Aïka me fit marcher plusieurs kilomètres avant de me faire rentrer dans une vielle gare désaffectée.
- Qu'est-ce qu'ont fait là ? demandais-je.
- Ah, vois-tu, Lyrine, ceci est une gare.
Je ne relevais pas pour mon prénom.
- Je vois bien que c'est une gare... et une vielle, dis-je en grimaçant.
- Elle est peut-être vielle, mais les trains de charbons passent encore ici. Ils ne s'arrêtent pas, mais ils passent. Et ils passent tout prés de notre planque !
- D'accord. Et ?
- Et on va en prendre un, dis calmement Aïka.
- Pardon ? dis-je, sûre d'avoir mal entendue.
- On va en prendre un, répéta Aïka.
- Tu es folle ! dis-je, effrayée.
- Pas du tout ! Ou alors juste un peu...
Je secouais la tête. Aïka sourit et se mit à fouiller dans une vielle boîte en métal qui devait porter le tétanos avant que ce dernier soit connu. Elle me fit signe d'approcher. Quand j'arrivais, je vis Aïka se démener avec le fond de la boîte. Elle tira un coup sec en même temps qu'elle poussait un juron particulièrement grossier. Une plaque de métal (le faux fond de la boîte) se détacha en craquant, révélant des pansements et des bandages. Aïka sortit un sparadrap, referma la boîte et jeta cette dernière derrière elle.
- Viens-là, me dit-elle.
- Euh...
Elle observa les plaies, puis sorti de son perfecto une petite flasque en argent. Elle la dé-bouchonna, en prit une gorgée, puis, sans prévenir, versa son contenu sur mon épaule.
De l'alcool ! Je poussais un chapelet de jurons.
- Fait pas ta chochotte, grogna Aïka.
- C'est pas à toi qu'on verse de l'alcool sur une plaie encore ouverte !
Aïka leva les yeux au ciel et banda mon épaule, ou était inscrit à jamais le nom du gang auquel j'appartenais désormais. Elle regarda sa montre, puis leva les yeux au ciel en comptant sur ses doigts. Elle écarquilla les yeux et m'attrapa par la manche. Elle couru vers les rails. A une dizaine de mètres, un train, au wagon rempli de charbon noir, passa. Tous les deux chargements il y a un wagon normal. Aïka courut plus vite. Au bout du troisième wagon normal, une porte s'ouvrit sur un garçon décharné en jean. Il tendit sans hésiter sa main à Aïka, qui s'en saisit. Le garçon la tira à l'intérieur et me regarda. Je courais aussi, mais je perdais de la vitesse. Un sourire goguenard se forma sur les lèvres du garçon. Il croisa les bras et me regarda perdre de la vitesse et perdre espoir. Soudain il fut poussé en arrière et Aïka apparue et me tendit une main secourable. Je la saisis et elle me tira à l'intérieur du wagon en grognant sous l'effort. Je fus projetée à l'intérieur.
Le wagon était sale, remplis de caisses crasseuses et... de monde.
Le garçon décharné se disputait avec Aïka. Une fille, grande, métisse avec des lunettes (visiblement rafistolés avec du scotch) vint à moi et me releva. Elle détailla en me tournant autour tel un vautour. Une demi-douzaine de paires d'yeux me fixait en silence, dans la pénombre. Un bruit de fouet retenti et je tournais brusquement la tête pour apercevoir la tête du garçon partir vers la droite et la main d'Aïka continuer son chemin sous l'élan. La fille qui m'observait s'interposa entre les deux avant que le garçon ne puisse se venger.
- On se calme, dit-elle. Kaylie, tu t'excuse de l'avoir giflé, même si elle était magnifique. Et toi, Ronand, tu nous explique pourquoi il a fallu que Kaylie intervienne pour faire monter cette gamine ?
- Mais voyons Julie ! dit Ronand en se relevant. Tu a vue la tronche de la môme ? Elle est maigre et ont ne pourras rien en tirer !
- C'est ce que je m'étais dit quand je t'ai vu pour la première fois, répondit Julie.
Ronand rougit et s'enferma dans un silence boudeur.
- Kaylie, tu t'excuses, ordonna Kalie.
