Partie 17 : You'll be a cheerleader

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 L'heure du déjeuner arrivait au Polis High School. Clarke n'avait toujours pas regagné la classe, et son entrevue avec Mrs Porter semblait bien longue. Lexa ne s'en inquiétait pas plus que cela. Elle savait parfaitement que le retour de Clarke allait être rude et au centre de nombreux questionnements. Elle ne cessait de jeter quelques coups d'œil à la chaise vide qui se trouvait à ces côtés, déviant son regard de temps à autre en direction de la porte qui refusait de s'ouvrir pour laisser apparaître une certaine blonde qui avait le pouvoir de lui couper le souffle à chaque fois qu'elle lui souriait.

Octavia sembla se saisir ce regard un peu perdu et lui sourit pour la rassurer. Après tout, elle n'avait pas de raison de s'inquiéter... Il était parfaitement normal que cette entrevue tourne à l'interrogatoire. Oui, Lexa pensa qu'il s'agissait juste d'un mauvais moment à passer et elle savait que Clarke disposait de tous les atouts pour s'en sortir. Un fin sourire gagna ses lèvres, finalement, hormis le fait qu'ils allaient sûrement tous mourir, tout allait bien : Clarke était revenue.

– Et bien Woods, c'est la première fois que je vous vois sourire il me semble ! L'apostropha Mrs Slavery.

Lexa, perdue dans ses pensées sursauta. C'était le premier cours depuis la rentrée et elle s'était déjà fait remarquer. Deux fois, c'était trop. Elle s'accordait à dire que la première elle ne l'avait pas volé, mais la remarque de Slavery était purement gratuite.

– En tout cas vos notes ne me font pas sourire, depuis que Miss Griffin a disparu, vous creusez et je pense bien que vous allez finir par trouver du pétrole, j'espère que je ne serais plus là pour assister à cela...

Tous se mirent à rire. Woods a bon dos, Woods par ci, Woods par là, ils ont de la chance que je ne sois pas aussi tarée que Bill, et puis de toute manière je m'en fous on va tous mourir... pensa la brune alors que les autres continuaient à se moquer d'elle. Et puis finalement, elle se dit que Mrs Slavery pouvait bien la descendre en flèche, lui parler de ses notes catastrophiques, l'exhiber comme une bête de foire, elle n'en avait rien à faire car il y avait bien une seule chose en laquelle elle croyait : Clarke lui disant qu'elle n'était pas une idiote, qu'elle était intelligente et belle à sa manière. Les mots auraient pu paraître maladroits s'ils avaient été prononcés par une autre personne que la Coelumie, mais lorsqu'ils avaient franchi ses lèvres avec tendresse, elle n'avait pu penser qu'on ne lui avait jamais fait de plus beau compliment. Clarke avait le pouvoir de lui redonner confiance en elle, un peu tard dans sa courte vie certes, mais l'effort de la blonde était noble. Alors Lexa se ressaisit, releva la tête et le menton et lui dit un sourire sarcastique :

– Je ne crois pas non... Bien que les réserves soient presque épuisées, je pense que votre grand âge vous empêchera d'assister à l'extraction des dernières gouttes de pétrole.

Les rires se turent immédiatement, chacun restant souffler par l'audace de la réponse de Lexa. Son regard plein de défi ancré dans celui de la professeure de philosophie, elle ne pouvait pas voir que tous ses camarades arboraient une moue plus que surprise, prêts à se décrocher la mâchoire et voir leur yeux sortir de leur orbite, seules Octavia et Raven eurent le courage ou plutôt l'indécence de laisser s'échapper un rire jaune, dont Mrs Slavery ne fit pas cas. Ses yeux noirs plantés dans les émeraudes de Lexa elle avança près d'elle une moue hargneuse accrochée au visage. Elle s'approcha si près que la lycéenne pu aisément sentir son eau de Cologne trop agressive pour ses jeunes narines, et sentir ses yeux la transpercer de toute part. Mais Lexa ne se démonta pas. Elle allait bientôt mourir et, au moins une fois dans sa vie elle voulait tenir tête à celle qui l'avait martyrisée durant ses quatre années.

– Vous êtes collée jusqu'à la fin de l'année, siffla-t-elle alors que Lexa la regardait toujours de manière hautaine.

– Que de changement... répondit insolemment la brune avant d'être sauvée par la sonnerie.

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