Partie 15 : I Feel You.

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Lexa pouvait entendre Octavia et Raven chanter à tue-tête dans le salon. Finalement ces deux-là s'étaient trouvées quelques points communs, et notamment une passion pour les chansons du début du millénaire. Clarke était restée avec elle, tentant de rattraper le temps qu'elle n'avait pas connu et de comprendre comment fonctionnait un masque de réalité virtuelle Terrien. Lexa avait préféré s'éclipser. La soirée « il faut trouver un plan pour réintégrer Clarke » s'était rapidement transformée en pyjama partie quelque peu alcoolisée, sauf que ce soir-là, Lexa n'avait pas le coeur à la fête. Dans sa chambre, enveloppée dans sa couette, elle ne cessait de ruminer les mots de Clarke au sujet de sa mort, de sa mission, de l'immortalité... En quelques secondes, leur histoire était devenue un véritable casse-tête : aimer et mourir pour elle, ou mourir en ayant aimé à la folie, pour Clarke.

Ses pensées furent rapidement interrompues par le bruit d'un poing sur sa porte. Délicat, comme à son habitude. C'était bien évidemment Clarke qui se tenait derrière la porte.

– Entre, soupira Lexa.

Clarke s'exécuta, ferma la porte derrière elle, laissant entrer et sortir rapidement les voix de Raven et Octavia qui s'égosillait sur une nouvelle chanson. La chambre de Lexa était plongée dans la pénombre, et seule la clarté de la Lune permettait à la Coelumie de distinguer le corps de la lycéenne enfouie sous son épaisse couverture.

– Tu as disparu, alors je t'ai cherché, et te voilà.

– J'avais envie de rester un peu seule. De quoi vous discutiez avant que mon salon ne se transforme en karaoké ?

– De l'effet papillon. Un seul battement d'aile peut conditionner le reste du temps. Pour vous je l'appelle effet abeille, parce que lorsque les ailes de la dernière abeille ont cessé de battre vous vous êtes condamnés.

– A quoi bon parler de tout ça, de toute manière on va mourir.

Clarke fronça les sourcils. Elle n'avait jamais entendu Lexa parler si durement. Elle connaissait bien le sarcasme dont faisait preuve la jeune fille, mais cette réflexion n'y ressemblait en rien. Clarke avança d'un pas et prit la liberté de se glisser sous la couette pour faire face à ses yeux verts qui ne cessaient de la fasciner depuis qu'elle les avaient croisé pour la première fois.

Lexa, étonnée que Clarke n'hésite pas à envahir son espace, ne se décala pas immédiatement, laissant le temps à la blonde d'effleurer de ses jambes nues les siennes recouvertes par son épais jogging. Rien de sexy, contrairement à Clarke dont le corps ne semblait pas craindre le froid et passait ses journées à se balader en short de sport et en débardeur.

– Tu es en colère pour ce que j'ai dit tout à l'heure, commença la blonde.

– Non.

– Tu l'es, répondit-elle un peu plus froidement.

Lexa souffla, agacée.

– Et puis comment tu connais la colère toi ?

– Je connais le mot, je vous ai vu maintes et maintes fois être en colère, vous les Terriens, mais je ne la ressens pas.

– Je ne suis pas en colère je suis perdue par rapport à tout ce que tu as dit sur l'immortalité...

– Je vois.

– Tu ne vois rien, tu ne peux pas lire dans mes pensées.

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