. Elle n'entendait que cela d'elle, et cela lui suffisait amplement.

Au fil des heures, la nuit se faisait de moins en moins noire, et les rayons de Lune laissait délicatement place à ceux du soleil, teintant le ciel de Polis de couleur sombre et d'oranger. Clarke eu le courage de quitter Lexa des yeux l'ombre d'une seconde pour observer l'astre tenter de percer à travers le brouillard. Les levers de soleil sur Terre étaient incomparables à ceux qu'elle pouvait voir lorsqu'elle n'était pas en mission, pourtant, il existait une chose encore plus belle, et elle la tenait dans ses bras. Clarke sourit à cette pensée et déposa un baiser sur le front de la brune en se disant qu'il ne valait pas le coût d'ôter ses yeux d'une rareté pareille pour observer finalement qu'un simple lever de soleil. Elle voulait imprimer chaque seconde de la vie de Lexa dans sa mémoire, elle voulait capturer son regard, son rire, son sourire, chacune de ses expressions à jamais. Et elle voulait que sa vie dure longtemps. Que ce matin là ne soit pas l'un des rares qu'elle passerait dans ses bras, où elle se sentirait enfin à sa place.

Les pensées de Clarke se turent lorsqu'elle sentit la brune s'éveiller contre elle. Lexa ne put résister à se blottir un peu plus dans ces bras chauds et protecteurs qui l'enlaçaient amoureusement. Elle aussi rêvait de s'éveiller chaque matin de cette façon, de passer sa main sur la joue de la blonde, de pouvoir déposer un baiser au creux de son cou, de profiter de sa chaleur et de sa tendresse. Lexa ouvrit difficilement les yeux, caressant la peau de Clarke de ses longs cils, ne voulant pas se confronter à la réalité : celle où l'une d'elle devait mourir. Mais avant cela, il fallait penser à cette nuit. Magnifique. Pleine d'amour. A cet instant, Lexa pensa que si tous les êtres de la Terre vouaient leur énergie à faire l'amour plutôt qu'à se battre, ils ne seraient pas presque tous condamnés aujourd'hui. Mais, elle n'aurait jamais rencontré Clarke, alors pour elle mourir en valait la peine si c'était pour mourir amoureuse.

Clarke desserra son étreinte pour observer sans s'en lasser le visage de celle qu'elle aimait. Tout cela était nouveau pour elle, les sensations, la nudité, l'osmose totale... Alors, elle sourit lorsqu'elle vit les joues de Lexa s'empourprer : tout cela était nouveau pour elle aussi. La brune se cacha du regard attendri de la Coelumie en posant la main sur ses yeux. A quoi bon rougir... pensa-t-elle finalement. Ce qui s'était passé cette nuit-là faisait partie d'une suite parfaitement logique, et elle se demandait pourquoi elle avait attendu si longtemps. Moins gênée et moins fébrile, elle écarta l'un de ses doigts, permettant à Clarke d'apercevoir un œil émeraude à la lueur taquine.

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