Partie 12 - Jasmin & Lilas.

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 Lexa mena Clarke jusqu'à sa demeure. Le tout Polis n'était pas encore réveillé lorsqu'elles atteignirent la porte de maison de la brune main dans la main. Clarke ne l'avait pas lâché d'une semelle depuis qu'elles s'étaient retrouvées, comme si elle tenait entre ses doigts sa bouffée d'air et sa raison de vivre. Jusqu'à présent, elle n'avait vécu que pour mourir, enchaînant les missions, espérant que l'une d'elles lui offrirait son repos éternel. Sa vie était trépidante, pleine d'adrénaline, mais elle était aussi morne... Et aujourd'hui tout était différent... Lexa l'avait ouverte telle une boîte de Pandore, laissant s'échapper de son âme tous ses nouveaux sentiments qui ne cessaient de l'envahir. Ces sentiments plaisants qui réchauffaient sa poitrine, la faisaient sourire béatement, et palpiter son coeur. Surtout lorsque Lexa tenait sa main et la caressait délicatement de son pouce en la tirant à l'intérieur.

Clarke entra à petit pas, alors que la brune lui retirait son blouson. Elle ne pouvait s'empêcher de tout analyser : des peintures d'un blanc immaculé, au mobilier de pin clair qui habillait joliment la pièce, en passant par tout ces cadres photos. Lexa retira ses chaussures et avança jusqu'au Pad intelligent qui alluma tous les appareils de la maison au premier son de sa voix. Clarke la suivit, ne sachant pas trop où s'installer dans cette grande maison qui semblait chaleureuse mais vide. Pas l'ombre d'une présence, sauf celle de Lexa.

- Tes parents ne vont rien dire ?

- Mes parents ?

- Vous les Terriens êtes censés avoir des parents, des géniteurs, des créateurs, des gens qui s'occupent de vous... Du moins à chaque fois que je suis venue, les gens de ton âge avaient des parents.

Ses parents... En avait-elle déjà eu ? Clarke avait mis le mot dessus : géniteur. Oui, Lexa considérait qu'elle n'avait jamais eu de parent.

- Les miens sont décédés il y a deux ans. Crash d'avion, lui répondit simplement Lexa comme si cela ne la touchait pas.

- Je suis désolée... Enfin c'est ce qu'on dit généralement.

- Pas de problème, je ne les connaissais pas trop de toute manière...

La blonde plissa les yeux et demanda de manière intriguée :

- Comment ça ?

- Ils étaient très pris par leur boulot... Je ne les voyais qu'une vingtaine de jours par an.

- Et comment tu... ?

- Des nurses se sont occupées de moi, puis moi de moi grâce à l'héritage qu'ils m'ont laissé et qui est correctement géré par je ne sais qui de ma famille qui me file une part pour que je puisse vivre tous les jours, la coupa Lexa.

- Je n'avais jamais entendu ça auparavant...

- Bienvenue en 2037 ! La famille dont les membres mangent ensemble le dimanche midi est devenue une espèce en voie de disparition. Tu veux boire quelque chose ?

- Je ne bois pas.

- Oh ne t'inquiète pas, moi non plus. Je ne commence jamais à picoler à neuf heures du matin et sûrement pas la semaine... De l'eau ? Un café ?

- Non, en réalité je ne bois rien du tout et je ne mange pas non plus, je n'en ai pas besoin, mon corps se régule seul, expliqua Clarke.

Donner autant de détail à quelqu'un, même si Lexa n'était pas la première venue, la rendait un peu nerveuse et presque mal à l'aise, tant elle avait peur d'effrayer la brune. À cet aveu, celle-ci la regarda droit dans les yeux et la fixa quelques secondes sans que Clarke ne puisse entendre la moindre de ses pensées. Elle trouvait ça réellement perturbant de ne pas pouvoir décrypter chacun de ses songes : elle ne pouvait rien anticiper, rien prévoir, elle n'aurait jamais un coup d'avance sur Lexa. Et cette sensation était aussi effrayante qu'excitante.

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