- Excuse moi Arthur (?) je m'en veux terriblement de t'avoir giflé, surtout que sa venait du fond du cœur, dit Aïka avec un air désolé pas si sincère. Et, Calie, Appelons nous par nos vrai noms, ça me saoule.
Calie-Julie réprima un sourire tendit que le fond du couloir riait sans retenue. Aïka se tourna brièvement vers moi :
- Son vrai nom, c'est Calie, mais son nom de code, c'est Julie, m'explique t'elle. Le gars qu'elle a appelé Ronand s'appelle en vrai Arthur.
- Tu l'as déniché où ? demanda Calie.
- Du côté des B. E. E. Pas loin de leur repère, en tout cas.
Calie hocha la tête et se remit à me détailler.
- Ton nom ? me demanda-t-elle.
- Eline, dis-je.
- Eline, quel âge as-tu ?
- Treize ans.
- Hum, fis Calie. De puis combien de temps es-tu en fugue ?
- J'ai fugué le premier mai. Nous sommes le trente.
- Vingt-neuf jours, donc, dit Calie, songeuse.
- Elle est coriace ? demande-t-elle en se tournant vers Aïka. Cette dernière dodelina de la tête.
- Si ont veut, dit-elle.
- Très bien, dit Calie en se tournant vers moi. On va voir ce que tu vaux et ont verra si ont te marque.
Aïka toussa.
- Euh... Calie ? Elle est déjà marquée...
- Plaît-il ?
- Elle est déjà marquée, répéta Aïka plus fort.
- Retenez-moi je vais la tuer ! dis Calie.
Arthur gloussa et s'assit tranquillement avec l'air de quelqu'un qui va voir un bon film. Aïka tente de s'expliquer, mais elle s'emmêlait les pinceaux et Calie tremblait; de la fumée serait sortie de ses oreilles que je n'aurais pas été surprise. Un autre garçon sortit de l'ombre et attrapa Calie par la taille. Il la tira en arrière et revint devant Aïka.
- Dis-moi Aïka, ton cerveau es-t-il en bonne santé ?
- Il va très bien, Alex, je te remercie de t'en préoccuper, répondis Aïka.
- Qu'est-ce qui t'as pris de la marquer ? demanda-t-il en serrant les poings.
- Je... on était suivies par un groupe de B. E. E. et... tu sais qu'ils recrutent, je ne pouvais pas leur laisser la gosse. Elle n'aurait pas fait un mois.
Le garçon, Alex, vint vers moi et tira sur le bout de sparadrap. Je ne bougeai pas, tétanisé par la peur. Le train avançait toujours. Alex, un type de seize ans, examina le « tatouage » que m'avait fait Aïka. Il grimaça puis remit en place le pansement. Il marmonna quelque chose a propos de la compassion d'Aïka qu'elle devait se mettre dans son postérieur.
- Ton nom complet, exigea t'il.
- Alex ! hurla Arthur en se relevant d'un bond, ne me dit pas que tu vas accepter cette gosse !
- Ton nom complet, répéta Alex en soupirant.
- Eline Alice Rose Rey, dis-je.
Alex se tourna vers les autres dans la pénombre.
- Je vous demande d'accueillir parmi vous Eline Alice Rose Rey ! Bienvenue à toi chez les Enfants Fugueurs Meurtriers !
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Alooooooors? Vos avis? Ont sait qu'Aïka à enfreint le "protocole" en marquant Eline, cela vas-t-il compliquer son intégration? Et oui, je sais, ont ne sais pas qui est derrière les Enfants Fugueurs Meurtriers, mais ça ne va pas tarder! Ont sait déjà que Calie et Alex sont assez haut placés dans la hiérarchie...
N'hésitez pas à me dire ce qui vous plaît, déplaît, à partager vos théorie farfelues, à faire connaître E.F.M et à voter!
@LivraMajor (mon compte)
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Enfants Fugueurs Meurtriers
AcciónEline est en fugue. Elle est recherchée. Elle crève la dalle. Elle ne tiendra pas longtemps. Mais voilà qu'elle rencontre Kaylie, qui lui fait miroiter l'espoir d'un refuge, où elle sera en sécurité, et surtout, où elle ne risque pas de se faire tro...